Le Golem est un des classiques du cinéma muet, et franchement je comprends. C’est vraiment un film excellent, un pur plaisir à regarder !
D’abord par le côté esthétique ! Le film est réellement magnifique. L’ambiance gothique est totalement prenante, la photographie est superbe, les décors sont d’un soin incroyable, et la mise en scène est mémorable. Il n’y a pas un loupé, en regardant Le Golem on rentre dans un univers happant, aussi séduisant que magnifique. Et tout contribue à cette immersion avec les cartons en lettres gothiques, par exemple, et j’ai trouvé d’une pertinence rare le fait de fondre les bords de l’image dans la pénombre. J’ignore d’ailleurs si c’est volontaire ou pas, mais ça donne un caractère étonnement réussi au métrage.
A cette magnifique impression visuelle, j’ajouterai une très belle impression dans le scénario. Le film est beaucoup plus riche qu’on ne croit, et il entremêle beaucoup de thématiques à la fois générales, en particulier au sujet des Juifs, et plus particulières, avec ce personnage du Golem plus travaillé qu’attendu. Le film pourra peut-être paraître un poil long, mais tous les éléments du film composent vraiment une riche mosaïque d’intrigues et de sujets plein de pertinence, et très souvent d’une grande poésie.
Un casting composé d’acteurs aujourd’hui peu connus bien sûr campent les personnages, et collent très bien à leurs rôles respectifs, en particulier Albert Steinruck qui campe le rabbin. C’est toujours un peu difficile de noter des prestations muettes dans des métrages qui ne sont pas comiques, mais j’ai trouvé que c’était solide.
Le tout était servi par une bande son réussie, très agréable.
Franchement ce film a été une découverte sublime. J’ai vraiment apprécié, et je le recommande à tous ceux qui aiment les métrages d’ambiance et les trouvailles visuelles. C’est vraiment très beau à regarder, et ça pourrait peut-être donner des idées à des réalisateurs imaginatifs, car je crois que beaucoup de cinéphiles aimeraient revoir un film de ce genre, artisanal, intelligent, et d’une poésie extrême. 5