En 1990, Woody Allen vient de réaliser l'excellent Crimes et délits et enchaîne sur une autre réussite, Alice. S'éloignant de ses films phares où il se plaisait à superposer diverses histoires apparemment différentes qui finissent par se rejoindre (Manhattan, Hannah et ses soeurs, Crimes et délits, etc), il suit ici l'aventure d'une femme et de façon linéaire. Il s'agit d'Alice, jouée par Mia Farrow qui est resplendissante, signant peut-être ici sa meilleure collaboration avec Allen. Elle joue avec brio son personnage fragile, renfermé, et, à cause d'un mari buté et d'une trop forte éducation religieuse, trop éloignée de la femme qu'elle aurait aimée être.
C'est finalement le but qu'elle poursuit, être soi-même. Mais cet objectif est sous-jacent, nous ne le comprenons qu'à la fin du film. Car ce qui importe à première vue, c'est de gérer cette attirance pour un autre homme (à quoi elle se refuse). Le film surprend, car il change souvent de trajectoires (on s'attend, par exemple, à une certaine fin, jusqu'à...). De plus, le personnage de l'herboriste chinois et ses potions magiques permet à Woody de faire preuve d'originalité (fantômes, invisibilité...), bref de créer une oeuvre unique, voire même 'magique'. Par là, Alice fait parfois penser à Alice au pays des merveilles!
EN BREF, superbe portrait de femme et séquences poétiques constituent ce film très touchant.
MA NOTE : 8,5/10