Lola, 1960, de Jacques Demy, avec Anouk Aimée, lumineuse, mais au jeu particulièrement maniéré. Musique de Michel Legrand. Premier long métrage d’un jeune cinéaste en pleine explosion de la « Nouvelle Vague », c’est un film poétique, mais profondément ennuyeux, qui semble avoir beaucoup vieilli. L’un des plus beaux personnages est sans doute la ville de Nantes, avec l’évocation de sa vie portuaire (notion de voyages, de départs etc.), la Place Graslin et surtout le très beau Passage Pommeray. Gros mélo sentimental au cours duquel une poignée de gens virevoltent, se rencontrent, se perdent, ballottés par le hasard à moins que ce ne soit par leur destin. L’héroïne, fille mère et danseuse de cabaret, tombe sur un ami d’enfance qui tombe…amoureux d’elle. Mais la belle reste amoureuse du père de son gosse, et, hasard ou destin donc, celui-ci revient au pays, fortune faite, pour épouser son ex chérie et jouer son rôle de père. Scène sympathique, lorsqu’un lien d’amitié se crée entre une préado en quête d’aventures (dont la mère fantasme, je crois, sur l’ami d’enfance de la danseuse !) et un marin américain…qui serait peut-être aujourd’hui taxé de pédophilie. Lieux de réunion et/ou de croisement des protagonistes, une librairie, un bistrot…L’ensemble est plein de charme, certes, mais comme un vieux manège qui tournerait à vide.