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GéDéon
85 abonnés
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3,0
Publiée le 10 mars 2023
Comme toujours avec les films de Bertrand Tavernier, on a le droit à une reconstitution historique de très grande qualité. Cette fois-ci, il nous transporte à la fin de la Première Guerre mondiale. A travers la rencontre d’un commandant (Philippe Noiret) chargé d’identifier les corps des soldats morts au combat et d’une femme bourgeoise (Sabine Azéma) à la recherche de son époux disparu, le réalisateur décrit un contexte social et humain particulièrement sordide. Il dénonce notamment le commerce lucratif des monuments commémoratifs, le désarroi des familles en deuil, la déliquescence de l’armée française, etc.. Bref, ce long-métrage austère et dramatique repose essentiellement sur l’excellente interprétation de Philippe Noiret, ce qui lui vaudra le César du meilleur acteur en 1990.
La Vie et rien d'autre est un beau film de Bertrand Tavernier. Les acteurs sont parfait dans ce film. Philippe Noiret est tout simplement magistral. Sabine Azéma est excellente, comme d'habitude. L'histoire est assez prenante et originale, choisissant de traiter plutôt l'après-guerre que la guerre en soi. J'ai bien aimé.
Encore un très bon film de Tavernier malgré le fait que comme beaucoup de ses films, on a le sentiment d'un certain inaboutissemment à la fin. Le sujet est original et instructif, la mise en scène de très bonne facture et les interprètes excellents, Philippe Noiret en tête bénéficiant de très beaux dialogues qui semblent avoir été écrits pour lui.
L'intelligence du propos ne saurait occulter une forme de classicisme un peu froid qui plonge le spectateur dans un ennui poli malgré un intérêt continu. Tavernier nous présente une sorte de comédie humaine satirique qui vit avec l'ombre oppressante des morts (et des morts vivants). C'est intéressant mais déconcertant ; car cette comédie reste impersonnelle et elle nous expose une sorte de caricature d'humanité. L'atout majeur de ce film c'est Philippe Noiret : il est impressionnant .... Son jeu plein d'intelligence émotive apporte à cette histoire la tension psychologique qui lui manque.
Encore une fois,P.Noiret nous démontre son immense talent; Quelque soit le registre dans lequel il évolue sa prestance et son charisme en impose.Face à lui,S.Azema tire son épingle du jeu et démontre une belle force de caractère au milieu de tous ces hommes.Malheureusement pour eux,si les acteurs n'ont rien à se reprocher on ne peut pas en dire autant du film.Car après une première partie prometteuse,l'histoire s'enlise et sombre dans un ennui profond.C'est lent,sans rythme et les bons mots et la verve de l'acteur ne suffisentet notre attention diminue constamment.Dommage car le sujet était intéressant!!!
En 1920, le commandant Delaplane est chargé d'identifier les centaines de milliers de morts et de blessés anonymes, hérités de la Grande Guerre. Un travail de fourmi, alors que les cadavres s’amoncèlent encore ! "La Vie et rien d'autre" aborde ainsi la Première Guerre Mondiale sous un angle original. Plutôt que de montrer directement l'horreur du conflit, Tavernier en montre en permanence les conséquences. Des familles brisées, un pays qui croule sous les victimes (à tel point que l'armée cherche à minimiser le nombre de cadavres), des objets nostalgiques ou meurtriers qui font surface régulièrement, la volonté de mémoire des communes et du gouvernement, et bien sûr des paysages apocalyptiques en réaménagement. Bref, se souvenir mais aussi reconstruire, chez les humains et dans la logistique ! C'est sur le plan visuel que le film frappe fort. Tourné avec une très belle photographie grisâtre, l'allure automnale et boueuse du film sied très bien à cet univers où tout est provisoire, et où les personnages et l'environnement semblent littéralement s'accrocher, ou s'appuyer, sur les ruines du passé. Un grand soin est apporté à ce niveau, avec notamment bon nombre de figurants et des décors soignés. Dans tout cela, on suivra avec attachement cet officier incarné par un charismatique Philippe Noiret, qui sera touché par la recherche de deux femmes, et qui tient à faire son métier proprement, malgré les entraves de ses supérieurs qu'il gêne. A ses côté, quelques seconds rôles hauts-en-couleurs. Dont plusieurs touches d'humour réussies, avec un sculpteur joyeusement infecte campé par Maurice Barrier, et une sous-intrigue très drôle sur la recherche d'un corps de soldat inconnu... "La Vie et rien d'autre" est ainsi un beau film, et une approche originale sur la Première Guerre mondiale.
Tavernier est mon réalisateur français préféré (jusqu'à "Capitaine Conan"). C'est dans les films historiques que son art s'exprimait le mieux, car il avait cette capacité à parler de la grande histoire, des rapports dominants/dominés, de la lutte des classes, en s'approchant au plus près de l'individu. Il n'est donc pas étonnant de retrouver "La vie et rien d'autre" dans ses meilleurs films, tant le carnage de la première guerre mondiale lui donnait matière à exposer ses idéaux en dénonçant la monstruosité politique de la chose et le sacrifice collectif épouvantable qui en a résulté. Tavernier réussit l'exploit de faire l'un des meilleurs films de guerre alors qu'elle est terminée depuis deux ans, qu'il n'y a pas un seul combat, et pourtant il y a toujours une tension, un sentiment de danger permanent à cause des bombes encore présentes dans les sols. On a aussi l'impression que cette guerre n'est pas finie, car tout se passe dans le cadre militaire, il n'y a quasiment que des soldats, on est sur des terrains massacrés et dans des villages en ruine, comme si tout ça n'était finalement qu'une pause avant la prochaine boucherie. Et au milieu de tout cela, quelques dizaines de civils perdus qui recherchent désespérément un proche disparu, qui regardent des objets ramassés sur les champs de bataille pour essayer de trouver une preuve de leur mort et enfin pouvoir faire leur deuil. Et Tavernier choisit de nous montrer ces personnages très secondaires, ils existent dans le film, ils sont palpables, et ils permettent de passer tant d'émotions, même plus que le duo Noiret/Azéma qui a un rôle plus didactique. Car Tavernier aimait surligner son propos - parfois un peu trop -, et c'est à travers ces deux personnages qu'il va instiller toute sa pensée politique, sociale, et son sentiment profond d'antimilitariste au travers de phrases chocs. "La vie et rien d'autre" est ainsi un film de guerre qui ne parle que de violences morales, de vies brisées, de désespoir, il n'y est pas question de grands faits d'armes mais de la glorification à des fins politiques du sacrifice de millions de vies (d'où l'histoire parallèle de la recherche du soldat inconnu presque tournée en dérision). "La vie et rien d'autre" est un film lent mais prenant et fascinant, terriblement émouvant, l'une des plus belles œuvres sur les conséquences de la guerre.
Indubitablement la technicité d'une réalisation n'a pas de secret pour Bertrand Tavernier qui se plaît notamment à magnifier les paysages et à tisser un lien entre leur atmosphère et le ressenti des personnages. Cependant une froideur diffuse enroule la mise en scène, renforcée par des dialogues intéressants mais peu naturels ainsi que le jeu assez artificiel de Sabine Azéma, rendant peu sensible au sort de personnages pourtant bien dessinés et instillant une ennuyeuse distance alors qu'on perçoit aisément l'indignation du réalisateur face à l'hypocrisie, à la mécanisation sentimentale et aux manipulations étatiques de cette période historique dont la minutieuse reconstitution mérite compliment. Tenant le film par son charisme et par sa profondeur, Philippe Noiret se distingue, figure complexe d'un officier s'accrochant à une tâche d'humanisation devenue obsolète pour des supérieurs plus attirés par le symbolisme ostentatoire que par la lucide réalité. Une œuvre dense.
Je n’ai pu noter mieux ce film en raison d’une longueur excessive et de trop nombreux passages un peu à vide. Autrement, j’applaudis à ce vibrant hommage aux 350.000 disparus de la Grande Guerre et, de manière générale, aux « poilus ». Les acteurs sont tous excellents, en particulier Philippe Noiret. Seule Sabine Azéma paraît un poil excessive. Bravo également aux prises de vue et à l’ambiance d’alors bien retranscrite.
Je suis mitigé après la projection de ce film. Certes le sujet est intéressant (la recherche et l'identification des disparus sur les ex champs de bataille au lendemain de la grande guerre), certes la mise en scène est soignée et les plans filmés magnifiquement, certes Noiret (surtout) et Azéma portent bien leur rôle, mais j'ai trouvé le montage parfois décousu, les dialogues souvent peu audibles et les question sur qui étaient vraiment ces deux hommes que cherchent les deux femmes ? N'étaient-ils pas au fond un seul et unique ?) mal posées et mal résolues
Un film de guerre ou la guerre est passée mais pas terminée. Le major Dellaplanne (merveilleux Philippe Noiret) est chargé de mettre un nom sur les disparus des tranchées alors que sa hiérarchie tente de minimiser le massacre qu’a été la première guerre mondiale. Ce film montre une société qui tente de panser ses plaies, qui survit dans la nostalgie de la vie d’avant alors que plus rien ne sera jamais pareil. Une société de ruines et de fantômes qui hantent ceux qui restent. Un film d’une grande sobriété dans tous ses aspects mais d’une efficacité redoutable. Une des belles réussites de Bertrand Tavernier.
La grande qualité du film, c’est son franc-parler et sa « franche-vision », pourrait-on dire, sur l’après-Première Guerre mondiale. Une évocation rare des 350 000 disparus encore comptabilisés fin 1920, des implications conjugales et juridiques, des préoccupations plus symboliques qu’humaines de l’état-major de l’armée française, des récupérations politiques, des profiteurs de l’époque (industriels, petits intermédiaires « au service » des familles endeuillées), de l’âge d’or de la sculpture de monuments aux morts, du racisme et du machisme ambiants… Le tableau est large et sans concession, embrassant toutes classes sociales. Le propos est vif, sans pour autant se départir d’un généreux élan humaniste. Désabusé, certes. On ne peut que saluer le travail d’écriture : précis et habilement tramé, fort dans le drame, piquant dans l’ironie (avec un sens savoureux du ridicule ou de l’absurde), éloquent dans la romance (les mots magnifiques de la séquence de la voiture et de la lettre lue à la fin par le personnage de Philippe Noiret). Tout cela témoigne de l’engagement social de toujours de Bertrand Tavernier et de sa fructueuse collaboration avec Jean Cosmos au scénario et aux dialogues. Visuellement, c’est du classique, sobre et maîtrisé en termes de réalisation, d’un réalisme sans esbroufe en termes de reconstitution. Un paysage de grisaille, de boue et de ruine imprègne froidement mais soigneusement la pellicule, tandis que Philippe Noiret lui confère son feu, son impulsivité, ses colères et ses passions. Aux côtés d’une Sabine Azéma tout en aplomb, dans une relation d’affrontement puis de rapprochement, l’acteur habite totalement et puissamment son rôle. La Vie et rien d’autre lui doit beaucoup. Parmi tous ses films, c’était son préféré.
Sur un sujet rarement abordé, Bertrand Tavernier offre un 100ème rôle, salué par un César, à l’immense Philippe Noiret, celui d’un Commandant de l’armée française chargé de recenser les soldats disparus au lendemain de la Grande Guerre. On peut reprocher à « La Vie et rien d’autre » sa lenteur, pas le réalisme de sa reconstitution, encore moins sa valeur historique. Au-delà de humanité qui s’en dégage et de l’affection naissante entre l’Officier et une femme du "monde" à la recherche de son époux jouée par une Sabine Azéma un brin démonstrative, le film se nourrit d’excellents dialogues, parsemés ici et là d’humour et balançant quelques vérités ou autres réflexions qui ne sont pas toujours bonnes à entendre. L’affiche annonce "un monument"… on n’en est pas si loin.
Bertrand Tavernier aime prendre son temps et, avec beaucoup de méticulosité, plonger le spectateur dans une atmosphère d'époque. On se croirait donc en 1920, au lendemain de la première guerre mondiale, aux côtés du commandant Dellaplane campé par Noiret. Il recense les soldats disparus en France, non identifiés par leurs familles ainsi que ceux qui sont devenus muets ou très perturbés. Ce qui l'énerve au plus haut point, ce sont tous ces politiciens ou haut gradés qui veulent minimiser le nombre de morts. Lors de son travail d'investigation, une femme, Irène, est à la recherche de son époux disparu. Il va la recevoir et la trouver très attirante. Ce très bon film porté par un Philippe Noiret émouvant, transmet un message humaniste dans une lumière assez crépusculaire.