Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
ElAurens
78 abonnés
585 critiques
Suivre son activité
4,5
Publiée le 7 juillet 2011
Ce film restera à jamais pour moi un gros coup de cœur, mais aussi une certaine déception. Un gros coup de cœur parce que ce western signé Marlon Brando, son seul film en tant que réalisateur, est assez unique. Ici pas de place à la niaiserie, le manichéisme, Brando ne connaît pas, et c'est bien le gros point fort du film, ici les divers personnages ne sont pas soit bons soit mauvais, comme dans plusieurs westerns de l'époque adulé par certains critiques. Karl Malden en est le parfait exemple, son personnage est particulièrement détestable, il l'interprète d'ailleurs remarquablement bien. Le reste du casting est brillant, avec notamment le très bon Ben Johnson et bien sûr Marlon Brando, qui montre bien qu'il n'a pas besoin d'être dirigé pour être égal à lui-même, formidable. Ce western, qui à la base peut paraitre banal, ne l'est absolument pas, le scénario est excellent, mêlant histoire de vengeance et histoire d'amour habilement, la tension est très présente, j'étais impatient de voir la fin arrivée pour connaitre le dénouement (qui est parfait selon moi). La déception que j'ai, c'est que Stanley Kubrick était sur le point de le réaliser, avant que Brando obtienne son départ suite à des tensions entre les deux, voir Kubrick réaliser un western, c'est une sorte de fantasme pour moi, qui ne se réalisera malheureusement jamais. L'autre chose qui me déçoit, c'est de savoir que la version qui devait sortir à la base, durée plus de quatre heures, la moitié a été coupée, je me demande aussi ce que cela aurait donné, d'ailleurs on ressent un petit peu ceci au début du film, ou le montage n'est pas parfait. Bref j'ai adoré ce film, vu le résultat final, tout en sachant les galères de tournage, toutes les coupures, le résultat final est vraiment convaincant. On ne peut que regretter que Brando n'est pas retenté l'expérience derrière la caméra.
Deux anciens amis pilleurs de banques liés par la trahison et la vengeance. Rio qui triche à la courte paille en pensant sauver sa peau en envoyant Dad chercher des chevaux frais et dispos. Dad qui, une fois qu’il a trouvé les montures, décide de prendre la poudre d'escampette avec le magot en laissant Rio seul sur une montagne sablonneuse à la merci de leurs pourchasseurs. Au bout de cinq ans d’emprisonnement infernal, Rio ne désire qu’une chose : la tête de Dad. La prémisse met le spectateur en attente d’un bon suspens. Mais plusieurs éléments viennent relâcher la tension en cours de route. En premier lieu, le rythme. Et ce n’est pas le montage qui en est la principale cause, mais le jeu des acteurs. Tout comme dans le film Sayonara de Joshua Logan sorti en 1957, Brando joue avec complaisance en prenant un temps d’acteur avant chaque réplique. Il fabrique le naturel plutôt que de vivre la situation ce qui handicape lourdement le rythme du film. Cela est amplifié ici par le fait que Brando est aussi le réalisateur. On imagine que l’actrice qui lui donne la réplique devait se sentir obligée de jouer dans le même registre. La lenteur des réactions contribue à enlever de la crédibilité à leur relation. Leur séparation qui aurait dû prendre des airs tragiques s’avère au final un cliché du genre western. La difficulté à mettre en valeur le potentiel du scénario et à assembler les morceaux du puzzle explique peut-être pourquoi One-Eyed Jacks fut la seule réalisation de Marlon Brando qui trouvera bien d’autres façons pour marquer le cinéma…
Un western de très bonne facture, qui est une sorte de remake du Compte de Monte Christo au pays des cowboys. Surtout connu du grand public, il s'incrit comme étant le meilleur Western de Marlon Brando.
Marlon Brando était déjà une icône, une représentation de la beauté, de la sensualité et qui possédait un caractère voyou et bien trempé. Génialement dirigé par Elia Kazan dans "Un tramway nommé désir" où il incarnait un homme blessé mais revanchard et impitoyable envers sa belle-soeur, il se lance neuf ans plus tard en 1961 dans la réalisation de ce western "La vengeance aux deux visages". Tout le monde connaissait le talent de Marlon Brando en tant qu'acteur mais beaucoup de personnes s'interrogeaient sur ses capacités à élaborer un film lui-même et à se filmer dans le premier rôle. Le western étant en vogue dans les années 1960 avec les films où figurait principalement John Wayne, Marlon Brando désirait imposer son style et afficher ce qu'il pensait des personnages de cette époque au dix-neuvième siècle. Si on peut bien affirmer une chose, c'est que ce film s'écarte résolument de la manière classique d'aborder le western. Dans les films avec John Wayne, les hommes sont soit tout blanc soit tout noir dans leur tête or ici tous les protagonistes ont des qualités et des défauts. Il n'est pas étonnant de constater que ce long-métrage est signé par Marlon Brando, l'homme dans la réalité connaissant de par son extrême sensibilité les personnalités humaines filme une histoire peu commune, celle de deux vengeances exercées par deux anciens amis l'un sur l'autre. Le scénario est riche, original, dense, intelligent, parfaitement construit, psychologiquement très dur, certaines scènes affichent un caractère d'une très rare violence pour l'époque. De plus, Brando choque l'Amérique puritaine en mettant en scène un salaud devenant shérif et qui applique ses jugements sans passer par la loi légale incarné subtilement par Karl Malden. On trouve dans ce film des éléments rares dans le genre du western, de la violence, du sang, de la torture, de l'amour, de la jalousie bref ce western est profondément humain et moderne au point que malgré son âge, il n'a pas pris une seule ride. Marlon Brando incarne un homme qui encaisse les coups durant tout le film mais qui saura les rendre, Brando désirant afficher la rage de son personnage mis dans des situations extrêmes et douloureuses. Au final, Marlon Brando signe un film violent, émouvant, intelligent, prenant, passionnant et interprête son rôle de façon magnifique, alternant cynisme, compassion, violence et tristesse. Un western extraordinaire!
Excellent western. Malgré la longueur. Exit la traditionnelle vision manichéenne dont nous gratifiaient les westerns. Les personnages sont profondément humains. Marlon Brando et Karl Malden (de la série "Les rues de San francisco") sont remarquables, chacun dans un registre différent. Ce coup de maître me fait penser à Clint Eastwood, passé d'acteur à réalisateur, avec des films aussi subtiles. Encore bravo !
Un des rares bons westerns tournés par Marlon Brando. Un film d'anthologie, long de 3 heures. Karl Malden campe un shérif salopard et cynique, qui rappelle un peu son rôle dans "Nevada Smith" avec Steve McQueen. Marlon Brando est magistral, mais comme souvent, dans ses films, il campe un cowboy assez mystique. Noter la présence de Slim Pickens dans un rôle de shérif adjoint brutal à la psychologie rudimentaire. Un film puissant par le jeu des acteurs et l'atmosphère tendue à certains moments. Excellent film., un monument du genre.
C'est environ à la moitié de la projection qu'on se rend compte qu'il s'agit là d'un des plus beaux western jamais réalisé, western complètement atypique puisque si les ingrédients du western classique sont bien là (après tout ce n'est qu'une affaire de vengeance dira-t-on si l'on s'arrête au premier degré), le coté psychologique finit par prendre une importance primordiale spoiler: (avec la difficulté à gommer son passé, cette obsession à tuer le père – Karl Malden se nomme "Dad" donc "papa", et même un parfum d'inceste, puisque si Dad est son père, Luiza est donc sa sœur) Un peu de masochisme aussi puisque Brando ne peut s'empêcher de se trouver dans des situations compliquées (la scène du fouet est anthologie). Le suspense et la tension sont omniprésents jusqu'au dénouement final. Marlon Brando joue très sobrement mais avec une efficacité redoutable. Karl Malden est très bon et n'oublions pas le rôle très digne de Kaly Jurado, la belle mexicaine. Le rythme est un peu lent mais on ne voit pas passer les 2 heures 20 que dure cet excellent film.
Ce film ressemble à Marlon Brando ou du moins à l’idée que je me fais de lui, il souhaitait sans doute mettre en scène un personnage torturé et a voulu le placer dans le cadre du western . Sur la forme il a globalement réussi; l’ambiance est là, il a su rendre présent les codes du genre. Sur le fond il s’est trompé car le western psychologique s’accommode mal de l’à peu près intellectuel, dans ‘’One-eyed jacks’’ les dissonances sont trop nombreuses et le coté sado/maso est beaucoup trop accentué pour ne pas abîmer le genre. Il demeure de beaux extérieurs extrêmement bien photographiés, une tentative romantique en bord de mer méritoire mais peu convaincante et évidemment Brando qui nous laisse tout le loisir d’admirer ses talents d’acteur très personnels. Tout le reste est critiquable, les lourdeurs de mise en scène sont nombreuses, voire démonstratives des que les armes apparaissent. L’assassinat de l’ami mexicain de Rio en est un exemple parfait avec deux gros plans successifs sur le colt avant que ne débute l’action puis les paroles d’adieu qui n’en finissent pas . Karl Malden est bien utilisé ainsi que Slim Pickens. La jeune actrice mexicaine (qui se suicidera à 30 ans)ne joue pas toujours juste mais elle est convaincante dans le réalisme. Il reste Katy Jurado massacrée quand on sait ce qu’elle est capable de faire passer à l’écran...Brando est un vrai et profond misogyne.
Un western qui ne vieillit pas malgré son âge et contrairement à pas mal de westerns de cette époque. L'interprétation est au diapason (Brando et Karl Malden en têtes d'affiche) et le scénario est formidable, tout en tension. Le film donne à réfléchir en plus sur pas mal de choses (nos choix, moralité etc...). Un grand classique que j'aime voir et revoir régulièrement. Il est devenu mon western favori. Merci Marlon Brando pour ce seul film qu'il a réalisé. Un must.
C'est cool en un peu moins de deux heures et demie seulement on peut se faire toute la filmo de Marlon Brando...réalisateur. Enfin en un peu moins de deux heures et demie "seulement" c'est vite dit car la vengeance aurait pu durer trois-quart d'heure de moins sans que cela soit gênant, au contraire. Car le principal, et seul véritable d'ailleurs, reproche que l'on puisse faire à ce film c'est d'être beaucoup trop long. C'est dommage car il y avait de très bons trucs dedans : déjà une très bonne histoire, ensuite Brando réussit à donner un petit ton personnel non dénué d'intérêt à sa mise en scène et enfin il a su très s'entourer au niveau de la distribution notamment pour ce qui est de Karl Malden et de la belle Pina Pellicer. Bref s'il n'y avait pas eu la longueur, on aurait pu avoir affaire à un très bon western.
Voici un western bien sympathique avec un Marlon Brando dans un rôle sur mesure pour lui. Malheureusement, le film possède quelques longueurs et trop de dialogues souvent inutiles, ce qui nous empêchent de l'apprecier totalement. La mise en scène, qui est de Marlon Brandon lui même, est satisfaisante, surtout lors des scènes de fusillades qui sont vraiment bien filmées. A noter la présence dans ce film de Karl Malden, excellent dans le rôle du shérif Longworth et de la très belle Katy Jurado qui apporte un peu de délicatesse dans ce film sombre. A noter aussi la belle photographie signée Charles Lang et la musique sympathique de Hugo Friedhoffer. Voici donc un western à découvrir, malgré ces quelques longueurs.
Un excellent western qui sera le seul film réalisé par Marlon Brando dont la mégalomanie aura bien failli ruiné la production (budget passé de 1,8 à 6 M$). Mais un grand film, original par sa lenteur et sa réalisation baroque. En tant qu’acteur Marlon Brando demeure toujours impressionnant de présence, de violence contenue, de virilité et se trouve entouré d’excellents acteurs qui lui donnent parfaitement la réplique. L’action, lente et majestueuse, se déroule dans des décors magnifiques et naturels (1961 !) et les 2h15 du film (exceptionnel à l’époque) passent sans une minute d’ennui.
Je n'aurais jamais cru une telle merveille pour son ultime film en tant que réalisateur. Je me souviens l'avoir regardé tard dans la soirée en combattant déjà un début de sommeil, mais j'ai été tellement prise par cette histoire qu'après l'avoir visionné c'était comme si je venais de consommer un grand bol de café. Je ne trouvais plus le sommeil. Aucun reproche à faire sur la mise en scène que j'ai trouvé franchement impressionnante, comme je l'ai dit plus haut, aucune sensation de longueur ou de traine, on est directement plongée dans cette histoire dès les premières minutes et on en sort plus. A côté de ça le scénario est bien ficelé malgré des dialogues parfois mélodramatiques, il y a des thèmes traités que j'ai trouvés instructifs; outre la vengeance comme l'indique le titre, les apparences trompeuses et à quel point on est souvent tenté de détruire ceux qui nous rappellent ce qu'on est qu'on essaye à tout prix de cacher aux autres. Ce chérif joué par Karl Malden a deux visages et Rio est le seul à connaître cet autre visage. Dans sa nouvelle vie il a tout fait pour donner l'impression d'être quelqu'un d'autre, mais à t-il changé tant que ça ? On se rend bien compte que non, mais peut-on vraiment lui en vouloir d'essayer de tout faire pour (se) convaincre d'être un autre homme? La réponse m'a semblé donné au travers du personnage de Rio, conscient de ne pas être un homme exemplaire, il est forcé de cacher sa véritable identité pour séduire la femme qu'il aime. Il se présente à elle en lui disant ce qu'elle veut entendre par peur de la décevoir en lui montrant son vrai visage, mais en définitive son amour est sincère. Néanmoins, à l'inverse du Shérif, Rio est resté un marginal qui se cherche, convaincu que la société n'a rien à lui offrir et lorsqu'il trouve dans l'amour une occasion de commencer une nouvelle vie, il se retrouve accusé à tort, victime de son passé et de ses mauvaises fréquentations il continuera ce périple sans fin.
Une curiosité mais aussi une réussite, un astre solitaire, un peu comme la Nuit du Chasseur, puisque que Brando, privé du montage final, ne réalisera plus d'autres films. Complètement inclassable - on n'est ni dans le western classique ni dans la préfiguration du western spaghetti - la Vengeance aux deux visages possèdent une personnalité propre très forte. Ironie et cynisme subtils, rythme faussement lent, décors vraiment originaux (un western qui se passe au bord de la mer !), vedette féminine très loin des standards de l'époque... Karl Malden compose un méchant assez mémorable et qu'on adorera détester (un autre mot me venait à l'esprit mais il n'a pas passé la cybermuraille allociné) pendant que Brando livre une prestation toujours aussi charismatique mais pour une fois relativement sobre. On l'appréciera d'autant plus.