Je n’avais pas beaucoup de souvenirs de Leprechaun, alors je l’ai revu histoire d’avoir une impression fraiche. Ben, comme dans mon souvenir, c’est un épisode correct, à mon sens maniant mieux le mélange humour-horreur que ses deux prédécesseurs, en offrant de surcroit quelques morceaux bien déjantés.
Les acteurs sont au rendez-vous. Le film repose encore sur les facétie de Warwick Davis, qui s’avère plus truculent encore ici que dans les deux précédents épisodes, surjouant comme un beau diable mais tout en restant pro et efficace. Il ne verse pas dans la caricature ou l’excès débilitant, et c’est tant mieux. Autour de lui gravite un casting tout frais. Pour ma part je l’ai trouvé plus attrayant que dans le 2, avec des personnages plus excentriques, et une galerie d’acteurs pas très connues mais convaincants, notamment le duo DeMita-Caroline Williams, la charmante Lee Armstrong, qu’il est étonnant de ne pas avoir vu davantage à l’écran compte tenu qu’elle a tout de même un indéniable charisme et une franche photogénie, et le héros, qui, un peu faible, reste acceptable.
Le scénario ne démérite pas non plus. Clairement Trenchard-Smith s’oriente vers une comédie à l’humour noir très franche, qui s’avère un honorable divertissement. Supportant quelques baisses de rythme dans sa première partie, le film est globalement dynamique, et mêle avec efficacité horreur et humour. Les scènes sanglantes sont surement les plus violentes des trois premiers épisodes (je n’ai pas encore vu les autres), et l’humour noir est surement le plus déjanté des trois. On vogue presque vers du Yuzna par moment, notamment lorsqu’une jolie jeune femme se retrouve à avoir des formes un peu trop rondes ! Si quelques répliques et quelques gags sont un peu ridicules, toutefois globalement le film exploite bien l’arrière-fond de Vegas et reste très regardable.
La réalisation est très convaincante. Trenchard-Smith réussit ici une bonne petite série B, avec une mise en scène habile qui met bien en valeur les scènes horrifiques, qui distille avec jubilation quelques idées racoleuses peut-être mais toujours bonne à prendre (le strip de Armstrong, la scène de sexe très originale), et il exploite autant que faire ce peut des décors originaux. En effet ce film a un gros plus par rapport aux deux précédents films, ayant une atmosphère particulière, et se débrouillant plutôt bien pour la restituer, même si le film ne dispose pas franchement d’une photographie à la hauteur. On évolue tout de même dans un film assez quelconque, il ne faut pas chercher de ce point de vue de réelles recherches esthétiques. Les effets horrifiques sont assez violents et bien faits. Il y a quelques séquences qui font assez mal tout de même, et qui font preuve surtout d’une méchanceté réjouissante. Il y a pas mal de personnages qui finissent mal, et dont la mort est peu enviable. Enfin la bande son est encore trop quelconque alors qu’on pouvait espérer du meilleur ici.
Leprechaun 3 est donc un métrage qui relève le niveau de la saga après un deuxième épisode faible. Plus généreux et plus fun, le film bénéficie de l’efficacité de Trenchard-Smith, et même si encore une fois on n’atteint pas des sommets, c’est sympathique. 3.5.