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marc sillard
8 abonnés
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3,0
Publiée le 27 septembre 2024
Je voulais voir Corinne Luchaire, actrice maudite, morte à 29 ans de tuberculose. Dans ce film de 1939, elle a 18 ans. Le facteur sonne toujours deux fois, mais pour elle il n'a sonné qu'une fois. Un voyage dans les montagnes enchantées de Sigmaringen lui a été fatal. Elle est jolie et bien faite. Son jeu d'actrice est prometteur. Son maquillage est malheureusement d'époque, sa concurrente au lionceau a le même. Elle n'a sans doute pas encore l'étoffe pour jouer les femmes fatales, mais s'en sort fort bien. Le décor et la mise en scène sont sommaires, mais les acteurs sont tous bons. Gravey, qui se spécialisera plus tard dans les personnages de badernes solennelles, est ici un vagabond distingué et tourmenté. Michel Simon est plus stupide que gentil, loin de l'assassin de "quai des brumes". Le juge est convaincant dans le genre caricatural, agressif et déstabilisant. Le Vigan, autre maudit, montre tout son talent en cousin maître chanteur haïssable. La bande son, naturellement, a terriblement vieilli, mais les dialogues sont parfaitement compréhensibles. Bref, à voir pour cinéphiles.
Toute première adaptation du roman de James Cain "Le facteur sonne toujours deux fois", cette version de Pierre Chenal a contre elle, comme les autres d'ailleurs, une intrigue qui ne présente plus de surprises puisqu'on a pu la voir un peu sous tous les angles (Garnett, Visconti, Rafelson) . A quoi s'ajoute que le film de Chenal supporte assez mal la comparaison avec la version de Tay Garnett, à mon sens la plus réussie. En humanisant les personnages, (la culpabilité de Franck, l'amour sincère de Cora, la bonhomie de Nick) mais sans parvenir à en faire des figures originales et émouvantes, Chenal tire le sujet vers le drame criminel anecdotique. Il n'atteint pas le caractère vénéneux et perfide qui fait l'intérêt du film de Garnett dans lequel la cupidité et la méfiance entre les deux amants prend des proportions tragiques. Dans le même ordre d'idées, la mise en scène de Chenal exprime mal cette notion de destin implacable que sous-tend le roman et qui fait de Franck et Cora des amants maudits. Cette version francisée et somme toute impersonnelle nous renvoie régulièrement à l'oeuvre de Garnett et à la blancheur éclatante de la silhouette de Lana Turner
L'une des nombreuses adaptation du Facteur sonne toujours deux fois. Ici c'est le grand Michel Simon qui campe le rôle du pauvre Nick. Un film quelque peu inégal mais tout de même plaisant à suivre.
Adaptation brillante et efficace du roman très connu. Évidemment ce film est moins connu que son homologue américain mais il a sa place dans cet univers noir et vénal. On aimera particulièrement le policier qui harcèle avec ses mots et sa présence. Qui rend fou presque.
« Le dernier tournant » de Pierre Chenal sorti en 1939 est la première adaptation du "Facteur sonne toujours deux fois", le roman noir de James Cain paru en 1934. Trois autres versions célèbres suivront, signées Luchino Visconti (1943), Tay Garnett (1946) et Bob Rafelson (1981). L’adaptation de Charles Spaak, alors le scénariste le plus en vue du cinéma français est plutôt fidèle au roman même si elle ne souligne pas franchement la relation sadomasochiste s’installant au sein du couple adultérin diabolique qui emporté par une passion sexuelle débordante, en vient très rapidement à envisager la mort du mari aubergiste qui a sans doute trop vite accordé sa confiance au vagabond de passage qu’il a embauché pour lui prêter la main. Mais Pierre Chenal n’est pas Julien Duvivier ou Jean Renoir qui auraient sans aucun doute su aller au cœur des motivations profondes de ce couple improbable. Malgré ces quelques réserves, Pierre Chenal qui essuie les plâtres s’en sort plutôt bien grâce à une direction d’acteurs qui parvient à tirer le meilleur d’un Fernand Gravey que l’on a connu plus terne et qui se révèle ici parfaitement crédible en pauvre type devenu le jouet d’une apprentie femme fatale aux facultés malfaisantes très vite épanouies. Michel Simon qui connaît sur le bout des doigts la partition du chic type mal dégrossi mais le cœur sur la main fait peine à voir tellement son sort funeste paraît scellé. Effectivement, sa bonté ne lui servira pas à grand-chose face à une jeune épouse froidement déterminée. C’est Corinne Luchaire seulement âgée de 18 ans et dont on connaît le destin tragique à venir sous l’Occupation allemande qui confirme son talent très vite éclos qui constitue la véritable révélation du film, sorte d’hybride entre Viviane Romance et Arletty, faisant tourner la tête aux deux mâles collés à ses basques. Une gouaille mêlée d’assurance ajoutée à une sensualité tantôt affirmée tantôt retenue, apportent toute la complexité voulue à ce trio infernal que le scénario trop sage avait laissé de côté. La toute jeune actrice ne dépare en aucune manière aux côtés des prestigieuses Lana Turner et Jessica Lange. On se plait à imaginer avec regret la place qui aurait pu être la sienne au sein du cinéma français si sa trajectoire familiale et personnelle avait été différente. On notera pour l'anecdote, la présence de la très élégante Florence Marly, alors la maîtresse de Pierre Chenal, que le réalisateur sans doute pour marquer sa présence dans le rôle secondaire de la conquête de passage de l’amant maudit, a affublée d’un jeune lionceau qui dénote dans le paysage provençal de l’intrigue. Amour, quand tu nous tiens !
magnifique adaptation du roman « le facteur sonne toujours deux fois »,de James Caan. fernand gravey et michel simon en contre emploi avec une superbe performance de corinne luchaire cette dernière sera plus tard condamnée tout comme arlety d'avoir une relation avec un officier ss ce qui sera son déclin . pierre chenal talentueux réalisateur d'origine juive a du également quitté la France en 43 pour l'argentine il ne retrouvera jamais son talent d'autrefois , on y retrouve levigan qui finira en argentine dans la miséré la plus totale quel gâchis pour cet immense acteur ce film sent la poisse ,la guerre qui arrive un superbe film a découvrir ou a revoir
C’est la première des nombreuses adaptations au cinéma du célèbre roman de James M. CAIN, Ce n’est pas – et de loin – la plus réussie. Le scénario de Charles SPAAK est bavard et manque de vigueur et surtout, les acteurs le desservent outrageusement à l’exception de Corinne LUCHAIRE, sincère et pleine de vie, c’est probablement pourquoi la rédaction de Allo Ciné l’a simplement oubliée dans le générique, alors qu’elle figurait en bonne place sur l’affiche du film à côté de Fernand GRAVEY. Ce dernier est peu crédible en voyou marginal, mais ce n’est rien en comparaison de Michel SIMON en crétin alcoolique, devenu de surcroît amnésique, qui campe une sorte de clown lamentable, avec une nonchalance peu commune. Le réalisateur a cru bon de situer l’action dans l’arrière pays niçois, c’est sans doute la raison pour laquelle presque tous les personnages s’expriment avec le pire des accents parisiens, y compris le juge d’instruction qui s’essaie de temps à autre à l’accent marseillais, mais devant la difficulté il l’abandonne aussi vite. Au total, c’est un film bâclé, bien trop long, et sans le moindre intérêt. On l’oubliera vite pour ne retenir que l’adaptation très noire de Bob RAFELSON, avec Jack NICHOLSON dans le rôle de Franck.
Très bon film d'un grand réalisateur, meilleur que Renoir à certains moments, égalant Grémillon dans son maniement de compassion et de cruauté, et à mon avis son meilleur (je ne les ai pas tous vus).
La moins connue des quatre adaptations du facteur sonne toujours deux fois , c'est pourtant peut-être la meilleure. . Franck devient l'employé et l'homme de confiance de Nick Marino,(michel Simon) qui tient une auberge-station-service. Nick est laid, pas très malin, bon, marié à la très jeune et très belle Cora qui a accepté son mari pour échapper à la misère . Cette dernière déteste son mari ,quelqu'un qui lui soulève le cœur dès qu'il la touche. Elle séduit Franck et tous deux pensent d'abord fuir ensemble, puis décident de se débarrasser de Nick ....Suite à l'assassinat de Marino (après deux tentatives) et malgré les doutes de certains ils ne seront pas condamnés .Un jour, les amants ont un accident de voiture. Cora y perd la vie. Franck se retrouve pris dans un piège imprévu : tout l'accuse d'avoir fait mourir sa maîtresse alors qu'il n'en est rien. A l'issue d'un nouveau procès, il est cette fois condamné à mort.
Adaptation réussie du classique Le Facteur sonne toujours deux fois et peut-être la moins typée. La dernière demi-heure est vraiment impeccable et noir d'encre.
Première adaptation du roman « le facteur sonne toujours deux fois », ce film de Pierre Chenal se trouve être une excellente surprise. La mise en scène est vraiment de qualités, car elle possède une atmosphère lourde et qui colle parfaitement au roman de James Caan. Côté casting, on a la chance de pouvoir compter sur des super comédiens comme Michel Simon, Fernand Gravey ou encore la bien troublante Corinne Luchaire. Il s’agit donc d’une adaptation qui ne manque pas d’atouts et qui n’a finalement pas grand-chose à envier à celle plus connu que réalisera Tay Garnett quelques années plus tard.
Très beau film dû à un réalisateur de grand talent et magistralement interprété par des acteurs de grand talent Difficile de ne pas penser à ce qui eût pu être, n'était l'Occupation qui va bientôt affecter le destin de nombre des participants de ce projet : Pierre Chenal, juif, qui devra fuir la France pour l'Argentine et ne retrouvera jamais la place qu'il occupait avant-guerre au sein du cinéma français tandis qu'à l'autre extrémité, Corinne Luchaire, qui signe là une interprétation magistrale qui sera son chant du cygne, sera condamnée à dix ans d'indignité nationale en 1946 pour sa relation avec un capitaine de la Luftwaffe, et bien entendu, le génial et malheureux Robert Le Vigan, également condamné à l'indignité nationale ainsi qu'à dix ans de travaux forcés, qui finira dans une misère abjecte dans son exil argentin. Que de promesses non tenues. Il ne restera de cette entreprise qu'une magistrale interprétation jamais égalée du roman de James M. Cain et des regrets.
Alors celle avec Lana Turner, plus ensuite celle néoréaliste de Luchino Visconti, plus celle la plus récente avec Jack Nicholson et j'ajoute enfin celle-ci, et j'ai vu les quatre adaptations au cinéma du roman de James Cain "Le Facteur sonne toujours deux fois". C'est bien de terminer sur la première version, c'est juste dommage que ce soit la plus faible. Le film dure une heure et demie et c'est trop peu. Enfin surtout en ce qui concerne le moment entre la scène où les deux personnages principaux se rencontrent et celle où ils deviennent amants est trop court. On a du mal à y croire et la profondeur des protagonistes en est considérablement sacrifiée. La suite heureusement rattrape un peu le coup. L'autre point faible, c'est le jeu parfois limité de l'actrice Corinne Luchaire. Par contre, Fernand Gravey surprend agréablement dans un registre peu habituel mais c'est sans conteste Michel Simon qui se taille considérablement la part du lion. Encore une fois, l'acteur se montre parfait, d'une très grande sobriété et se permet même d'être le meilleur "mari cocu et assassiné" des quatre versions. En outre, l'ensemble se montre souvent cruel et noir même si les trois versions suivantes exploiteront mieux ces aspects de l'histoire.
Il y a les pour et et il y a les contre de ce genre d'adaptation consacrées à la pré beat generation ou aux beautiful losers semblables au romans de Jim Harrison ou Ginsberg, et à l'image de ces films des 70's montrant des protagonistes de l'Amérique roots légèrement séducteurs sinon désargentés voyageant par monts et par vaux et tour à tour poursuivis par quelques de ces affreux ploutocrates ou trop bigots, on aimera ou non cette version première de plus en plus rare de "Le facteur sonne toujours deux fois."