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inspecteur morvandieu
37 abonnés
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2,0
Publiée le 3 novembre 2023
On sait ce que l'adaptation des chefs-d'oeuvre de la littérature, et en particulier celle-ci, a pu déclencher de polémiques. Le film d'Autant-Lara est très fidèle au roman de Stendhal dont on retrouve les thèmes significatifs (c'est bien le moins qu'on puisse demander), une construction quasi identique et toutes les clés des personnages. L'ambition mélée de candeur de Julien sorel, la culpabilité de Madame de Rénal, le désir romanesque de Mathilde de La Mole déterminent, entre autres portraits, cette satire d'une société bourgeoise et cléricale souvent méprisable au sein de laquelle Sorel, pourtant, voudrait prendre place. Le film est une introduction sans doute utile au roman de Stendhal mais c'est aussi un film miné par les conventions narratives de l'époque. Lorsque les auteurs Aurenche et Bost, scénaristes habituels d'Autant-Lara, recourent à une voix off pour expliquer les sentiments et le comportement de Sorel, c'est un aveu de faiblesse et on sent bien ce qui les sépare définitivement des convictions artistiques de la Nouvelle Vague. Le respect de l'oeuvre passe ici par une mise en scène académique, impersonnelle, et correspond à une lecture ordinaire, sans surprise ni passion.Chatoyant sur la forme, le film est la création d'un artisan appliqué mais commun. N'apportant rien à l'oeuvre originelle, le cinéma ne peut dès lors, constat incontournable, qu'être inférieur à la littérature qui l'inspire.
Bonne adaptation du chef d’œuvre de Stendhal réalisé par Claude Autant-Lara, avec un excellent duo d'acteurs : Gérard Philipe et Danièle Darrieux. Lorsque j'ai lu "Le rouge et le noir", je me représentais mentalement le visage de Julien Sorel avec les traits de Gérard Philipe, c'est dire que son interprétation m'a fortement marqué.
En adaptant au cinéma « Le rouge et le noir » Claude Autant-Lara, Jean Aurenche et Pierre Bost ont tenté de gommer certaines longueurs dont souffre le roman, tout en restant au plus près du texte. Ainsi la durée du film est ramenée à 185 minutes avec un découpage en deux parties, fidèle au roman. En réduisant les transitions par des commentaires en voix off de Julien Sorel (en fait des extraits du livre), le rythme du film est à chaque fois ralenti, à l’opposé des intentions du réalisateur. Le deuxième pari était de sublimer le jeu des acteurs, dominé par la grande Danielle Darrieux (Mme de Rénal) et la magnifique Antonella Lualdi (Mathilde de La Mole), qui donnent la réplique à Gérard Philippe (Sorel). Elles sont parfaites, comme Jean Mercure et Antoine Balpêtré. Pour cela le tournage se déroula dans des décors minimalistes imaginés par Max Douy. A l’arrivée, par la faute d’une mise en scène paresseuse qui n’ose jamais, le film offre davantage une image de théâtre filmé dont Autant-Lara a beaucoup de mal à s’affranchir. Mais surtout il gomme l’essentiel du personnage central : sa formidable ambition freinée par l’amour. Julien Sorel apparaît ici comme un petit arriviste aigri et revanchard. Globalement raté.
Gerard Phillllipe , emblème de la gauche théatrale culturelle d’après guerre , et malgré son talent , a toujours eut le don de rendre barbant ses personnages , et ceci à cause d'un air de pierrot lunaire dramatique à souhait, une sorte de maniérisme fatiguant. Ce film n’échappe pas à la malédiction Philippesque, même si'l faut le reconnaître il est par ailleurs d'un très bon niveau.
Le nom de Claude Autant-Lara n'est sans doute pas reconnu à la hauteur de son talent dans le panorama que l'on peut dresser du cinéma français de l'après-guerre où il est très rarement cité à côté des Julien Duvivier, Jacques Becker, Henri-Georges Clouzot ou Jean Grémillon. A ceci deux raisons essentielles. La première tient à ce qu'il a été vu par la Nouvelle Vague avec Jean Delannoy comme l'archétype d'une "Qualité française" au goût rance à force de se complaire dans le conformisme tant sur la forme que sur le choix et le traitement des sujets. La seconde tient aux engagements politiques pris par le réalisateur à la fin de sa vie. "Le rouge et le noir" sorti en 1954 est justement l'exemple type des films vilipendés par la critique pour leur académisme. Les jeunes turques des Cahiers du Cinéma au premier rang desquels François Truffaut sont tombés à bras raccourcis sur cette adaptation de Stendhal scénarisée par Autant-Lara en trio avec Jean Aurenche et Pierre Bost. Les passions étant retombées et Autant-Lara étant désormais reconnu pour avoir au sein de sa filmographie quelques chefs d'œuvre comme "Le diable au corps" (1947), "Occupe-toi d'Amélie" (1949), "L'auberge rouge" (1951) ou encore "La traversée de Paris" (1956), il convient de tenter d'apporter un jugement plus objectif sur ce film un peu oublié. Il faut en préambule rappeler que fin lettré, Autant-Lara était un inconditionnel de l'œuvre de Stendhal et qu'il ambitionnait de tourner par la suite "Lucien Leuwen" avec Gérard Philipe, parachevant ainsi la trilogie entamée par Christian-Jaque en 1947 avec "La chartreuse de Parme". La mort prématurée de Philipe en 1959 coupera court au projet et Autant-Lara attendra 1973 pour en proposer une adaptation télévisée. Si Autant-Lara marque sa déférence à Stendhal en reprenant des phrases du livre pour marquer les transitions entre les phases de l'ascension puis de la chute de l'ambitieux Julien Sorel (Gérard Philipe), il se montre particulièrement audacieux en ayant accepté les décors minimalistes à l'initiative de Max Douy qui concentrent certes l'attention sur les acteurs mais ne facilitent pas toujours la direction de leur jeu et l'éclairage de leur visage. La personnalité complexe et antagoniste de Julien Sorel, jeune arriviste au tempérament romantique est parfaitement rendue par les deux époques qui scindent le film long de trois heures et par Gérard Philipe qui articule fort bienspoiler: l'ambivalence de ce jeune homme ambitieux qui découvre son pouvoir de séduction sans savoir l'assortir d'une réelle stratégie et dont la susceptibilité le pousse dans des ornières qui à la longue vont causer sa perte . Danielle Darrieux, formidable Madame de Rênal est en 1954 une immense star au sommet de son art, exprimant avec force de conviction le trouble de cette femme aux profondes convictions chrétiennes dont les élans du cœur et du corps sont en permanence entravés par la culpabilité. La toute jeune Antonella Lualdi qui a déjà joué pour Christian-Jaque dans "Adorables créatures" (1952) apporte quant à elle spoiler: toute la détermination utile à Mathilde de la Môle pour s'affranchir de sa condition de fille de marquis amoureuse d'un jeune parvenu . Jean Martinelli, Antoine Balpêtré, Georges Descrières et Jean Mercure complètent avec brio la distribution de cette adaptation qui au final ne s'avère pas si conventionnelle qu'on a bien voulu le lui reprocher à l'époque, rendant parfaitement compte de l'état de la société post-révolutionnaire et post-napoléonienne au sein de laquelle la tentation monarchiste est encore bien vivace, confortée par une survivance d'ordres encore très occupés à conserver leur prérogatives. Revoir "Le rouge et le noir" alors que la grande Danièle Darrieux vient de quitter ce monde rappelle combien elle était belle et talentueuse.
Exercice périlleux qu'adapter un roman à l'écran, surtout quand il s'agit d'un des plus grands classiques de la littérature française. Avec "Le rouge et le noir", Claude Autant-Lara a décidé de coller au livre, l'imposant dès le générique. Il s'agit bien du roman dont le titre apparaît en première page d'un livre qui s'effeuille. Sur la seconde, le nom de l'auteur, Stendhal. Acteurs, équipe technique, producteurs, réalisateur, tous ne viennent qu'après. Pour coller au plus près du roman, de longs extraits en sont lus sous forme de monologues, souvent en voix off. De Julien Sorrel, le film retient surtout le côté aigri mais transcrit mal cette ambition dévorante qui l'anime et dicte ses gestes. J'ai tout de même apprécié cette transcription somme toute très fidèle et dont la perte de profondeur n'est due qu'à l'impossibilité de lire le livre en entier à l'écran.
Pour certains LE ROUGE ET LE NOIR est un chef-d’œuvre de Claude Autan Lara,pour d'autres comme moi non?la mise en scène est trop rigide ,elle n'est pas assez lisse malgré une bonne interprètation des trois acteurs principaux(Voir ma critique plus complète sur le pseudo jamesbond dans le site francophone notrecinéma)
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3,0
Publiée le 28 juillet 2010
Le rèalisateur Claude Autant-Lara transpose au cinèma l'oeuvre la plus cèlèbre de John Stendhal et ègratigne la sociètè aristocratique et la puissance de l'èglise sous la Restauration! Gèrard Philipe, au visage d'ange, incarne Julien Sorel, provincial ambitieux qui, sous un tempèrament de feu, cache un cynisme calculateur! Danielle Darrieux, bouleversante, joue, tout en finesse, le personnage de Mme de Rênal, la femme marièe amoureuse du jeune arriviste! Admirablement interprètè, Autant-Lara se rèsigne à ne pas tenter de transcrire l'oeuvre dans toute sa complexitè en brossant pendant 3h 15 un portrait cruel et virulent! Un beau film...
Très bon exemple d'adaptation ratée : le film ne s'approprie jamais le roman. Autant-Lara semble esclave à la fois de son scénario et d'une oeuvre qu'il a peur de trahir. Il la trahit : de l'ambition de Sorel ne reste que le côté mesquin et arriviste ; son amour avec Madame de Renal n'est qu'une vulgaire aventure de coucherie. A croire que les dialogues suffisent à montrer la force des sentiments, Autant-Lara propose une mise en scène inexistante. Et offre une émotion quasi nulle - un bel exploit, avec Gérard Philippe et Danielle Darrieux réunis.
La première partie est plutôt mal réalisé on n'est vraiment dans du classique et on se dit que les 3 heures auront du mal à passer. Mais il serait dommage de ne pas regarder la suite si comme moi vous n'avez pu terminer le livre car le coeur du roman de Standhal, le mécanisme des individus et de la société est plus mis en valeur par la suite. Quant à Gérard Philippe il n'est pas seulement parfait dans le rôle il apporte une humanité qui lui est propre, à noté aussi la bonne interprétation du rôle de Mathilde. Malgré tout 2 étoiles Autant Lara a laissé le film s'étaler bien trop paresseusement.
Critiques beaucoup trop hautes.D'abord le roman est long et insuportable mais je n'ai pas eu le choix de le lire, pour mes études (en seconde) et le film la est aussi trop long je l'ai vu avant de lire le livre pour m'aider.Scenario pauvre mais les acteurs sont bons.Bref du bon et du mauvais, désolé, avec cette 4eme critique du film de faire descendre la moyenne.
Bon je ne serai sans doute pas très objectif car le roman m'ayant particulièrement rasé, je n'attendais pas grand chose du film. Alors certes Gérard Philipe et Danielle Darrieux sont de très bons acteurs mais comme à la lecture, je me suis franchement ennuyé... l'adaptation est fidèle et sasn génie. Les amateurs du roman y trouveront sûrement leur compte.
Une adaptation assez fidéle du roman de Stendhal et plutôt réussit. Gérard Philipe est toujours aussi excellent que dans ses autres films. Danielle Darrieux a tendance à surjouer lors de certaines scénes mais on lui pardonne vite. On regrette les longueurs de certaines scénes qui paraissent encore plus longues de part le manque d'originalité de la réalisation de Claude Autant-Lara. Mais on passe quand même un agréable moment devant se film, même si s'est surtout grâce à la prestation de Gérard Philipe.
Gérard Philippe joue un Fanfan arriviste et ambitieux, Matérialiste et coureur de dot. Julien Sorel n'a jamais été aussi magnifique. Un casting prestigieux l'entoure. Un scénario fidèle au roman mais peut-être trop fidèle justement. A force de vouloir être fidèle à l'oeuvre original le cinéaste a perdu le fil d'un film qui aurait pu être plus épique et plus cynique encore.