Suite de Jeu D'Enfant, sorti trois ans auparavant, Chucky, La Poupée De Sang est un long-métrage dans la lignée de son prédécesseur, malgré le changement de réalisateur, puisque c'est John Lafia qui prend les commandes de ce deuxième volet. L'histoire se déroule quelques mois après la mort de la poupée, et nous fait suivre le jeune Andy Barclay se retrouvant séparé de sa mère qui séjourne dans un hôpital psychiatrique. Il est alors pris en charge par une famille d'accueil, qui hébergent également une adolescente rebelle prénommée Kyle. Dans le même temps, la compagnie qui fabrique les poupées Brave Gars récupère la dépouille grillée de Chucky et décide de la remettre en bon état. Le tueur ressuscite alors et est bien décidé à s'emparer du corps du garçon pour de bon. Ce scénario s'avère prenant à suivre tout au long de sa durée d'un peu moins d'une heure et demie. On assiste pendant tout ce temps à une intrigue reprenant les grandes lignes de son ainé, n'apportant que très peu de nouveauté, si ce n'est des nouveaux personnages et des lieux plus variés. Mais le cœur du récit et l'enjeu restent inchangés. Les scènes tentent tout de même de se renouveler, notamment à travers les mises à morts originales et sympathiques. Car oui, malgré l'ambiance inquiétante très bien retranscrite, l'humour noir est toujours aussi présent et décroche pas mal de sourires malgré la gravité des faits. La satire faite à l'encontre d'entreprises prêtes à tout pour le profit au détriment des risques est pour sa part encore plus développée. Malgré l'impression de déjà-vu général, cette suite est légèrement supérieure au premier grâce aux protagonistes plus intéressants. Des rôles convenablement interprétés par Alex Vincent, Jenny Agutter, Gerrit Graham et Christine Elise. Mais la véritable tête d'affiche est bien évidemment la poupée rousse tueuse qui redouble d'efforts, de roublardises et de cruauté pour parvenir à ses fins. Les relations entretenues par tous ces individus sont appréciables, notamment celle entre les deux plus jeunes. Ils sont soutenus par des dialogues de bonne facture, en particulier quant ils sortent de la bouche en plastique du jouet au langage fleuri toujours plus grossier et amusant dans ses propos. Sur la forme, la réalisation de John Lafia est de qualité. Il reprend les mêmes codes du genre empruntés à Tom Holland. Sa mise en scène fait parfaitement monter la tension dans les séquences avant de déboucher sur une attaque plus ou moins surprise de Chucky. De plus, elle évolue dans des environnements plus variés et bien exploités. Les animatroniques et les effets spéciaux sont eux toujours aussi convaincants, donnant vie au jouet rendu plus vraie que nature. Ce visuel terrifiant est accompagné par une très bonne b.o. signée Graeme Revell. Ses compositions inquiétantes collent à merveille avec les images, même si, une nouvelle fois, il manque d'un thème fort permettant d'identifier immédiatement l'œuvre. Ce cauchemar pourtant bien réel s'achève sur une fin sans surprise mais satisfaisante, venant mettre un terme à Chucky, La Poupée De Sang, qui, en conclusion, est un long-métrage ne prenant aucun risque par rapport à l'opus originel, mais qui s'avère terriblement efficace.