Avec Maris et femmes, Woody Allen se débarasse de la mise en scène stylisée, parfois en noir et blanc, aussi inventive que ses scénarios, qu'on peut voir dans Manhattan, Annie Hall, Intérieurs, Celebrity... Non, dans Maris et femmes, la caméra est au poing, donnant au film un aspect documentaire ou improvisé. Et même, les personnages témoignent face à la caméra, répondant aux questions d'un journaliste imaginaire ! Les personnages vont et viennent, nous passons d'un couple à l'autre, du présent au passé... L'année suivante, Woody réitèrera cette mise en scène furtive et mouvementée, avec une comédie, Meutre mystérieux à Manhattan.
Le film est donc totalement au service du script, des personnages, afin d'aller au plus profond de leur âme. Pari réussit, sur ce point, car nous suivons réellement les cheminements de pensée de nos protagonistes et leurs personnalités sont analysées avec finesse. Dans un tel film, le casting se doit d'être à la hauteur.
C'est bien le cas ; nous retrouvons d'une part le couple Woody Allen-Mia Farrow, et également Sydney Pollack, dans sa seule collaboration avec son collègue Woody (tous deux réalisateurs, j'entends), Judy Davis (actrice fabuleuse trop méconnue en France, qu'on peut voir dans Celebrity, Harry dans tous ses Etats et Alice), la charmante Juliette Lewis (Les nerfs à vif, Tueurs nés) et enfin Liam Neeson. Néanmoins, des personnages profonds interprétés par de bons acteurs, ça ne fait pas tout. Le film se fait parfois trop bavard ; il manque de la magie, de la poésie, du romantisme qui font les grandes oeuvres alleniennes. En fait, c'est surtout le dénouement qui est mal goupillé, et qui nous laisse sur notre faim.
EN BREF, inégal serait le mot approprié.
MA NOTE : 7.5/10