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Un visiteur
4,0
Publiée le 29 septembre 2006
Wajda pose sa caméra sur un village allemand en 1941. Paulina(Hanna Schygulla superbe porte le film à bout de bras)s'éprend d'un travailleur polonais Stanislaw alors que son mari est au front et que la Pologne est alors l'ennemie de l'Allemagne. On ne trouve chez elle aucune trace de perversité ou d'un vide à combler,seul compte le désir amoureux. Le travailleur polonais est lui aussi attiré mais réticent en raison des difficultés prévisibles en provenance de la population allemande. Paulina est résolue à affronter tous les obstacles et forçant un peu l'appréhension de Stanislaw finit par devenir sa maîtresse. Les deux personnages centraux vivent alors un amour total avant d'être jugés par la population. Les réactions sont très différentes à la mesure de la diversité humaine,celà va de l'indignation à la compréhension,de l'indifférence à l'absence de jugement,de la moquerie au respect. Pour sauvegarder les apparences et aussi par respect pour son mari,Paulina lui rend visite au front avant son départ pour le front oriental. Elle espère secrètement tout en taisant sa liaison à son mari que ce dernier reviendra vivant du front et aura la noblesse de lui laisser vivre une nouvelle vie avec Stanislaw. Paulina va commettre l'erreur d'écrire une lettre à Stanislaw qui sera saisie par la Gestapo. Le jeune travailleur polonais sera pendu et la perspective de Paulina de vivre un amour sans préjugés et sans tabou de frontières sera perdu. Wajda dépeint avec ce film poignant la fatalité d'un amour contrarié par le fanatisme,l'intolérance ou les préjugés. La seule faiblesse du film réside dans une interprétation inégale:Piotr Lysak ne parait pas à l'aise dans le personnage de Stanislaw,Daniel Olbrychski dans un rôle certes court nous a habitués à bien mieux.
Mais la beauté rayonnante d'Hanna Schygulla,la justesse de son jeu dans la joie comme dans le malheur finissent par emporter l'adhésion et sauver ainsi ce film généreux et universel.