Après avoir vu un film comme Amadeus, on ne peut que se dire que voir arriver une autre production d'envergure portant sur la vie et l'oeuvre du grand Wolfang Amadeus Mozart serait totalement inconcevable, tellement Milos Forman, réalisateur de Vol au-dessus d'un nid de coucou, autre grand chef d'oeuvre du septième art, aura placé la barre haut, et c'est presque si on pouvait considérer Amadeus comme en quelque sorte l'achèvement cinématographique de l'oeuvre du génial compositeur. Pourtant, il faut dire aussi que quelques petites choses font du film un chef d'oeuvre assez dur à s'expliquer, avec en premier le parti qu'a pris le metteur en scène pour présenter le personnage de Mozart, dont l'apparence de jeune vantard fêtard quelque peu bouffon au rire aussi reconnaissable qu'inoubliable, saura surement choquer, ou en tout cas déranger le puriste autant que le néophyte (aussi rare soit-il (du moins je l'espère)) du plus grand génie musical de l'histoire, qui finiront de toute façon l'un comme l'autre par se laisser aller dans cette approche plutôt particulière du mythe, car, en premier lieu, Amadeus reste un film absolument captivant qu'on ne peut pas lâcher durant ses deux heures et demi (trois heures en version longue) de film, mais surtout parce que le dosage du personnage de (dois-je vous le rappeler ?) Mozart est parfaitement géré et arrive faire transparaître le très très grand génie spectaculaire de l'homme, pour son talent inné pour le piano et la composition, sans être trop ridicule dans ses fous rires frénétiques et ses excès laconiques, avec de très bonnes idées comme celle de construire le film à partir du point de vue de Salieri, ennemi juré de Wolfang, vieux et presque fou, racontant son histoire, et donc en parallèle celle d'Amadeus vu que leur rivalité ne mettra que très peu de temps à apparaître (dans le film bien entendu). Cette même rivalité est d'ailleurs très bien gérée grâce à l'interprètation des acteurs, tous excellents, et par le script, sachant que le scénario reçut un oscar (parmi les 8 oscars (bien mérité selon moi) qu'il reçut (dont celui du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur acteur et donc celui du meilleur scénario (en plus d'une vive acclamation critique et publique (que je trouve encore une fois très mérité (un détail sur lequel je reviendrais plus tard))), félicitant le grand numéro de mise en scène de Forman : en effet, en traitant une histoire plutôt connue finalement, il arrive toujours à surprendre et la mise en scène, très intuitive et toujours grandiose, rythmé par une bande-sonore évidement magnifique rempli de musique classique (de toute façon, on aura vite vu ce que donnait la vie du maître avec du rock (je ne fais aucun sous-entendu)) bien entendu, arrivant très bien à se placer dans l'histoire. Pour ce qui est de l'autre détail qui pouvait peut-être inquièter avant de voir le film vis-à-vis de son statut de chef d'oeuvre (reportez-vous au début de ma critique), je parle évidement de sa grande rafle des oscar (des engouements qui ont pu donner autant de bonnes choses (Gladiator) que de mauvaises surprises (là, je ne donnerai pas d'exemple)), que je n'ai plus besoin de détailler, je dois dire que c'est une des première fois où je trouve que chacune des récompenses sont méritées : acteurs, mise en scène, scénario, film en général, le réalisateur avec, mais aussi décors et costumes, qui feraient presque penser, sur le terrain de la qualité, les deux films n'ayant aucun rapport de contexte et d'époque, au Barry Lyndon de Stanley Kubrick (un des chefs d'oeuvre ultimes de son réalisateur (soit dit en passant)), sorti presque une décennie plus tôt. Enfin, pour conclure, si on devait vraiment trouver un défaut au film de Milos Forman, on tomberait obligatoirement sur une qualité qui l'écraserait totalement, comme par exemple le fait que, en usant et en abusant de grandeur, le film, dans tous ses moments muets, nous subjugue par sa bande-sonore incroyable, dans tous ses moments de solitude pour les personnages, nous impressionne par ses décors et ses costumes spectaculaires, et fait passer 2h30 pour 2 minutes et 30 secondes de grande musique, de grande mise en scène, de grands acteurs et de grand spectacle en un fou rire...