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chrischambers86
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4,0
Publiée le 16 mai 2013
La lègion sert de toile de fond au film de Jacques Feyder, "Le grand jeu", rèalisè il y a de cela 80 ans! C'est un mèlodrame magnifique, dont le scènario, dû à Charles Spaak, sacrifiait à la mode! La force de cette mise en scène rèaliste de Feyder, c’est d'attraper le spectateur et de l'entraîner dans son sillon, sentimental et fataliste! Un homme qui s'est ruinè et dèshonorè pour une femme s'engage dans la lègion! Alors que son règiment stationne au Maroc, il croît reconnaître son ancienne maîtresse dans une fille qui ne se souvient plus de son passè! Charles Vanel et Françoise Rosay font dans ce grand classique du cinèma français une remarquable crèation de tenanciers de bistrot! Mais c'est Pierre Richard-Willm qui se taille la part du lion en interprètant de façon inoubliable le lègionnaire Pierre Martel! Willm, Vanel, Rosay, Marie Bell, ce sont eux qui font de ce "Grand jeu" un essentiel du genre qui cède avec bonheur à la mode de l'exotisme et du sable chaud, dont parle une cèlèbre chanson de Marie Dubas! Remake mèdiocre (et en couleurs) du film de Feyder par Robert Siodmak en 1954 où Jean-Claude Pascal reprend fadement le rôle de Pierre Richard-Willm, Arletty celui de Françoise Rosay et Gina Lollobrigida celui de la belle Marie Bell...
Pourtant un grand classique du cinéma francais, mais je dois reconnaitre que Le Grand jeu ne m'a qu'a moitié convaincu. La première heure est plutot bavarde et statique, et il faut reconnaitre que l'on s'ennuie un peu, le jeu des acteurs étant notamment un peu daté, surtout celui de Pierre Richard-Willm, quelque peu agacant au début, avant que son jeu ne se bonifie en milieu de parcours. Et c'est alors qu'arrive la deuxième partie, bien plus enlevée et rigoureuse, offrant des situations intéressantes et des personnages qui se révèlent. La fin est d'ailleurs un très beau moment de cinéma. A noter la très bonne prestation des seconds roles, notamment Pierre Larquey mais surtout Francoise Rosay, absolument magnifique. A vous de vous faire votre avis!
"Le grand jeu" est un film creux. Jacques Feyder et son scénariste Charles Spaak y développent une idée qui, telle quelle, ne présente pas plus d'intérêt romanesque que psychologique. Le cadre de l'histoire, qui plus est, est celui de la Légion étrangère, dont l'exotisme colonial, particulièrement à la mode en cette période du cinéma français, introduit probablement une forme dramatique supplémentaire. Pierre Martel s'est engagé, fuyant le désohonneur d'une dette. Mais la femme qu'il aime, sorte de demi-mondaine, refuse de le suivre. Au Maroc, il rencontre une jeune femme qui ressemble étrangement à l'ingrate Florence. Cependant, en quoi cette confusion entre les deux femmes, à moins qu'elles ne soient qu'une spoiler: (l'une est par ailleurs aussi brune et aimante que l'autre est blonde et frivole), constitue-t-elle un sujet fort? Pierre Richard-Wilm, toujours emphatique, affiche tellement peu ou mal son amour inextinguible que, dès lors, son trouble est insignifiant. La mise en scène est bien trop pauvre (Feyder n'exprime même pas la durée, les cinq années d'éloignement de Martel) pour donner du relief, de la sensibilité au mystère ou à la dimension métaphysique qu'introduit la situation. Autour de Martel, les seconds rôles, parmi lesquels Madame Blanche, spoiler: tenancière de la pension et tireuse de cartes (elle annonce son avenir à Martel, autre effet dramatique suranné) semblent artificiels.
Ce film n'est pas un chef d'oeuvre mais il sort du lot des films des années 30. Le cadre est typique de l'époque mais bien exploité. Il y a une certaine modernité dans sa réalisation avec des dialogues qui sonnent justes. Il est aussi bien servi par ces acteurs.