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Arthur Debussy
152 abonnés
692 critiques
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4,0
Publiée le 23 avril 2017
Enfin! Enfin il m'est donné d'assister à la pleine expression du talent de Satiyajit Ray! Et quel talent! Sa maîtrise du cinématographe est totale : mise en scène, direction d'acteurs, musique, scénario, rythme, tout y est digne d'éloges! Voilà assurément du grand cinéma, et d'une beauté! La qualité, la finesse de son écriture, la subtilité de ce personnage de femme sont absolument bouleversantes. Mais là où dans certains de ses films il n'y était pas arrivé, Ray confère ici à tous ses autres personnages une vie et un intérêt propres! Il y a certes la figure de Charulata, femme intelligente, belle, rêveuse et déterminée, mais aussi celle tragique de son mari qui ne la comprend que trop tard, et puis celle du cousin de ce dernier, être cultivé et sensible, trop sans doute... Voilà pour les principaux protagonistes. Mais l'on ne peux pas parler de «Charulata» sans évoquer sa forme : mouvements d'appareil d'une grâce sans pareille, photographie somptueuse, sens du mouvement et du cadrage exquis... Satyajit Ray était diablement inspiré quand il a réalisé ce remarquable long métrage! Il a même composé la musique, d'une beauté décidément au diapason du reste de l'oeuvre! L'art du cinéaste indien est ici au plus haut, et son utilisation prodigieuse de l'image le place parmi les plus grands! Il se paye même le luxe d'apporter une réflexion sur l'art et son influence, son rôle vis-à-vis de l'homme et dans la société... Une merveille, un chef-d'oeuvre à voir absolument! [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Bien qu'Anaxagore est un critique hors-pair, je n'arrive pas à mettre quatre étoile à Charulata. J'explique pourquoi: certaines séquences sont, il faut le dire sont vraiment longues. J'en suis donc sorti vraiment partagé. Disons les choses clairement: la musique est somptueuse, la scène d'introduction saisissante, la fin plus que surprenante et originale mais elle tarde tout de même à venir. Enfin on peut sûrement retenir de Charulata cette scène magnifique: Charu se balançant, insouciante. J'espère avoir justifié mon trois étoiles et que Ray ne m'en veuille pas !
Bon sang, ce que ce film est beau!!!! «Charulata» (1964) de Satyajit Ray est l'un des portraits de femme les plus profonds et les plus sensibles que l'histoire du cinéma nous ait offert. Le réalisateur indien y explore les recoins les plus dissimulés de l'âme de son héroïne avec une tendresse, une délicatesse, un goût exquis, une pudeur jamais pris en défaut. Il nous gratifie par la même occasion d'une hymne à l'amour et à la fidélité conjugales, sans aucun moralisme étroit ni didactisme pesant. Mais ce cinéma intensément humain, qui traque, dans l'expression d'un regard et à travers la moindre inflexion d'un visage, les mouvements les plus secrets des coeurs, ne serait rien sans la maîtrise éblouissante dont Ray fait preuve dans l'art de la mise en scène. Son film est profondément musical par son organisation tout à fait remarquable du temps. Son rythme épouse en effet tout à la fois celui des émotions des personnages et celui de la musique du film, en symbiose parfaite l'un avec l'autre. C'est d'ailleurs Ray lui-même qui, comme dans beaucoup de ses films, a composé les pièces musicales et les chants dans le style de la musique traditionnelle indienne. On évoquera deux scènes splendides qui justifient à elles seules le visionnage: d'abord la longue scène initiale, totalement dépourvue de paroles, où Charu furète de gauche et de droite dans les pièces de sa grande demeure et qui nous révèle davantage sur sa psychologie que mille discours; ensuite la merveilleuse scène de la balançoire, qui est d'une beauté sans pareille et d'une intensité émotionnelle extraordinaire. Qu'on se le dise! «Charulata» est un monument de poésie qui sera chéri par toutes celles et tous ceux qui ne sont pas devenus sourds à la musique de l'âme.