Diane Kurys livre beaucoup d’elle-même dans ses films au risque parfois de laisser filer l’intérêt narratif au profit de la recherche sur pellicule de ses états d’âmes envolés. Après des débuts très prometteurs marqués par le sommet que fut “Coup de foudre” la réalisatrice toujours inspirée par les rapports amoureux a perdu de sa verve pour sombrer progressivement dans l’exposition chichiteuse des déboires sentimentaux et sexuels de bobos ne voyant guère au-delà de la circonférence restreinte de leur nombril. “Après l’amour” est un exemple typique de ce qui différencie les prises de tête énamourées françaises, des romances américaines souvent réussies car soit ancrées dans une réalité concrète soit ouvertement féeriques. Ce type de films n’aura forcément que peu de résonance chez ceux qui travaillant durement chaque jour que Dieu fait et qui se diront qu’avec un peu plus d’occupations quotidiennes pour faire bouillir la marmite ces bourgeois auraient moins bobos à leur petit cœur. Quand on y regarde bien, on se dit que beaucoup de nos réalisateurs nationaux sont vraimrnt déconnectés de la réalité pour nous exposer à longueur de films les introspections de gens qui en plus de vivre dans des appartements luxueux et de prendre l’avion comme d’autres empruntent le métro, ne semblent avoir rien à faire de leur journée. Ce décalage est le reflet de l’écart qui se creuse un peu plus chaque jour entre les élites et le peuple. Quand les artistes perdront eux aussi complètement le contact avec la réalité les choses commenceront à vraiment tourner mal. Décidément rien ne peut sauver cette triste entreprise que la réalisatrice elle-même a bien du mal à défendre dans les bonus du DVD ne parvenant qu’à renforcer l’idée d’un film uniquement destiné à se raconter elle-même . Même les acteurs aguerris que sont Isabelle Huppert et Bernard Giraudeau ont du mal à exister au milieu d’une telle vacuité. Je passe sur Hippolyte Girardot exaspérant à souhait qui heureusement a fait de réels progrès avec la maturité.