Meilleur film, meilleur acteur, meilleure actrice, meilleur réalisateur, meilleur scénario, il ne restait plus beaucoup d'Oscars prestigieux à se partager en cette année 1992. Comment passer devant un film aussi intrigant et aussi célèbre que "Le Silence des Agneaux" ? Un colosse du septième art qui, à son époque, à choqué toute une génération, repoussant les limites de la torture psychologique et de la barbarie humaine. Adapté du roman de Thomas Harris, Ted Levy écrit ici un scénario à la noirceur parfaite. On est comme embarqué dans cette histoire de tueur en série, intrigué par ce personnage d'Hannibal Lecter et d'un tueur si atypique que Buffalo Bill. "Le silence des agneaux", est avant tout un formidable combat psychologique et une relation ambigue entre deux personnes aux caractères extrêmement marqués. D'un coté, une jeune stagiaire du FBI déterminée et marquée par son passé, incarnée par la remarquable Jodie Foster. De l'autre, un psychopathe-cannibale interné,joué par l'époustouflant Anthony Hopkins. La jeune Clarice Starling, "apprenti FBI", va alors être chargé d'enquêter sur un psychopathe nommé Buffalo Bill, d'où elle devra communiquer avec le Dr Hannibal Lecter, quant à lui en prison depuis huit ans, afin que ce dernier dresse le portrait psychologique de Buffalo Bill. La jeune femme va livrer ses obscures souvenirs d'enfance face au jeu du Dr Hannibal, énigmatique et parfois presque sympathique à nos yeux. Dès la première apparition d'Hannibal le Cannibal, on reste bluffer face à la crédibilité dérangeante et au calme presque malsain de ce dernier. Véritable génie du supplice mental, Hannibal Lecter mérite sa réputation de personnage légendaire, et tout aussi effrayant qu'attachant. Anthony Hopkins est époustouflant dans la peau du Dr Hannibal. Principale attraction du film, le talentueux acteur nous livre ici sa plus belle performance, extrêmement travaillée et inquiétante, mélange de folie et d'ingéniosité. La grande réussite réside dans cette relation très particulière entre Hannibal et Clarice. Entre séduction, dégoût et fascination. Il faut donc des acteurs capables de tenir le rang imposé par une histoire si bien écrite. Mais non seulement Anthony Hopkins réussit parfaitement, mais en plus il donne au personnage de Lecter toute sa dimension horrifique et envoûtant rien qu'avec sa façon si particulière de parler. Pour moi, il clairement l'un des meilleurs méchants de l'histoire du cinéma. Le film ne se concentre pas que sur Hannibal Lecter mais aussi sur les méfaits de Buffalo Bill, un tueur de jeune filles en liberté, terriblement dérangé et dépeçant ses victimes avant de les rejeter dans la flotte. Ted Levine incarne ici ce psychopathe, diablement bien joué par cet acteur de talent. La mise en scène est impeccable, très propre ainsi que la photographie et les jeux d'ombres. Le film joue la carte de la claustrophobie, les plans sont très resserrés, symbole d'emprisonnement. La musique accompagne bien les scènes bien qu'un peu démodé de nos jours. Les décors se prêtent biens aux situations. Cependant, j'ai trouvé la fin un peu bâclé, mais c'est largement rattrapable vu la qualité du film. Le rythme du film est haletant, ne perdant aucune fois le spectateur de vu. Aujourd'hui le film ne mérite pas moins de seize ans et n'est pas aussi angoissant qu'on le disait. En résulte donc une oeuvre riche, ambitieuse qui doit son succès à l'impressionnant interprétation d'Anthony Hopkins ainsi qu'au personnage mythique d'Hannibal Lecter.