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Philippe G.
23 abonnés
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4,0
Publiée le 29 mars 2021
Je suis surpris de constater que personne n'a encore fait le rapprochement entre la thématique de ce film avec un autre réalisé près de trente ans plus tard: AU REVOIR LA HAUT, traitant d'un thème à peu près similaire.
Ce 11 novembre 2020 j’ai revu « La vie et rien d’autre » (1989) de Bertrand Tavernier qui conte l’histoire du major Dellaplanne (Philippe Noiret) qui (et c’est la première fois que ce sujet est traité à l’écran) s’acharne en 1920 à essayer de mettre un nom sur les disparus de la Grande Guerre et à en comptabiliser les morts. Il travaille sur un « gisement », un train composé de wagons militaires avec des obus et des bombonnes de gaz, et de wagons d’un train sanitaire, qui a été enfoui sous un tunnel miné par les allemands. Et les veuves de venir essayer de reconnaître les objets sortis des décombres pour identifier tous ces morts sans nom. Parmi ces femmes, Irène de Courtil (Sabine Azéma) qui est la belle-fille d’un sénateur qui harcèle de lettres les services de l’armée et la femme d’un riche industriel dont les usines ont été épargnées par les allemands (on saura le pourquoi). Cette « antilope », toujours accompagnée du chauffeur de son Hidalgo, a hanté depuis la fin des hostilités les hôpitaux pour arriver à ce tunnel. D’une relation d’hostilité liée au lettres du sénateur et au caractère hautain d’Irène, on passera à une « compréhension » de la misère de la guerre puis pour elle « à l’apaisement de penser que son mari est mort » dans ce tunnel… voire plus si le major avait voulu prononcer les 3 mots ! Sur cette histoire, se greffent la recherche par une jeune institutrice de son fiancé mort également dans ce train et dont le destin croise étrangement celui d’Irène ; un sculpteur qui est aux anges (« C’est l’âge d’or ») car il y a 35 000 monuments aux morts à construire par 300 sculpteurs et – plus intéressante – l’histoire de Perrin (François Perrot) qui avec son équipe d’annamites doit déterrer un soldat inconnu bien sûr « français, ni british ou noir » pour la cérémonie qui aura lieu à Verdun, à savoir le choix le 8 novembre 1920 par le soldat Auguste Thin « pour la Patrie, le Droit et la Liberté » (Maginot, ministre des pensions) du cercueil qui sera le soldat inconnu déposé sous l’arc de triomphe il y a exactement 100 ans jour pour jour. Le film parfait en termes de reconstitution historique, est magistralement réalisé avec une photo froide et brumeuse, des décors mornes et un rythme volontairement lent traduisant la difficulté des recherches. Mais il y aussi et surtout les répliques chocs du major Dellaplanne désabusé par toutes les horreurs qu’il a vécues, telles que - à propos du soldat inconnu - « Ça me désole car un seul pour oublier les 1 400 000 autres soldats morts » et qui arrivant à Verdun en retard dira « J’étais en panne mon général, en panne de tout » sans oublier surtout son calcul « Il faudrait 11 jours entiers et 11 nuits entières pour permettre aux victimes de défiler sur les Champs Elysées en formation et au rythme règlementaire ». Un Noiret superbe qui a amplement mérité son César.
Tavernier signait ici un film de grande allure. Scénario de Jean Cosmos donc impeccablement bien écrit et de sublime dialogues. Noiret est impérial d une force et d une belle pudeur à la fois . Beau film .
L'armistice est signé depuis quelques mois mais l'est de la France garde encore les stigmates des combats de 14-18. C'est par le biais des soldats portés disparus que Tavernier évoque le désastre de la première guerre mondiale, sous l'angle aussi des familles, des épouses qui attendent, sinon le retour d'un mari, du moins sa dépouille retrouvée. Philippe Noiret et Sabine Azéma sont les deux personnages principaux au coeur d'une forte distribution. Le premier est cet officier scrupuleux de l'armée française, tour à tour grave et truculent, qui se fait un devoir de retrouver, comptabiliser, identifier tous les disparus, survivants ou non.de la guerre. Comme pour tous ses films à thème (sur la police avec "L627", sur les enseignants "Ça commence aujourd'hui"), Bertrand Tavernier livre un film fort documenté, riche d'anecdotes et d'une objectivité qui le détournent d'un ton compassé ou lyrique. Son style direct et prosaïque, parfois démonstratif par didactisme tant le cinéaste veut faire passer de commentaires contingents (telles la discrimination concernant les soldats d'outre-mer ou la recherche du Soldat inconnu), épouse parfaitement l'activité laborieuse et routinière que sont le recensement du commandant Dellaplane. L'excellence de la reconstitution, la sincérité du cinéaste, son humour aussi, paradoxalement, ajoutent à la valeur et à la nécessité du témoignage.
Il flotte un parfum de Voyage au bout de la nuit sur ce film d'après première guerre mondiale qui mêle constat historique et anti militariste, et histoire d'amour. La reconstitution est fidèle la réalisation précise quoique un peu longue et Noiret est immense.
Le scénario en lui même est sympa est bien ficelé et a vraiment un intérêt mais le jeu des acteurs m'exaspère à un point ! Les acteurs jouent faux, c'est vraiment désagréable, horrible... Ca gâche toute l'action historique. Bref, déçue par un film qui aurait pu être génial avec des acteurs qui vivent leurs personnes et qui ne récitent pas leurs textes :/
Ce film traite de la fin de la guerre 1914-1918. La France est à la recherche de ses morts, faire le décompte et retrouver les disparus n'est pas tâche aisée. D'autant plus qu'il lui faut trouver un soldat incoonu, symbôle de tous les autres qui sera enterré sous l'Arc de Triomphe. Ce film traite de tous ces sujets avec P. Noiret en personnage principal, commandant et responsable de ces opérations de recherche. Il va rencontrer 2 jeunes femmes, parmi tant d'autres, à la recherche de leur mari. Autoritaire, il va néanmoins se laisser séduire par ces 2 femmes, qui sont liées par un étrange secret.
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4,0
Publiée le 26 avril 2021
J'ai regardé La vie et rien d'autre il y a environ un an. Eh bien ce film m'a marqué. Et j'avais vraiment envie de le revoir. Alors je l'ai regardé une deuxième fois. Et certaines choses sont devenues plus claires le message central est évidemment que la guerre est un désastre pour tout le monde. Et qu'il ne faut rien faire pour cacher cette vérité à quiconque. C'est la conviction de Delaplane c'est son combat et c'est son code moral. Il y a une histoire d'amour qui vient s'immiscer dans son devoir ennuyeux et déprimant. Pourquoi les gens ne voient-ils pas qu'un homme comme Delaplane ne peut pas gérer son amour surtout au milieu d'un combat aussi horrible. La Vie et rien d'autre est un beau film touchant un peu lent certes mais le sujet exige que l'on prenne le temps de connaître tous les détails afin de mieux comprendre la nature de ce drame humain. Qu'est ce qui pousse tous ces gens à chercher des vestiges de leurs proches juste pour avoir la preuve de leur mort. Ce que nous ne comprendrons peut-être jamais pour ne pas avoir vécu ca . Ce n'est pas un grand film d'action c'est plutôt un film sur la réflexion. Un film que beaucoup de gens qui voient la guerre comme quelque chose de glamour auraient dû voir mais ne le feront probablement jamais...
Un bon film, bien mis en scène et retracant une période intéressante. Azéma et Noiret sont bons, mais ce film est glacial. Il ne s'en dégage quasiment aucune émotion, et c'est vraiment dommage car cela provoque du même coup une certaine lenteur a certaines scènes, et même parfois un certain ennui. Dommage.
Bertrand Tavernier est un cinéaste exceptionnel : il nous fait découvrir les horreurs de la guerre (les morts, les blessés, les ruines, les bassesses politiques) à travers une histoire d’amour en train de naître. Les acteurs sont au même niveau que le cinéaste. Les regards échangés entre Noiret et Azéma valent toutes les scènes d’amour. Mention spéciale à la lumière.
Reconstitution méticuleuse de l'ambiance et des décors de l'époque, jeu précis des acteurs, mise en scène fluide et dépouillée. Rien à dire d'un point de vue formel. Le film est esthétiquement parfait et historiquement intéressant mais il s'en dégage parfois une légère impression d'ennui.
La guerre après la guerre... Ce film nous montre, de la parfaite manière, les séquelles d'une guerre qui fut terriblement meurtrière et laissant des paysages et des visages touchés. La reconstitution est très bonne. Un film "post-guerre" qui mérite d'être vu. Un point de vue qui change des autres films du genre. A voir.
Le couple d'acteurs que forment Philippe Noiret et Sabine Azéma dans ce film est tout simplement sublime. Le jeu de Ph. Noiret, tout en retenue ; le port altier de S. Azéma qui progressivement fait tomber le masque et révèle sa fragilité. Un amour qui s'échafaude ds les ruines encore fumantes de la guerre de 14. Un film bouleversant sur l'immédiat après guerre, ses veuves, ses gueules cassées, ses disparus.
Un film absolument génial. Sombre, errant, mélancolique. On se croirait à l'armée. Les acteurs sont totalement sublimes (et j'appuie sur le sens, littéraire, du mot "sublime"), Philippe Noiret tout en finesse et Sabine Azéma très bien dirigée. Les personnages sont profonds et épaissis d'un noir opaque, lézardé de lumières et d'espoirs. La guerre est finie, la France a remporté la plus grande victoire de son histoire, et pourtant, quel désastre. Nous sommes en 1920, alors la guerre, on ne la voit pas. Mais on la comprend. On découvre le chaos sans nom qui lui a succédé, et comment alors ne pas laisser son esprit se remplir de hantises inspirées par cette horrible boucherie. C'est l'histoire d'une société française démolie et éparpillée, de vies qui se reconstruisent sur du vide, de personnages détruits et à la recherche perpétuelle de l'essentiel, eux qui ont tout perdu, sauf elle, la plus indicible et la pus belle de toutes les lumières : la vie. Et rien d'autre.