Un des plus gros échecs de la carrière de B. Willis, de T. Hanks mais aussi de B. DePalma, et un film qui inaugurait la décennie maudite de M. Griffith, qui ne se remettra jamais de cette période de désamour du public. En même temps, elle incarne à la perfection la démesure et l’insouciance de son personnage, puisqu'elle se pointera un jour sur le plateau après avoir fait refaire ses seins, obligeant l'équipe à revoir certains plans ! A part ça, le tournage fut pour DePalma un petit cauchemar. Flanqué d'un casting qu'il ne voulait pas (il voulait J. Lithgow à la place de Hanks et J. Cleese puis J. Nicholson à la place de Willis, il voulait aussi M. Pfeiffer à la place de Griffith), il dû livrer un scénario plus adapté à Hanks, qui ne pouvait pas jouer un personnage aussi affreux que dans le bouquin de Wolfe, il dû aussi se débattre avec l'égo d'un B. Willis imbuvable sur le plateau, et il se heurtera finalement à l'incompréhension d'un public et d'une presse aux aguets : le public à cause de sa façon de dépeindre les masses, la presse pour avoir "allégé" le propos du livre. Partant d'un pavé de 700 pages réduit à 2 heures de film, DePalma ne signe pas pour autant une bouse, faut pas pousser non plus. En fait, son film sonne plus comme un réveil, celui de nos consciences, manipulées par toute une masse gens qui veulent nous amené à un point qui les arrange. Ainsi, "Le bûcher des vanités" renvoit dos à dos politiciens obnubilés par les élections, polémistes qui excitent les foules à leur profit, les citoyens qui se complaisent dans une soif de justice expéditive, au mépris de la vérité, ceux qui profitent du système (le film devait aller encore plus loin au sujet de Lamb mais une scène le montrant sortir de l’hôpital alors qu'il était censé être dans le coma sera coupée au montage), et au milieu, ceux qui en sont victimes (mais qui méritent bien un châtiment, c'est là toute l'ambigüité et la force du propos) et ceux qui y croient encore, mais qui sont seul. Bref, une comédie parfois hilarante, avec un casting monstrueux, un DePalma encore très en forme à la mise en scène, un scénario malin, un rythme d'enfer et un propos qui n'a jamais été aussi actuel. Presque un chef d'oeuvre, qui mérite largement d'être redécouvert ! D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com