Le début - et la première partie, en générale -, avec une mise en place intéressante de l'intrigue, tout en non-dits, soulevant une part de curiosité et de mystère, était plutôt prometteur. Mystère, justement, appuyé par l'apparition et la rencontre de ce personnage incarné par Christopher Walken. C'est à ce moment, que Schrader installe efficacement un malaise, toujours entouré par ce mystérieux personnage dont on ne connait les desseins, mais qu'on imagine sans mal. C'est alors que cette histoire de couple américain en vacance en Italie, à Venise plus précisément, devient très vite gonflante. Le fait d'avoir comme cadre cette ville aurait pu toutefois jouer en la faveur du cinéaste, ajouter un charme en plus d'un handicap - le couple qui se perd souvent. Malheureusement, il n'en est rien. Ou si peu. Si Venise est de tous les plans, on a pourtant du mal à en sentir la vie, l'agitation qu'elle devrait susciter. Schrader en jouera malgré tout assez bien lors d'une séquence - le couple cherchant à dîner tard le soir, finira très vite par se perdre dans les innombrables ruelles et impasses. A noter aussi quelques beaux cadres et une gestion intéressante de l'espace. Mais ces petites choses sont les seules qualités d'un film qui se perd dans une intrigue et un suspense ennuyant et ronflant. A vrai dire, après cette première partie que je disais curieuse, il ne se passe plus rien. Si le malaise réussira tout de même à réapparaitre après un passage de baise intense et répétitive, le final, lui, est pour le coup franchement ridicule. Le cinéaste a sans doute voulu réaliser un thriller érotique (et il y a arrive, dans une moindre mesure) et sensuel, mais le tout manque cruellement de matière.