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Hotinhere
553 abonnés
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4,0
Publiée le 26 mars 2023
Billy Wilder dresse le portrait percutant de l'obsession et de la folie auto-destructrice d’un alcoolique à la dérive, porté par l’interprétation magnifique de Ray Milland.
Excellente mise en scène des ravages de l'alcool, la réalisation évite autant les effets de style psychédéliques que le surjeu, s'en tenant à la réalité de l'addiction à travers diverses séquences pertinentes, dont la narration non chronologique permet à la fois de conserver notre attention tout en revenant sur le soutien fraternel ou amoureux incapables apparemment de lutter contre cette vénéneuse bouteille... spoiler: (jusqu'à une fin discutable mais au message optimiste compréhensible) Porté par un époustouflant Ray Milland, à la fois aigre et pathétique, le récit s'appuie également sur l'image de l'homme désespérément en quête de sens qui se rêve artiste (maudit!) pour renforcer son tragique propos. Une analyse fort bien menée!
Film noir dramatique, coécrit et réalisé par Billy Wilder, Le Poison est un long-métrage de grande qualité. L'histoire nous fait suivre Don Birnam, un homme incapable de percer malgré des débuts d'écrivain, notamment à cause de son addiction à l'alcool. Devant passer un week-end à la campagne avec son frère et sa petite amie, il va s'arranger pour leur faire faut bond afin de pouvoir picoler tranquillement après dix jours sans boire. Il va alors replonger et vivre une véritable descente aux enfers. Ce scénario, adapté du roman de l'auteur Charles. R Jackson, nous immerge immédiatement dans le vif du sujet et nous embarque pendant un peu plus d'une heure et demie dans un récit hautement tragique. En effet, l'intrigue traite avec une grande justesse et beaucoup d'authenticité la dépendance à l'alcool, montrant que c'est une maladie dont il est difficile de se défaire. Cela est parfaitement mis en scène à travers des séquences ou l'on ressent à la fois le manque de breuvage et la satisfaction quand il pénètre dans le corps de la victime. Tout le sel du récit se joue à travers les relations entretenues par cet homme et son entourage qui souffre tout autant que lui de le voir se détruire sans parvenir à le guérir de ses démons. Des rôles très bien interprétés par une distribution remarquable entre Ray Milland pour qui l'on ressent beaucoup d'empathie, Jane Wyman et Phillip Terry qui le soutiennent coûte que coûte, ou encore Howard Da Silva qui incarne un barman tiraillé. Tous ces individus entretiennent des échanges tournant autour de cette addiction, entre désir de faire plaisir et tentative de dissuasion. Des rapports soutenus par des dialogues fleuves touchant toujours leur cible. Sur la forme, la réalisation de Billy Wilder est d'une efficacité incroyable. Sa mise en scène est assez sobre mais parvient à chaque fois à parfaitement montrer l'état dans lequel se trouve son personnage principal. Ce visuel en noir et blanc est accompagné tout du long par une b.o. aux compositions étouffantes et enivrantes collant à merveille avec le propos à travers leurs notes. Cette tentative de cure de désintoxication s'achève sur une fin subtile à la hauteur du reste du récit. En conclusion, Le Poison est un film à voir absolument tant il traite parfaitement son sujet difficile.
Film magistral sur les dégâts provoqués par l'alcool et la difficulté de sortir de cette dépendance. La mise en scène est brillante et la musique ajoute à l'intensité de nombre de passages, notamment ceux où l'écrivain alcoolique est comme pris de folie lors de chaque sensation de manque. Ray Milland campe le personnage principal avec beaucoup de conviction. Si au début du film nous le voyons mentir à ses proches pour parvenir à boire alors qu'il était censé être en plein sevrage, c'est en réalité à lui-même que nous le voyons le plus souvent se mentir, notamment à travers ses monologues devant le barman. Sa détresse et ses multiples moments de crise sont excellemment mis en scène. L'ensemble est poignant et forcément morbide spoiler: malgré une fin un peu plus optimiste.
Ce n'est pas un film sur l'alcoolisme mais un film sur un alcoolique. Et à ce titre la performance de Ray Milland est hallucinante, tout en devant énormément au travail de mise en scène de Billy Wilder, qui évitant le piège du faux documentaire parvient à nous décrire l'addiction à la bouteille de Milland et tout y passe, des trucs de dingue pour cacher ses bouteilles, sa quête désespéré pour trouver de l'argent, ses délires. ses hallucinations, Et puis nous avons droit à quelques images très inventives comme les spoiler: marques de rond de verres sur le zinc du comptoir. Le problème c'est la fin, certes rien n'est réglé, Milland va essayer de ne plus boire, mais le patron du bistrot qui rapporte la machine à écrire … j'ai trouvé ça un peu limite, mais bon on est au cinéma.
Écrivain raté, paralysé par l'angoisse de la feuille blanche, Don Burnam est alcoolique depuis six ans. Son frère et sa fiancée, d'un dévouement exemplaire, veulent l'emmener en week-end à la campagne. Mais Don parvient à échapper à leur vigilance. Il a tôt fait de dépenser les gages que son frère avait prévus pour la femme de ménage. Pour se procurer à boire, il supplie un barman, emprunte de l'argent à une amie, vole le sac à main d'une cliente d'un restaurant. Il finit même par mettre en gage sa machine à écrire. Abruti d'alcool, il chute dans l'escalier et se retrouve dans un hôpital psychiatrique en proie à une crise de delirium tremens.
"The Lost Weekend" fut à sa sortie en 1946 un triomphe : quatre Oscars (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleur acteur masculin), la Palme d'Or et le prix d'interprétation masculine à Cannes. Aucun film depuis lors sinon "Marty" en 1955 ne réussit plus le doublé Palme d'Or - Oscar.
Rien n'annonçait un tel triomphe. Billy Wilder - qui venait certes de tourner Assurance sur la mort - n'était pas encore l'immense réalisateur de "Boulevard du Crépuscule", "Certains l'aiment chaud" et "La Garçonnière". Ray Milland n'avait pas la célébrité d'un Gary Cooper ou d'un James Stewart. Surtout, le thème de l'alcoolisme flirtait avec la censure. Pour satisfaire au code Hays, Billy Wilder dut modifier la fin du roman et lui substituer un happy end convenu - qui n'est pas ce que le film a de meilleur.
Le Poison n'en reste pas moins un chef d’œuvre. Unité de temps (tout se déroule l'espace d'un week-end), de lieu (New York écrasé par la chaleur de l'été), d'action (la quête d'alcool sans cesse recommencée). Il est étonnant que le thème de l'addiction à l'alcool et de la désintoxication, si prégnant en littérature (on pense à Bukowski ou Burroughs), soit resté largement inexploré au cinéma. On pense à "L'Homme au bras d'or" (1955) de Preminger et, plus près de nous, à "Shame" (2011) de McQueen - qui ne traitait pas de l'addiction à l'alcool mais au sexe. On pense de ce côté-ci de l'Atlantique au "Dernier pour la route" (2009) avec François Cluzet et Mélanie Thierry, l'adaptation du roman autobiographique de Hervé Chabalier, qui avait plongé dans l'alcool et avait non sans mal réussi à en revenir.
"Le poison" est un bon petit film sur les effets de la dépendance à l'alcool. Le genre de problématique jamais traité dans les films de l'époque, ce que fait Billy Wylder avec réussite. Ray Miland tient bien son rôle, aidé en cela par des seconds rôles à la hauteur. La lente dégradation de son personnage est visible, tant grâce à son jeu que grâce à la réalisation. Pas grand chose de remarquable à part ça.
Une très bonne approche d'un grand cinéaste sur un thème d'actualité (et qui le sera toujours), le lent naufrage d'un alcoolique, interprété de façon juste. Un très bon Wilder à voir.
Billy Wilder maîtrise et fait montre de tout son talent dans ce film dramatique et poignant. Le grand réalisateur est d'une inventivité géniale et a une idée à la seconde. Il recherche en permanence une manière subtile de raconter son histoire et évite ainsi tout raccourci facile ou surlignement inutile du propos. Le scénario, quant à lui est criant de vérité et le film aurait tout aussi bien pu être écrit dans les années 2000. Quelle recherche dans les personnages : Wilder pousse le détail jusqu'à créer des tics insignifiants qui donne une vérité criante à Don Burnham (la cigarette à l'envers... quelle délice de détail). Enfin la musique joue un rôle à part entière et finit de créer une angoisse, un malaise pour nous faire au mieux comprendre les sentiments du personnage.
Alors qu'à l'occasion d'Assurance sur la Mort Billy Wilder s'était livré à un extraordinaire exercice de style à partir des figures imposées du Film Noir, Le Poison (Lost Week end) sorti un an plus tard et multi récompensé, obéit à une trame plus conventionnelle , reposant entièrement sur le personnage interprété par (l'injustement sous-employé) Ray Milland. impeccablement juste dans un grand numéro d'alcoolique invétéré, de ceux qui font les Oscar . il obtiendra meme le 1er prix d'interprétation pour le 1er festival de Cannes d'après-guerre.
Une belle réalisation sur le thème de l'alcoolisme, c'est à la fois bien traité et admirablement joué par ray milland, un petit regret les trop brèves apparitions de Doris Dowling dans le film.
The Lost Weekend est un excellent film sur la dépendance, et fait en une heure et demie, le tour quasi complet de la question. On peut comparer ce film de Billy Wilder à un autre chef-d'oeuvre, L'Homme au bras d'or d'Otto Preminger. Seulement ici ce n'est pas de drogue qu'il s'agit mais d'alcool, une addiction encore plus courante et le film réussi le pari de ne pas ennuyer par un sujet qui peut sembler trop ordinaire. C'est surtout dû au scénario, à la mise en scène et à l'interprétation magistrale. Le scénario convint par sa mise en abîme de l'histoire de l'alcoolique dans son hypothétique roman identique à sa vie réel au bout du compte. Ray Milland offre ici une superbe performance, très habité par son rôle, il paraît d'ailleurs qu'il aurait applique la méthode de l'actor studio avant l'heure. Bref un petit bijou à découvrir.
Billy Wilder réalise un film sur un fléau qui touche énormément de monde: l'alcoolisme. Il nous dépeint la vie d'un homme, dépendant à la boisson, ayant décidé d'abandonner toute lutte pour se sortir de l'enfer. Dans ce rôle désespéré et bouleversant, Ray Milland est exceptionnel. La mise en scène et le scénario sont d'une intelligence extrême, nous rendant spectateurs de la terrible situation de cet homme ... Le film n'est cependant pas entièrement noir, laissant toujours une chance de salut, et adressant donc un grand message d'espoir à tous ceux victimes de ce poison ... magnifique et terrifiant à la fois ...
Un intense chef d'oeuvre du grand Billy Wilder, un film époustouflant par sa sincérité et sa sensibilité.. on est immédiatement touché par le personnage central (interprété a la perfection par Ray Millard !) et par ses problèmes. Cet oeuvre nous plonge lentement dans le naufrage émotionnel de Don Birnam et qui va se retrouver dans une situation désespérée, et on assiste avec objectivité et impuissance a ca... Un film profond et touchant, vraiment marquant. Vraiment magnifique ! Le scenario est exceptionnel et la mise en scene, comme dans tout les films du réalisateur, est vraiment magique ... c'est somptueux ! Bravo !