Besson veut nous entrainer dans un film mystique pour en réalité nous conter une fresque intime un brin appuyée et vaguement télécommandée. On ne peut pas dire que l'on s'ennuie mais on cherche en vain une ame à cette oeuvre. Les scènes de batailles montrent une pucelle trop décisive pour être crédible. Tout cela ne respire pas la franche subtilité et comme toujours chez Besson, le mystère tient surtout de l'excès que d'un réel talent de conteur.
Luc Besson s’attaquait en 1999 au mythe national de Jeanne d’Arc, avec cette superproduction tournée en anglais et porté par la sublime et mystérieuse Milla Jovovich. Il sut tirer de l’histoire de la pucelle d’Orléans un divertissement populaire, à l’atmosphère moyenâgeuse superbement reconstituée et aux nombreuses séquences de combat impressionnantes. Mais aussi une œuvre intéressante sur l’essence de la passion chez l’humain, à travers le portrait d’une Jeanne d’Arc à la foi inébranlable, mais pétrie de vengeance en raison du massacre de sa famille par des soldats anglais, et finalement traversée par le doute sur la nature de ses visions et de son combat. Malgré quelques effets de caméra moins bien sentis, cette Jeanne d’Arc a globalement fort bien vieilli, et est truffé d’une ribambelle de seconds rôles absolument géniaux (John Malkovich, Faye Dunaway, Tchéky Karyo, Vincent Cassel, Pascal Greggory, Desmond Harrington, Timothy West…).
Plutôt une bonne surprise que ce Jeanne d’Arc. Les scènes de batailles sont réussies, les décors aussi. Par contre, Milla Jovovich donne parfois l’impression d’en faire un peu trop dans son rôle. Quelques pointes d’humours sympa avec par exemple les « généraux » Cassel et Karyo qui doivent lui obéir bon gré mal gré. Le film est un peu long mais passe bien. La dernière partie avec un aspect plus politique, son procès et son introspection est lui aussi intéressant. Bref, à voir et 3,5 étoiles largement méritées.
Une fresque historique empreinte de mysticisme (mais pouvait-on s'en affranchir ?). L'héroïne (Milla Jovovich), qui avait également joué dans "Le cinquième élément", est encore une fois excellente dans son rôle. La réalisation par Luc Besson est un peu grandiloquente, mais l'ensemble se laisse voir avec la promesse d'un bon moment tout de même fort plaisant à la clé.
Cette adaptation de l'épopée de Jeanne d'Arc par Luc Besson repose trop sur une interprétation mystique de la Pucelle d'Orleans. La reconstitution des batailles médiévales est intéressante, d'autant plus que l'époque est plus rarement représentée au cinéma (vu les budgets nécessaires en terme de décors et de costumes) mais planter au milieu une Milla Jovovitch hystérique, comme sous substance hallucinogène moyenâgeuse, est par moment agaçant, tant par son jeu que par les dialogues liés un traitement presque théologique. Un avis mitigé donc: cela permet de rafraichir les connaissances sur la Jeanne d'Arc historique mais l'ensemble est plombé par cette Jeanne d'Arc religieuse, ce qui enlève beaucoup de lyrisme à cette figure de l'histoire de France et, par extension, au film.
Grandiose... Quel voyage , j'ai été totalement transporté au XVe siècle. Les décors sont fabuleux , les costumes ultra-crédibles.. Bref , presque parfait si Jeanne passait un peu moins pour une hystérique dans le film. 4,5/5
Bon film avec les acteurs qu'il faut pour hausser le niveau. En dehors de ça, on peux clairement se rendre compte que Luc Besson a plus voulu jouer avec l'aspect mystique de Jeanne d'Arc que les faits historiques a proprement dit (sans s'en détourner).
En 1999 le réalisateur Luc Besson nous offre une très belle vision de la vie et du destin de notre icône guerrière nationale, « bouteuse » d'Anglais et garante du trône de France. Bien que je ne sois pas un spécialiste de l'histoire de France (loin s'en faut), le discours et les décors paraissent tout à fait crédibles et les personnages y évoluent avec aisance et habileté, parfaitement incarnés par une étonnante pléiade de stars. Tchéky Karyo, Vincent Cassel, Faye Dunaway, John Malkovich etc... sont parfaitement emmenés par la belle Milla Jovovich qui délivre probablement la meilleure prestation de sa carrière, tant elle semble habitée par le rôle. Les batailles ultra-violentes, au milieu desquelles elle se déplace avec une fureur et une conviction étonnantes, alternent avec des scènes plus oniriques, pendant lesquelles on se demande si « la pucelle d'Orléans » était bien l'envoyée d'une puissance supérieure... ou juste une jeune guerrière charismatique et totalement schizophrène. Luc Besson s'est visiblement posé les mêmes questions... sans réellement trancher entre les deux. Il laisse donc au spectateur le soin de se faire sa propre opinion et le résultat est tout à fait convaincant et agréable à suivre. Il donne une idée intéressante de cette époque tourmentée et de cet étonnant personnage dont on célèbre, encore aujourd'hui, le tragique destin. Une œuvre touchante et parfaitement maîtrisée !
Luc Besson voulait manifestement faire un film de bagarre médiévale: à ce niveau c'est une réussite, l'assaut d'une forteresse est particulièrement prenant.
Mais pourquoi avoir choisi Jeanne d'Arc?!? L'histoire de France ne manque pas de soldats fougueux qui terrassaient leurs adversaires par leur force et leur habitude de la guerre. Et comme la Jeanne de l'Histoire ne correspond pas du tout à ce genre de personnage, il est obligé d'inventer de toute pièce des traumatisme d'enfance, des traits de caractères antipathiques, etc...
Pour rappel, l'histoire de Jeanne est extrêmement bien documentée. À part les rois de l'époque, aucune vie n'est attestée d'autant de sources différentes: françaises évidemment, mais aussi anglaises, italiennes, allemandes, etc. la transcription de ses deux procès nous est parvenue complète (avec même une partie des brouillons manuscrits des greffiers!!!), avec plus de cent témoignages de ses contemporains: du simple paysan de son village d'enfance au seigneur de guerre l'ayant côtoyée.
Deux exemples: • Jeanne n'était pas animée d'une haine vengeresse des Anglais: elle n'a jamais vu sa sœur se faire violer et trucider à travers la porte, elle n'a jamais voulu tuer les Anglais (elle-même n'a jamais tué quiconque) et les sommais de partir d'eux-même, elle a même réconforter un Anglais mourant sur le champ de bataille. • Jeanne n'avait pas de visions dignes de films d'horreurs: un Jésus ensanglantée apparaissant dans une lugubre forêt tels dans un cauchemar. Au contraire, elle décrivait ses apparitions (auxquels on peut ne pas croire), comme pleine de clarté, avec de douces voix d'anges et surtout de saintes.
Le film aurait été tout aussi bien sans ses inventions qui rabaissent Jeanne en lui prêtant des vices et de la noirceur humaine complètement absent de son caractère. Pourquoi donc?
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5,0
Publiée le 29 octobre 2020
J'adore les films historiques épiques anciens et nouveaux (même si je dois admettre que je penche vers ces derniers les plus réalistes, les plus viscéraux comme Braveheart ou Gladiator). L'histoire de Jeanne d'Arc a été mise sur le grand écran d'innombrables fois et la plupart des versions sont bonnes. Avec une histoire aussi captivante vous ne pouvez pas vraiment vous tromper. Dans le film de Luc Besson cependant ce n'est pas le procès de Jeanne qui occupe le devant de la scène comme dans par exemple le classique de Carl Theodor Dreyer (La Passion de Jeanne d'Arc 1928) mais Jeanne, la aubaine autoproclamée, la motivée, la souffrante guerrière obsédée et le noyau très humain dans ses actions. Le film reste merveilleusement ambigu tout au long et laisse au public le soin de décider laquelle des différentes interprétations qu'elle croit être vraie est la vraie. Mais c'est la performance fascinante de Milla Jovovich qui fait vraiment ce film. Elle est littéralement possédée dans son rôle jouant avec une telle ferveur, une telle passion délirante qu'on ne peut que la croire et la suivre. C'est en effet l'une des performances les plus viscérales de l'histoire du cinéma...
Bien avant Marianne, il y a eu Jeanne (Milla Jovovich). La légende est remaniée sous la plume de Luc Besson, et nous avons là une jeune femme quelque peu folle, a fond dans ses visions et qui croit dur comme fer a sa mission : sauver la France et faire couronner le Dauphin (John Malkovich). Sans doute une conséquence de l'attaque de son village (un traumatisme). Malgré de légers défauts (véracité historique et mise en scène des visions), on se retrouve plongé en plein XVe siècle, et sans forcé.
Film que j'ai trouvé très mauvais principalement à cause de sa façon de traiter les personnages. Besson ne nous présente pas sa vision de l'Histoire, il la réécrit. Ou plutôt l'oublie. Jeanne est une folle hystérique sans charisme qui, présentée comme ça, aurait eu bien du mal à rassembler qui que ce soit. Encore moins une armée. Que dire de Gilles de Rais? Besson sait il seulement ce que cet homme a commis comme atrocités? Sa façon de nous le présenter me fait douter. Bref ce n'est pas ici qu'on retrouvera ne serait ce qu'une esquisse de ce qu'ont put être ces personnages historiques. Si on laisse la vérité de côté, le jeu de Mila Jovovitch est trop forcé selon moi. Mais c'était peut être voulu. Certaines scènes sont un peu brouillonnes pour un film qui au final n'est que du grand spectacle. Qui aurait aimé être un Braveheart mais n'y parviens pas. C'est dommage de traiter un sujet avec autant de potentiel et de passer à côté.