Woody Allen faisait toujours un peu le même genre de films à cette époque,les plus connus dans cette veine étant Manhattan et Annie Hall,et celui-ci ne fait pas exception à la règle.Donc,ça se passe à Manhattan et ça met en scène des intellectuels new-yorkais qui discutent à perte de vue de leurs problèmes sentimentalo-sexuels.On devise dans des maisons,des appartements,des restaurants,des parcs ou des bureaux,le tout étant entrecoupé d'entretiens individuels des personnages assis face caméra,dans lesquels ils nous dévoilent leurs états d'âme et leur perception de leur relation aux autres.Tout ça pourrait être pénible et ennuyeux mais voilà,c'est du Woody,et le bonhomme a de la ressource.Son talent d'écriture et sa vision décalée de l'amour,du sexe,du couple et des rapports humains en général,soutenus par un humour caustique et un cynisme décomplexé,font du film un vrai régal.Il y a du sadisme dans sa façon de décrire ces intellos bavards pris au piège de leurs errements,de leurs contradictions et de leur impuissance à maîtriser leurs vies.Du masochisme aussi,car on sait qu'il y a beaucoup d'éléments autobiographiques dans ses films.Après,l'habillage de l'oeuvre est pas top.L'image est moche,la musique,principalement du jazz,est ringarde et désuète,et les mouvements de caméra du début,quand Allen tourne autour de ses comédiens façon Lelouch,sont un peu vomitifs.Mais bon,c'est du cinéma d'auteur,pas du blockbuster.L'interprétation,Woody en tête,est excellente,avec une mention particulière à Sydney Pollack,prodigieux.Il était un très bon réalisateur mais ses rares apparitions en tant qu'acteur,et celle-là spécialement,font regretter qu'il ne se soit pas plus consacré à cette activité.