Oui, je dois le dire, je le clame haut et fort sans aucune honte, depuis mes débuts cinéphagesques, je n'avais jamais vu "Le Silence des agneaux", deuxième film mettant en scène le célèbre docteur cannibale, Hannibal Lecter, après "Le Sixième Sens" de Michael Mann. Une bonne chose de faite à présent. Loin de mettre en gros plan les tourments meurtriers d'Hannibal Lecter, "Le Silence des agneaux" s'attarde plus sur un autre personnage, en l'occurence Clarice Starling (Jodie Foster), jeune élève du FBI qui doit s'occuper d'une enquête: un cinglé, Buffalo Bill (Ted Levine) le bien nommé, accumule victime sur victime en s'éclatant à leur déchiqueter la peau. Pour cela, Starling doit poser des question à Lecter (Anthony Hopkins) qui connaît de bonnes informations concernant le meurtrier.
Si "Le Silence des agneaux" est un bon film dans son ensemble, au déroulement classique mais réussi, j'ai été quelque peu déçu. En gros, j'attendais un petit quelque chose de plus dans le récit, notamment dans les rapports entre Hannibal Lecter et Clarice Starling. Ces passages sont certes excellent et mettent en avant une certaine ambiguité entre les deux personnages, cette ambiguité est vite abandonnée pour laisser place à une enquête quelque peu mollassonne, en abandonnant vite le côté psychologique pour privilégier les scènes "chocs" et la violence (qui atteint son apothéose dans la seconde partie). Je n'ai rien contre choquer les spectateurs ni filmer la violence, mais ces deux éléménts n'apportent rien de grandiloquent au film et nuisent au climat inquiétant instauré dès les premières minutes du film. Cependant, Jonathan Demme accouche d'un long-métrage réussi qui se suit sans ennui, à la mise en scène très classique mais maîtrisé. "Le Silence des agneaux", à l'instar du roman dont il est adapté, prend source dans les faits divers (on pense notamment au tueur cannibale Ed Gein qui découpait la peau de ses victimes pour en faire des abats-jours et autres joyeusetés du genre) et les détourne du mieux qu'il peut. Certes, l'effet de surprise est plus ou moins de la partie dû au déroulement de l'enquête, sans grands retournements de situation auxquels ces thrillers sont friands, mais la qualité est là, et c'est l'essentiel.