Avec son budget de 100 000 $ et ses six mois de tournage, Les Quatre cavaliers de l'Apocalypse peut être qualifié de blockbuster du début des années 20, d'autant qu'il remportera un vif succès outre Atlantique et en Europe. Le film a tout des grandes fresques, mêlant saga familiale et fond historique (la Première Guerre Mondiale) et apportant sa dose d'émotion, d'action et de romantisme, mais s'avère être également une véritable réflexion sur la guerre. Si le film n'évite pas quelques écueils propres au genre, à travers quelques longueurs et lieux communs, force est de constater qu'il sait dans l'ensemble maintenir un bon rythme et regorge de pas mal de surprises. Basé sur un roman de Vicente Blasco-Ibanez, le scénario sait se renouveler et permet au film de reprendre un nouveau départ dès qu'il commence à s'essouffler. Rex Ingram nous réserve ainsi son lot de grandes scènes, dont le célèbre tango, entrainant et sensuel, deux spectaculaires séquences de destruction, ou encore les scènes dans les tranchées dont la photographie est telle qu'on pourrait presque penser qu'elles ont été tournées de nos jours. Il ose aussi, grâce à la métaphore mystico-religieuse, plusieurs séquences tout droit sorties du cinéma fantastique. L'ensemble est admirablement porté par des acteurs au diapason, parmi lesquels Rudolph Valentino dans son premier grand rôle. La partition de Carl Davis, écrite a posteriori, accompagne admirablement le spectateur dans ses émotions, de grands élans dramatiques en instants de douceur. L'entendre jouée en direct par un orchestre symphonique ne fait qu'amplifier son impact, saisissant et transportant. Pour un premier "ciné-concert", je ne pouvais rêver mieux.
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