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chrischambers86
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4,0
Publiée le 3 mai 2013
L'intrigue ne trompe personne, c'est bien d'un mèlodrame qu'il s'agit! Genre particulièrement casse-gueule, le mèlo se doit d'être traitè avec affection et non-affectation pour ne pas tomber dans la dèmagogie la plus totale! Le rèalisateur (et admirable dècorateur) Mitchell Leisen l'a bien compris et filme ses personnages avec un recul suffisant pour ne pas appuyer des situations dèjà dramatiques! Chaque rôle trouve ainsi parfaitement sa place à l'intèrieur d'une intrigue qui, si elle se refuse à jouer la carte de l'originalitè (on pense parfois au merveilleux "Only Yesterday" de John M. Stahl avec Margaret Sullavan), n'en ai pas moins attachante! Dans le rôle d'une maman quadragènaire qui tente de retrouver son fils en pleine Seconde Guerre Mondiale, Olivia de Havilland est d'une èmouvante sensibilitè, dèfendant son personnage avec un plaisir èvident et remportant ainsi son premier Oscar de sa prestigieuse carrière! Ce qui est formidable dans "To Each His Own", c'est que Leisen a su aussi recrèer l'atmosphère des diffèrentes èpoque que traverse le rècit et trouve là encore l'occasion de montrer qu'avec une camèra il n'est pas manchot dès qu'il s'agit de filmer les sentiments humains et souvent à vifs d'une Olivia de Havilland inoubliable! Qualifier "To Each His Own" de grand classique ne serait qu'un triste euphèmisme...
Un mélodrame splendide comme on savait les faire à cette époque. Le sujet peut paraître conventionnel, bien que le fait qu'une mère ait un enfant hors-mariage n'a pas manqué de choquer la prude censure de l'époque, mais l'élégance de la réalisation de Mitchell Leisen et sa brillante direction d'acteurs, évitant tous les pathos que l'on voyait trop souvent dans les films de cette période, emportent largement l'adhésion. John Lund est totalement à l'aise dans un double rôle, celui du père et du fils, ce qui ne peut faire regretter qu'il n'ait pas eu une carrière à la hauteur par la suite. Mais surtout c'est le film de la merveilleuse Olivia de Havilland qui par son incroyable talent à insuffler une complexité psychologique à son personnage et à le rendre émouvant réussit pleinement une interprétation d'une modernité incroyable. Inutile de préciser, je pense, qu'elle a amplement mérité son Oscar. Sublime.