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Un visiteur
2,5
Publiée le 10 janvier 2017
En dépit de ses invraisemblances majeures, des divagations(digressions) de la trame, on peut regarder le film jusqu' à son terme, malgré l' ennui et l' incompréhension qui peuvent poindre parfois. Le jeu des acteurs m' a paru très correct. Les 2 actrices semblent y croire de même que R. Todd. L' affaire aurait pu être pliée en 70 minutes au lieu des 86 affichées. A réserver pour soi-même sans chercher à en faire profiter les amis.
Sans doute le film parlant le plus méconnu de King Vidor. Film noir, au suspense insidieux (la jeune épouse se demande si son mari n'aurait pas trucidé sa première femme) qui reste en deçà de ses possibilités. Le scénario manque de clarté et l'interprétation, d'intensité (Ruth Roman et Richard Todd). De belles scènes hitchcockiennes, cependant, dont une par nuit d'orage, dans une maison isolée. On y retrouve le thème de l'amour fou qui illumine La furie du désir ou Duel au soleil. En plus conventionnel et moins fiévreux.
En 1951, King Vidor est assurément un vétéran d'Hollywood dont l'essentiel et le meilleur de la carrière s'est déroulé dans les années 20 et 30. Spécialiste des films épiques, il se montre pour le moins emprunté dans sa tentative d'aborder le film noir qui est alors dans sa phase déclinante. Rien ne fonctionne dans cette vague resucée sauce Grand Ouest du "Rebecca" d'Alfred Hitchcock qui en premier lieu souffre des invraisemblances du scénario et de l'indigence du jeu des acteurs, l'un se nourrissant de l'autre. Ruth Roman qui se veut un peu l'alter ego d'Ava Gardner qui commence sa carrière au même moment à la MGM, n'est bien sûr pas aussi naturellement piquante et appuie bien trop son jeu par le recours à des œillades à l'effet inverse de celui recherché. Quant à Richard Todd, ancien héros de guerre anglais reconverti acteur, en dépit de sa bonne volonté et de son physique avenant, il semble tétanisé par la présence de la caméra qui accentue le côté statique de son jeu. Reste Mercedes McCambridge en amoureuse contrariée devenue meurtrière qui dans la scène finale, acmé théorique de sa prestation, sombre dans le ridicule pathétique. Il fallait vraiment que King Vidor soit en fin de carrière ou peu concerné pour laisser ses acteurs, certes de seconde zone, mais malgré tout volontaires, se planter ainsi dans les grandes largeurs. A partir de là, il faut être vraiment de bonne composition pour prêter autre chose qu'une attention distraite à ce film qui vire très vite du noir au gris pâle. Vidor ne réalisera par la suite que cinq films en huit ans, dont aucun d'inoubliable. Le rideau est ainsi retombé sans gloire sur la carrière d'un pionnier d'Hollywood.