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Alain D.
622 abonnés
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4,5
Publiée le 1 août 2022
"Le Grand Silence" : Un excellent Western, coécrit et magistralement mis en image par Sergio Corbucci. Le cinéaste Italien réalise une mise en scène précise avec des gros plans fantastiques sur les yeux de Klaus Kinski et de Jean-Louis Trintignant. Il nous offre aussi un scénario très solide, une histoire sanglante, violente et impitoyable. Le film recèle beaucoup d'autres qualités : de splendides décors de l'Utah sous la neige, une excellente BO signée Ennio Morricone, et un casting royal. Frank Wolff démontre une belle implication dans la peau du shérif ; Klaus Kinski se révèle comme toujours magistral dans son rôle de Tigrero, le cruel chasseur de primes. Quant à Jean-Louis Trintignant il est lui aussi parfait dans son personnage de cowboy solitaire et muet où son charisme exceptionnel compense aisément son mutisme.
Il est sympa ce western sous la neige avec un Trintignant muet et solitaire et un Kinski sadique et méchant. Beaucoup de beaux plans, une musique de Morricorne très morricorne. Et une fin pour le moins inattendue... quelques facilités scénaristiques mais bon ça gâche pas le plaisir.
Quelle belle surprise ! Et quel film grandiose ! On est ici devant un western-spaghetti signé par Sergio Corbucci, réalisateur un peu touche à tout. L'histoire est la suivante : des chasseurs de primes traquent et tuent de pauvres paysans montagnards obligés de voler car affamés avant une amnistie prochaine du gouverneur de l'état. C'est là qu'intervient "Silence" joué par un excellent Jean-Louis Trintignant (au jeu d'acteur minimaliste mais qui tranche avec celui de Kinski), cow-boy solitaire et muet à qui l'on vient demander de l'aide pour venger un homme abbatu par le terrible Tigrero, victime de la chasse à l'homme. Klaus Kinski que je découvre comme acteur livre ici une interprétation glaciale et amère de son terrible personnage. Même si à première vue, le scénario est assez classique pour un western, il possède déjà une grande différence relative au cadre du film, celui-ci se déroulant dans la neige ; totalement à l'opposé du désert de l'ouest américain habituel. Ce paysage enneigé et glacial influe nettement sur l'atmosphère du film qui se rapproche parfois d'un thriller et d'où se dégage une réelle tension. Ensuite, la femme qui demande à "Silence" de venger son mari est afro-américaine, ce qui n'est pas commun ! Cette même dame qu'on voit peu mais qui joue un rôle central dans l'histoire d'amour naissante avec "Silence". De plus, notre héros muet utilise un pistolet "Mauser" qui n'a rien à voir avec le traditionnel revoler des cow-boys. Enfin, Les deux héros n'ont bien sûr rien d'héroïque et leurs actions nous le rappellent à chaque instant du film. Néanmoins le duel entre les deux est captivant et se termine d'une manière vraiment inattendue, voir idiote (deux fins existent, l'une noire et l'autre à l'opposé de manière à ce qu'elle en devienne ridicule, les producteurs l'ayant imposé à Corbucci). Dans cette terrible contrée, plus rien n'a de valeur, on tue pour de l'argent des gens affamés, le banquier fait assassiner le mari d'une femme pour s'approprier celle-ci, les chasseurs de primes conservent les cadavres dans la neige, le gouverneur quant à lui veut garder ses électeurs et se fichent du carnage qui se joue : la femme et l'homme sont rabaissés au statut animal. Ce western est clairement désabusé à l'image du western spaghetti et flirte parfois même avec le western crépusculaire de Peckinpah. On ne peut rester de marbre devant toute cette violence caractérisée par le sang de couleur rouge sur la neige de couleur blanche du décor enneigé et même le chérif ne pourra rien y faire et finira happé par la glace à cause de Tigrero. La musique d'Ennio Morricone assez discrète accentue le suspens et participe à créer cette atmosphère de méfiance, de tension et désenchantement. La grande réussite de Corbucci est de nous faire croire que Silence est un homme bon et fort alors qu'en fait, ce n'en rien : c'est un franc tireur qui provoque ses adversaires pour les tuer par la suite après qu'ils aient dégainés, en invoquant la légitime défense pour se justifier. Si vous aimez le cinéma et les westerns, ce western-spaghetti là restera certainement ancré dans votre mémoire. Bref, un grand monument du septième art.
Les vils gredins qui grelottent. Que dit ce western spaghetti franco-italien de Sergio Corbucci, sorti en 1968 ? Nous sommes pendant l’hiver 1898 dans l’Utah, au fin fond des States. Le gouverneur de l’État a promis une amnistie générale à tous les filous qui ont une prime sur la tête. Alors les gars se cachent dans la forêt pour échapper aux chasseurs de primes et attendre de jours meilleurs. Or ces chasseurs (Klaus Kinski en tête) sont de sales types fort peu recommandables. Au contraire, le beau gosse Jean-Louis Trintignant est LE héros muet empli de valeurs charitables. La confrontation des deux se fera indirectement puis en face à face. La rigueur du climat offre un heureux contraste avec la musique emphatique d’Ennio Morricone. Ce qui surprend, c’est surtout cette neige que l’on a peu l’habitude de voir dans le western. Et puis le film n’enchaîne pas les poncifs du genre. Enfin, la fin est à elle seule un grand moment de prise de risque et un extrait de pur lyrisme nihiliste. Alors certes, le grand manteau blanc pourrait n’être qu’un décor vaguement novateur mais ici, il s’agit d’un véritable personnage qui, à l’image de ce Trintignant muet mais fin pistolero, ne fait que renforcer la difficulté de la survie pour les bandits. A noter que le Grand Silence a inspiré Tarantino pour ses 8 Salopards tout comme Django, un autre film de Corbucci. Puisqu’on vous dit qu’on est dans le best of du western spaghetti, la crème de la sauce carbonara quoi.
J'ai trouvé ce 2ème opus crépusculaire de Sergio Corbucci absolument désespérant dans son fond mais beaucoup moins sombre dans sa forme. Peut-être est-ce dû aux paysages ensoleillés et enneigés des Montagnes Rocheuses (ou plus précisément des Dolomites...) qui apportent de la lumière à la noirceur du scenario. Quoi qu'il en soit, Klaus Kinski est une ordure odieuse et cynique (qui a bien la tête de l'emploi), Jean Louis Trintignant (muet à sa propre demande) incarne un personnage mystérieux comme dans Django et les chasseurs de prime, à l'inverse des "hors-la-loi", sont crapuleux à souhait. Enfin, la musique d'Ennio Morricone colle parfaitement à l'esprit du film, spoiler: notamment le thème principal d'une mélancolie absolue qui vient appuyer un des pires bad end de toute l'histoire du cinéma .
Le grand Silence est un des meilleurs westerns spaghettis jamais tournés. Plutôt atypique sur bien des points (et c'est aussi ce qui fait son charme): pas de désert aride mais un envoûtant paysage enneigé, et pas de morale mais un message nihiliste et une atmosphère crépusculaire comme jamais vue à cette époque pour ce style de film. Le calme et la douceur de JL Trintignant sont opposés à la folie de Kinski dans un festival de règlements de compte sanguinolents, parfois à la limite du gore, dans cette petite ville lugubre ou les bûcherons et paysans deviennent pillards pour survivre, et sont du coup recherchés par des chasseurs de primes cruels et cupides, eux même surveillés par un pauvre shérif plein de bravoure et traqués par un mystérieux justicier muet. A voir et revoir sans modération.
Un western spaghetti de haute tenée,qui reste mémorable pour son inversion des codes du genre.En effet,l'action prend place dans un décor enneigé et glaçé.La femme en détresse est une afro-américaine.Le chasseur de primes se déplaçe en bande,au lieu d'être seul,n'est pas un justicier,et il use de manières courtoises.Quant au mercenaire,il se prénomme Silencio en hommage au Clint Eastwood de "Pour une poignée de dollars".Sergio Corbucci digère donc toutes ces influences,et nous offre un duel impitoyable entre un Jean-Louis Trintignant mutique et quasi-christique,et un Klaus Kinski au regard perçant et à la cruauté sans limites.Avec la musique d'Ennio Morricone(plus effacée qu'à l'accoutumée)et la surabondance de gros plans sur les visages,il n'y a aucun doute sur l'imitation du style de Sergio Leone,avec moins de virtuosité certes,mais autant de tension latente.De plus,la fin est particulièrement pessimiste,nous laissant désemparés,et achevant de faire du film un western atypique.Il y aussi une certaine réflexion sur le sens de la loi,puisque ce que fait ici l'ignoble Tigrero,c'est légal,alors même qu'il abat de pauvres paysans sans le sou.Bref,à voir avec plaisir.
"Le grand silence" se distingue du western spaghetti de base sur plus d'un point que ça soit dans le lieu de l'action (montagnes enneigées de l'habituel désert de sables) ou encore dans le dénouement final qui en surprendra plus d'un. Comme souvent dans les western de Sergio Corbucci, on retrouve des personnages à la personnalité marquée et intéressante. Un trés bon film.
Et bien ça lui va foutrement bien à Jean Louis Trintignant ce costume de cowboy muet et solitaire ! A l'origine j'étais surtout venu pour Klaus Kinski mais le frenchie avec sa dégaine à la Eastwood lui vole littéralement la vedette et c'est d'autant plus intéressant que le western en lui-même est plutôt bon. Sergio Corbucci, déjà réalisateur de "Django", nous livre un western pur et dur et sans concession se déroulant dans une période originale pour le genre puisque la chaleur des vastes plaines de l'Ouest laissent ici placent au grand froid de l'hiver, l'occasion de profiter de superbes paysages accompagnés d'une bande originale assez remarquable. Le scénario quant à lui est plutôt classique et l'on retrouve encore une certaine originalité dans le rythme cette fois ou plutôt le faux rythme, c'est assez contemplatif par moment puis la violence fait son apparition sans trop crier gare dans une atmosphère glaciale et envoutante. Une bonne surprise pour ma part et somme toute un bon western, peu connu et à découvrir.
Le Grand silence est une des œuvres les plus typiques du western spaghetti et donc atypiques dans le milieu du western traditionnelle. Sergio corbucci réalise là son meilleur film en prenant un malin plaisir à casser tous les codes du western le poussant à une noirceur totale jusqu'au final toujours aussi osé ou même la neige a remplacé le désert.
Sergio Corbucci trouvait moyen avec ce grand film de marcher encore plus dans les traces de son compatriote Leone, mais en apportant cette fois une dimension crépusculaire au genre qui fait tout le sel du Grand Silence. Décors et acteurs sont superbes de sauvagerie, tout au long d'une histoire à la noirceur quasi inégalée à l'époque, et presque inconcevable de nos jours. Hypnotique et brillant, le Grand Silence se hisse au niveau des meilleurs films du genre et reste inoubliable, tant pour sa maîtrise formelle que pour ses fulgurances et son audace.
Le Western spaghettti pourrait se résumer qu'à un seul nom, Sergio Léone, et pourtant il y a un autre Sergio qui rode dans le coin, Corbucci cette fois, qui a fait un film honorable nommé "Le grand Silence". Musique de Ennio Morricone, tirs à gachettes rapides et avec le meme bruitage j'ai remarqué, belle Latine en détresse, héros silencieux mal rasé avec cigare au coin de la bouche, cela ne vous rappelle pas quelque chose. Tout les ingrédients du cinéma Italien qui a donné du sang neuf au genre Western sont délicieusement mis en valeur dans ce film. Une course aux chasseurs de primes pourtant une histoire vraie selon la légende en plein hiver à la fin du 19eme siècle. Le seul défaut de ce film pour ma part vient de Jean-Louis Trintignant qui la joue en Clint Eastwood muet, la copie de l'original au visage moins expressive. En face, Klaus Kinski est excellent dans le role du méchant. Cela demeure quand meme un bon Western.
Sergio Corbucci faisait honneur à son titre et à son héros muet avec son western d'un magnifique minimalisme, que je vais spoiler ci-après. Jamais trop bavard et plutôt court, Le Grand Silence tire de sa sobriété une intensité qu'il doit aussi beaucoup à son héros, homme qui ne révélera jamais complètement par faute de ne pouvoir parler mais aussi parce qu'il semble mû par un but obsessionnel, s'incarnant dans un rôle de justicier qui confine au statut de mythe. Comme s'il prenait soin de respecter sa propre figure héroïque et de souscrire à ses obligations, le personnage de Trintignant, pourtant à tout jamais l'enfant témoin du massacre de ses parents, finira à genoux, lui-aussi avalé par la montagne de neige qui s'amasse sans arrêt pour laver le sang et tout recouvrir d'oubli. Dans Le Grand Silence, on n'a de classe que vivant, et seuls triomphent ceux qui survivent, parce que l'idée d'un héros ne survivra pas à sa mort. Dépassé par un statut mythique qu'il ne peut assumer face à des adversaires impitoyables et beaucoup trop nombreux, le héros n'en garde pas moins un charisme d'autant plus impressionnant que sa résolution n'aura jamais faibli malgré l'impossibilité de la tâche. Le bad guy joué par Klaus Kinski, pour sa part, ne fait jamais non plus dans l'outrance ; son caractère retors ne lui inspire qu'une satisfaction vicieuse quand il parvient à ses buts, mais jamais on ne le verra jubiler avec la folie incontrôlée d'un psychopathe. C'est que Corbucci préfère ne pas s'éparpiller : dans le Grand Silence, on est ce qu'on est, ni plus, ni moins. Cette simplicité d'intention rend les enjeux palpables, car ne pas essayer de les faire grimper à des cimes bigger than life au possible, c'est aussi leur laisser le temps de trouver une vraie consistance, au rythme de la musique atmosphérique du grand Ennio Morricone. De ce western superbement photographié émerge, tout simplement, comme un goût prononcé d'évidence.
Western atypique et soigné notamment grâce à la musique de Morricone, discrète mais subtile, mais aussi des acteurs excellents. Atypique par son scénario et le sujet traité loin des standards des westerns de l'époque.
Un western spaghetti plutôt classique dans son histoire de vengeance mais transcendé par sa noirceur inattendue et sans concession. « Le Grand Silence » du titre, c'est à la fois le surnom de se vengeur mystérieux et muet s'en prenant aux chasseurs de prime, et le grand silence qui suit le passage de celui-ci, laissant généralement des morts dans son sillage. La logique de l'homme sans nom d'Eastwood est poussée ici à son extrême puisque le personnage n'est pas seulement silencieux mais muet. La prestation de Jean-Louis Trintignant (inattendu dans se genre de film) n'est d'ailleurs pas sans rappeler Eastwood. Klaus Kinski, plus attendu et à première vue logique dans un western, est parfait en chasseur de prime sans scrupules. L'affrontement entre eux a lieu dans de superbes paysages enneigés loin des plaines désertiques habituelles, le blanc envahissant l'image étant un contrepoint parfait à la noirceur du film. Aidé par une superbe musique d'Ennio Morricone mais desservi par la réalisation pas toujours très maîtrisée de Sergio Corbucci, "Le Grand Silence" présente pourtant de grands moments, notamment son splendide duel final, symbole parfait d'un film pessimiste mettant en scène un monde cruel ou le mal gagne à la fin.