Le Parrain 3ième partie, 1991, de Francis Ford Coppola, avec Al Pacino, Diane Keaton, Andy Garcia, Eli Wallach, Raf Vallone, Sofia Coppola. Fin magnifique de cette saga des Corleone, grande famille mafieuse, épique, grandiose, comme les scènes finales à l’opéra de Palerme. Le premier opus était magique, le second, un peu besogneux, le troisième est parfaitement professionnel, avec un scénario particulièrement riche et bien écrit, des images superbes, des comédiens idéalement à leur place. Tout est maîtrisé. Michael Corleone, sentant son inévitable déclin, tente de se fabriquer une relative virginité en abandonnant les plus sales de ses usines à fric, et en s’associant, via la banque du Vatican, aux affaires immobilières de l’église romaine (Opus Dei ?). Nommé au plus haut grade d’un ordre religieux, pour un laïc, il va se fourvoyer avec un clergé plus retors et maffieux que lui-même. C’est là qu’intervient, et c’est proche de la réalité, je crois, l’arrivée d’un nouveau pape, Jean-Paul 1er, qui mourra dans le mois qui suit, sans avoir le temps de clarifier toutes ces malversations et de remettre en ordre de sainte marche, ces religieux égarés dans des affaires plus que douteuses. Le retour de Michael en Sicile est non seulement le retour vers ses origines, mais aussi celui vers ses enfants, vers Kay, vers des valeurs qui n’ont guère balisé sa vie. Mais comme tout est vicié chez les maffiosi, ce qui pourrait être une renaissance, une rédemption, se paiera par le sang, celui de sa propre fille. La relève est néanmoins assurée, par l’installation comme chef de la Famille, de Vicenso, le fils de Sony, aussi chien fou, au départ, que son père autrefois, mais qui, comme Michael à l’époque, sait écouter et apprendre les règles qui permettent de tuer…en respectant ce très particulier code de l’honneur !