Après la mort d'Henry VIII, le jeune Edouard VI monte sur le trône d'Angleterre. Mais il est malade, et sa mort prochaine laisse craindre que la couronne revienne à Mary, catholique. Des conseillers protestants vont alors manigancer pour que le trône devienne accessible à Lady Jane, cousine du roi et adolescente têtue... Fortement méconnu aujourd'hui, et égratigné par la critique à sa sortie, "Lady Jane" est pourtant un film d'époque qui ne démérite pas. Dès le début, il impressionne avec sa galerie plutôt réaliste de décors et de costumes de style Renaissance, nous mettant directement dans l'ambiance. Il est vrai qu'esthétiquement, le film est très froid (costumes blancs, noirs et gris, ton hivernal, caméra statique), et que l'ambiance est plutôt sombre. Un style qui semble ancré dans les années 70, alors que le film est sorti en 1986 : cela explique peut-être qu'il a été snobé à l'époque ? Il serait néanmoins dommage de passer à côté. D'abord parce qu'il traite d'un personnage historique peu connu en France, Lady Jane,
qui fut "la Reine de 9 jours"
. C'est une toute jeune Helena Bonham Carter qui incarne la jeune fille, idéaliste fière de sa croyance protestante qui se retrouve absorbée par des magouilles. A ses côtés, un Cary Elwes qui apparait bien juvénile (difficile de l'imaginer un an plus tard dans "The Princess Bride" !). Les deux acteurs parviennent ainsi à retranscrire le comportement à la fois immature et naïf de deux tourtereaux propulsés à la Cour. Et ce même si la partie où ils tombent amoureux est expédiée par le récit... Ensuite, "Lady Jane" traite de manière intéressante la question de la lutte entre protestants et catholiques, non pas dans un pays ravagé par les inégalités, mais au sein même du pouvoir. Ou comment la religion peut facilement diviser, qu'il s'agisse de croyance profonde ou de gestion financière... Ainsi, "Lady Jane" est une œuvre historique pertinente, qui mérite d'être découverte.