Un duo de monstres sacrés, Glenn Close et Jeremy Irons, dans un film de suspicion de meurtre passionnel au sein du couple Von Bulow. Ce drame intéressant sur le papier reprend donc l'une des plus célèbres affaires américaines des années 80, sous la direction de Barbet Schroeder qui nous explique gentiment (tandis qu'il reçoit le Prix du 46ème Festival de Deauville) combien ce film lui est cher, et cela se sent au visionnage. Une façon de filmer avec amour ses acteurs, toujours sous le meilleur angle, avec des dialogues savoureux, pour une enquête cependant soporifique (dommage, mais subjectivement on s'est bien ennuyé). Les deux heures que dure Le Mystère Von Bulow en paraissent facilement le double pour peu que l'on ait du mal à supporter les longs dialogues, les scènes fixes qui se prolongent, et une enquête qu'on sait déjà être vouée à l'échec (on part du postulat que l'on ignore encore aujourd'hui ce qu'il s'est réellement passé, aussi l'on suppose que le film ne prendra aucun risque à ce sujet : supposition confirmée). Ce réalisateur qui a tourné avec les plus grands (en plus des deux susnommés, l'on trouve Mickey Rourke, Michael Keaton, Samuel L. Jackson, Nicolas Cage, Faye Dunaway...rien que ça) se souvient encore de sa déception quant au rôle de Glenn Close qui n'avait pas été nommé à l'Oscar (Jeremy Irons, lui, l'obtiendra haut la main). Honnêtement, de notre point de vue, on le comprend tout de même : sur les (presque) deux heures de film, elle n'est visible que dix minutes, et encore, contrainte à un rôle où elle joue une femme épuisée puis comateuse... Mais ce petit discours nous convainc encore plus de l'amour que porte ce réalisateur à l'image de ses acteurs, ce qui ne nous avait pas laissé indifférent lors du visionnage. On ne retiendra pas longtemps ce film dont le contenu est bavard et lent, ce qui nous lasse vite, mais qui nous charme simultanément en magnifiant les images de ses deux acteurs vedettes, rarement si bien filmées.