Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
4,0
Publiée le 26 janvier 2016
Mon premier Wilder et une réussite. La mise en scène est impeccable, Ray Milland est habité, on finit par se prendre d'affection pour son personnage pourtant méprisant par moments. La descente aux enfers est efficace, y a pas à dire, impossible d'y rester insensible... Quand à la fin... Je suis partagé spoiler: d'un côté j'étais content que le héros triomphe par sa volonté et l'amour de sa femme, parce que je l'appréciais, mais de l'autre, ça aurait mérité de plus approfondir son combat, histoire que sa "rédemption" ne tombe pas comme un cheveu sur la soupe . Très bon film rien à dire de plus.
Tout d'abord, il y a l'efficacité de la mise en scène qui pourtant ne s'encombre pas d'effets spectaculaires à la Hitchcock, ce qui a vraisemblablement fait tomber Wilder dans un relatif oubli alors que l'auteur des "Oiseaux" reste encore un intouchable. Pourtant Billy Wilder, touche à tout de génie (comédie, films noirs, pamphlet) montre à nouveau dans ce "Lost Week-end" qu'il était un remarquable directeur d'acteur (Ray Milland mérita largement son oscar) sachant savamment doser les effets. Il suffit de repenser pour s'en convaincre pleinement à la magistrale séquence de l'opéra où la progression narrative atteint un sommet avec en contrepoint la tragédie que vit le personnage. Les ronds de verre laissés sur le comptoir et qui progressivement forment des menottes, les bouteilles suspendues au bout d'une corde sont autant de détails qui montrent le degré d'écriture du scénario auquel Wilder participait activement et qui contribue à faire de chacun de ses films une pierre supplémentaire d'un édifice solide et structuré. Que ce soit au niveau des cadrages, de la gestion de la lumière et des décors, rien n'est laissé au hasard. C'est ce qui fait du "Poison" un film redoutablement efficace. Pas étonnant que l'industrie de l'alcool aux Etats-Unis ait tenté d'en brûler la copie à l'époque...
Un film d'un incroyable réalisme qui va jusqu'à nous pousser à haïr cet homme qui laisse passer l'alcool avant tout le monde après de multiples tentatives, toutes vaines. Des acteurs vraiment convaincants.
Le poison n'est pas un mauvais film, mais je me suis accroché pour le finir. On est pleinement dans la mentalité des films des années 40 américains, la fin n'apportera aucune surprise. C'est dommage, parce que l'histoire est intéressante, Ray Milland très bon dans son personnage et la mise en scène de Billy Wilder est évidemment bonne. Trop conventionnel pour moi.
Un peu appuyé dans sa forme (semi-expressionniste), probablement trop écrit (voix off littéraire), ce film n'en est pas moins un bon classique sur le thème de l'alcoolisme. À l'époque de sa sortie, il fit l'effet d'une bombe car jusqu'ici, à Hollywood, la beuverie avait toujours été un ressort comique. Billy Wilder aborde le sujet sous l'angle dramatique. Dépendance, obsession, folie, déchéance... Une spirale infernale que l'on retrouvera dans de nombreux autres films par la suite. Deux scènes fortes se distinguent dans cette oeuvre, celle de l'hôpital pour alcooliques et celle du delirium tremens. Quant à l'acteur principal, Ray Milland, il en fait parfois un peu trop, mais on n'oubliera pas son visage ravagé. Pour l'anecdote : Frank Costello, à la tête d'un groupement de distilleries de Whisky, proposa à la Paramount cinq millions de dollars pour détruire ce film qu'il jugeait peu favorable à son activité.
Dire que l’alcoolisme est un fléau pourra paraître facile aux personnes qui liront cette critique. Cela sonne comme si on rappelait que l’eau mouillait ou le feu brûlait. Pourtant, si l’alcool n’est pas un élément comme les deux exemples cités, il n’en reste pas une force qui peut être destructrice pour tout individu. En ce sens, revoir ce film qui a presque 75 ans peut servir de rappel à certains que les dangers de l’ivresse restent toujours aussi présents de nos jours. La descente aux enfers filmée par Billy Wilder est d’une noirceur terrible par sa nature réaliste et quotidienne. Le réalisateur n’hésite pas à suivre au plus fort la chute de plus en plus profonde d’un Ray Milland puissant de tragédie. Il y a quelque chose de déchirant dans son interprétation qui nous fait saigner le cœur au vu de ses déboires et de la portée cauchemardesque de son drame. Les hallucinations dont souffrent Birnam sonnent comme une forme de défaite, une folie graduelle qui souligne la détresse d’une existence, écho à toutes les victimes de l’alcool, sans chercher à juger facilement et vainement son protagoniste. Une nouvelle fois, Wilder fait preuve d’un humanisme puissant aussi bien dans son écriture, dans sa mise en scène ainsi que dans une direction d’acteurs parfaitement impeccable, fruit d’un casting qualitatif à souhait. La tristesse que balade notre héros est criante de douleur, l’homme ne sachant pas se trouver en tant qu’individu ni accomplir son ambition. Ce doute, que chacun d’entre nous a certainement connu, nourrit l’amertume de cette tragédie, nous poussant à nos propres questionnements intimes. On ressent ainsi le travail dans la rédaction du film sur l’effet de l’alcoolisme et le réconfort facile et ephémère procuré. C’est dans ce sens que notre empathie se voit souffrir devant cet être qui ne cherche qu’à se rassurer par une manière destructrice, fléau social aussi universel que dramatique. Savoir que le drame inhérent au « Poison » s’avère aussi moderne rend le visionnage aussi indispensable que déchirant.
D'un réalisme poignant, Le Poison de B. Wilder nous exhibe l'alcoolisme et ses ravages. Le scénario est sagement construit et les acteurs interprètent leur rôle à la perfection. A tel point qu'en regardant le film j'ai ressentis l'addition qui tourmentait Birnam. En outre je trouve que le film est doté d'une bande originale qui illustre sonorement les différents états des personnages. Après c'est vrai que la fin est tirée par les cheveux. Mais ça reste toutefois un film à savourer plusieurs fois.
Film à thèse qui dénonce les méfaits de l'alcoolisme. L'ensemble n'est pas mauvais mais on peut trouver qu'il manque un peu de nervosité, est parfois bavard (scènes avec le barman), et qu'il manque d'effets susceptibles de relancer l'action. On pourrait avoir l'impression que tout tourne un peu en rond mais c'est pour mieux nous immerger dans l'obsession maladive du personnage. Et il y a de très bons passages où la patte de Wilder fait mouche : la scène introductive avec la bouteille sous la fenêtre, l'opéra, l'évasion de l'hôpital, la scène du vol du sac à main au restaurant.
C'est un film qui montre le côté dévastateur de l'alcool à travers un personnage qui n'arrive pas à s'en sortir. L'amour d'une femme va surmonter ce fléau qu'est l’alcoolisme.et contribuer à faire de ce film, un film important et utile.
Au vue du résumé, on se doute que ce film sera une ode à l'anti-alcoolisme façon années 60. J'ai aimé le décor de New-York en NB, les personnages stéréotypés. Mon favoris étant le barman qui ressert toujours un verre en expliquant que ce n'est pas bien (satané capitalisme !) Des scènes très découpées, presque du théâtre avec changement de décor. Une autre ambiance, celle des années 60.
Superbe film de Wilder, Ray Milland en écrivain rongé par les regrets, qui tente de s'accomplir mais qui est rattrapé par son alcoolisme. Un sujet sombre, un film réaliste sur l'alcoolisme ordinaire qui cotoie l'indifference du monde moderne.
Finement écrit, « Le poison » nous relate entre présent et passé la dérive progressive de Don Birnam, malade alcoolique, écrivain insatisfait. Le problème est très bien appréhendé pour l'époque: la perversité du malade dans son art de mentir, les manques (« .. le matin c'est un médicament... », les illusions éphémères de grandeur (« soudain je survole l'ordinaire »), la dualité de la personne, la traque à la bouteille (des proches et de lui déambulant dégoulinant de sueur..) , la violence... le tout dans une mise en scène qui reflète à merveille le malaise (hôpital et ombres grillagées, délirium tremens...), et joue avec subtilité avec l'image de l'alcool (les ronds de verres se multipliant sur le bar, l'ombre de la bouteille planquée dans le lustre...). Je dirais presque dommage pour le final, un chouia trop « facile » (la quête de l'écrire, les tremblements, l'amour...), mais ça n'est pas grave tant le reste est excellent.
On retrouve dans ce film toute la finesse, toute la simplicité, tout le génie de Billy Wilder. Comme souvent, Wilder est à la fois scénariste et réalisateur, et comme souvent, le résultat est remarquable. Ray Milland, quant à lui, mérite amplement l'oscar du meilleur oscar pour son interprétation.
Le poison ou la descente en enfer d'un alcoolique qui use de tes vices pour boire sa bouteille de whisky. Une retranscription tout à fait boulversante de cette dépendance avec un Ray Milland remarquable.Notons aussi l'excellente bande originale qui contribue à cette ambiance cauchemardesque. Billy Wilder prouve ainsi qu'il sait traiter un sujet dramatique , lui spécialiste des comédies , dans un chef d'oeuvre obscur parfaitement maîtrisé.
Le film émeut et Ray Milland n'y est pas étranger. Billy Wilder réussit progressivement à installer une tension en lien avec l'addiction à l'alcool et la déchéance sociale qu'elle génère pour le personnage principal . On en viendrait presque à regretter la fin et son "happy end" qui sabote la dramaturgie si bien échafaudée par Billy Wilder tout le long du film.