Après la réussite du "Chien des Baskerville", le studio Universal n’a pas tardé à mettre en chantier une suite aux enquêtes de Sherlock Holmes… et prend le soin, cette fois, de mettre le détective au centre de l’intrigue et, accessoirement, du titre, avec un générique d’ouverture à la hauteur de la légende. Au casting, on retrouve Basil Rathbone qui chausse, à nouveau, le deerstalker de Holmes et Nigel Bruce en Watson toujours aussi débonnaire et passif. Les rôles sont clairement définis entre les deux personnages principaux : Holmes se chargeant de l’intrigue policière par le biais de ses déductions foudroyantes et Watson étant l’élément comique, souvent à son corps défendant, pour ne pas dire le benêt de l’histoire. Ce sera, sans doute, le principal défaut de cette série de films qui a forgé l’image de Holmes dans l’imaginaire collectif mais qui a, également, sacrifié Watson qui se contente de servir la soupe au héros sans apporter, pour autant, ce petit plus présent dans les romans. Ainsi, Watson n’est pas vraiment pourvu de cette humanité, censée trancher avec la rigueur de Holmes (il se montre parfois pédant alors que Holmes est plus précautionneux) et, surtout, il n’apporte pas une véritable aide concrète à Holmes dans la résolution des enquêtes (même contre son gré). Il n’en demeure pas moins que le duo, aujourd’hui légendaire, fonctionne malgré ce constat. Ce second film est, également, l’occasion de voir la première apparition de la Némésis de Holmes, le Professeur Moriarty (campé par George Zucco). Le personnage bénéficie, d’ailleurs, d’une présentation plutôt réussie puisqu’il est montré en train
d’échapper à la Justice et de menacer Holmes, sans se départir de sa bonne éducation
… tout en rappelant qu’il est bien un maniaque criminel et sans scrupules
(voir son échange avec son domestique)
. Malheureusement, le personnage disparaît de l’intrigue trop rapidement et réapparaît bien tard… Certes, sa menace pèse sur le film mais son absence se fait cruellement sentir en raison d’un scénario trop alambiqué et d’une mise en scène trop peu travaillée, surtout après un premier opus qui avait su exploiter magnifiquement l’ambiance des landes anglaises. "Les aventures de Sherlock Holmes" ont, ainsi, le tort de brasser trop d’enquête sans lien (apparent bien sûr...) et sans intérêt extraordinaire pour susciter un véritable enthousiasme. Et ce n’est pas le manque de rythme de la mise en scène (y compris lors du dénouement) qui vient arranger ce problème. Ce second opus ne vaut, donc, que par la présence de Rathbone et Bruce dans les rôles principaux (et un peu de George Zucco quand même) mais s’avère, malheureusement, trop peu spectaculaire pour égaler son prédécesseur.