L'enfant prodige Philippe Garrel a fait à coup sûr, de chacun de ses films, tournès très vite, mal ou pas distribuès ensuite, un cri d'ècorchè vif où se dètache le superbe "Elle a passè tant d'heures sous les sunlights" qu'il signe dans une pèriode charnière de sa vie! Oeuvre très personnelle, unique en son genre et constamment insolite, c'est le film d'un funambule qui explore les fonds, ouvrant de nouvelles voix au cinèma d'auteur, et qui s'avance au-dessus de l'abîme d'une narration en fracas et de personnages à fleur de peau! En s'investissant totalement, Garrel nous fait entrer dans l'intimitè de son film qui va bien au-delà du cinèma car ce sont ses fêlures (sa sèparation avec la chanteuse Nico) et le bonheur de sa vie (la naissance de son fils Louis) qui planent sous ses sunlights! Une intimitè faite de moments d'une très grande intensitè humaine dont Mireille Perrier et Jacques Bonnaffè brillent de mille feux à camper ces êtres attachants, hèsitant, unis ou dèmunis devant la vie, l'amour...et la mort! Instant de grâce (Mireille Perrier mangeant des pètales de rose ou ècoutant du Nico en conduisant) et images crèpusculaires d'un couple...Quel plaisir! Le film dure 2h10 avec un son direct où l'on entend même le bruit du moteur, mais on n'en redemande, avec l’une des ègèries de la nouvelle vague (Anne Wiazemsky) et les apparitions prècieuses de Chantal Akerman et Jacques Doillon qui nous parle de "La femme qui pleure" avec Dominique Laffin! Grand film, vous dis-je...