Les Moissons du Ciel (Day is even), 1978, de Terrence Malick. Musique d’Ennio Morricone. Avec Richard Gere, Brooke Adams, Linda Manz et Sam Shepard. Au début du XXème siècle, Bill, quitte l’usine de fonderie de Chicago, pour se faire engager, avec sa petite sœur et sa petite amie (qu’il présente comme sa sœur), dans un grand domaine, qui recrute pour les moissons une foule de miséreux travailleurs agricoles. La « ferme », maison d’habitation du propriétaire est une sorte de château sorti de nulle part, en plein champ. Le fermier tombe amoureux de la jeune fille, que Bill, sachant que le maître est gravement malade et condamné à une mort prochaine, pousse dans ses bras. L’histoire est banale, mais bien écrite, très bien jouée, avec un procédé narratif profondément agaçant : une voix « off », faussement naïve, celle de la petite fille, raconte, commente, malheureusement avec des mots qui ne sont pas du tout ceux d’une enfant. On a envie de la faire taire, tant elle dessert les images sublimes. La vie des journaliers, américains ou immigrés des ces années-là, les travaux agricoles, le rythme des saison, sont décrits avec précision et beauté, les scènes bibliques collent bien à l’histoire et l’invasion des criquets, magnifique, est sans doute la punition divine infligée à ceux qui ont trahi leurs propres sentiments.