Ce conte de fées sous le soleil de Provence est rafraîchissant et présente des ouvriers,des pauvres sous un jour nouveau,loin de tout misérabilisme,mais toujours plus près du coeur.Il fallait bien un p'tit gars du coin,Robert Guédéguian,pour filmer avec tant de justesse et d'empathie l'Estaque,ce quartier du Nord de Marseille,où s'entassent les modestes.La promiscuité et les difficultés sociales n'entachent ni la bonne humeur,ni la solidarité."Marius et Jeannette" parle de 2 êtres cabossés qui réapprennent à aimer humblement,et de leurs amis voisins,truculents,ayant le sens de la formule et le tempérament accueillant.Une bande dont on aimerait faire partie.Bien que la chronique sociale soit appréhendée par moments,et même d'autres thèmes encore plus difficiles(deuil de ses enfants,déportation,convictions religieuses,militantisme),il s'agit bel et bien d'une histoire d'amour,d'une renaissance,d'un hymne à la convivialité.Quelque part,les habitants de la cité phocéenne sont les portes-paroles des milieux populaires,car le cinéma est pluriel et pas seulement élitiste...Gérard Meylan et Ariane Ascaride(César 98 de la meilleure actrice),fragiles et excessifs,sont formidables,et leur entente avec la bande à Guédéguian(Darroussin,Boudet entre autres)transparaît à chaque plan.Vital.