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    Le Goût du riz au thé vert
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    Patjob
    Patjob

    34 abonnés 594 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 mars 2024
    C’est la question du mariage arrangé et surtout les relations de couple que Ozu aborde avec ce film inégal. Inégal car la première partie donne une impression de frivolité, de superficialité et de redites, alors que la seconde atteint une puissance tranquille inattendue. L’évolution de la relation entre la tante et l’oncle donne alors lieu à plusieurs scènes de grande profondeur, le cinéaste montrant ses personnages sur la voie de la raison avec empathie et tolérance (en particulier dans la scène qui explique le titre du film). La singulière scène symbolique finale faisant preuve d’humilité et de lucidité.
    Jrk N
    Jrk N

    39 abonnés 239 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 août 2019
    Un long travelling très expressif suit une jeune fille et un jeune homme se promènent le long d’un haut mur. La jeune fille dit : Je ne me moquerais jamais de mon mari. J’épouserai un homme que je respecterais Le jeune homme explique qu’il aime la simplicité rustique et sans façons et qu’il lui propose le mariage. Alors la jeune fille s’enfuit en courant. Le jeune homme la suit. Un panoramique nous montre qu’elle se cache dans une guérite abandonnée. Il essaye d’y rentrer. On voit qu’elle le chasse. Ce la se répète dans une autre guérite. Puis elle s’enfuit moins vite et sans qu’on les entendent on les voit comme dans un film muet discuter de manière animée. Il fait de grands geste. Elle l’éloigne mais se laisse rattraper, et cela continue. On peut imaginer qu’ils vont se réconcilier, probablement se marier. C’est la fin d’un d’une des plus belles comédies de mœurs de Yasujirô Ozu (1903-1953) Le goût du riz au thé vert (1952)
    Le film commence certes avec du comique de situations : une épouse Taeko et son amie Aya inventent un prétexte pour passer une soirée à l’extérieur de Tokyo avec des amies sans le faire savoir au mari de Taeko, Mokichi; le subterfuge échoue lamentablement le premier mais fonctionne très bien le second jour ; aux bains, les femmes seules se moquent d’une carpe mollassonne et l’identifie au mari indolent qui ne s’occupe pas de sa femme.
    Petit à petit de petites histoires assombrissent la comédie : une des femmes doit accepter que son mari voit une maîtresse ; le couple Taeko-Mokichi s’abîme dans de petits problèmes domestiques (ce qu’on mange, comment on le mange) ; la nièce de Taeko, Setsuko refuse de se rendre à un rendez-vous arrangé au théâtre de tabuki avec un fiancé proposé par les parents ; Mokichi, le mari, sort avec un jeune homme (Nonchan) dont il finance les études et, dans un local de jeu, ils rencontrent un homme qui a fait la guerre avec Mokichi, là ils parlent de Singapour avec nostalgie.
    Ozu filme généralement en plan fixes latéraux et en contre-plongée, mais parfois il y a un mouvement et ce mouvement si rare crée souvent d'une émotion très forte. Ainsi, quand la crise du couple s’approfondit, le plan de la salle à manger est toujours le même, la femme s’en va, puis le mari, puis dans le plan vide, la caméra zoome lentement sur le vide qui est celui du couple. Dans tous le cinéma d’Ozu le vide a un rôle actif.
    Lors d’un départ en voyage raté Mokichi rentre en pleine nuit car l’avion a des ennuis techniques, son épouse qui était partie chez ses parents est rentrée. Ils sont seuls, l’employée de maison dort. Mokichi a faim. Ils préparent un plat de la campagne, du riz a thé vert avec des légumes fermentés. Ils mangent tous deux avec la simplicité rustique et sans façon, avec l’intimité que recherchait Mokichi et de façon sublime, dans un gros plan enfin retrouvé, ils se retouvent.
    -Un couple, dit alors Mokichi pendant ce repas de concorde, a le goût du riz au thé vert
    -Maintenant, dit Taeko le lendemain à ses amies extrêmement surprises, je peux aimer chez lui tout ce que je détestais auparavant.
    Ozu a beaucoup traité de la défaisance du couple traditionnel issu des mariages arrangés dans le cadre complexe de la société japonaise d’après-guerre qui se reconstruisait sur de nouvelles bases. Il a critiqué le matérialisme et la méchanceté hautaine des rapports humains dans la nouvelle société capitaliste. Il a toujours un regard moral sur les faits, car de notre expérience nous tirons des leçons. Il utilise un style très simple et très élaboré fait de plans fixes parfaitement construits avec de très rares mais très expressifs mouvements de caméra ou changement de cadres. Cette économie sert le propos en accentuant l’attention du spectateur sur la signification profonde des actions et des dialogue et les thèmes sous-tendus par le événements.
    White Fingers
    White Fingers

    15 abonnés 1 237 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 février 2024
    « Le Goût du Riz au Thé Vert » d'Ozu est l'une de ses œuvres les plus réussies. Surprenant par son influence des comédies de mœurs hollywoodiennes, ce film se distingue par l'utilisation dynamique du travelling, une mise en scène vivante et aérée, avec des personnages souvent dans des lieux publics animés. Le film aborde les thèmes familiers d'Ozu, comme le mariage arrangé et les conflits intergénérationnels, tout en injectant un brin de cynisme. Le final, présentant un jeune couple en devenir, est particulièrement saisissant, suggérant que l'homme aura la vie dure. Ce film offre un mélange d'émotions, de fraîcheur et d'humour, typique du maître Ozu. Les acteurs, notamment Shin Saburi, un mari tendrement résigné, offrent des performances puissantes, rendant le portrait du couple japonais captivant et authentique. Malgré quelques longueurs, la simplicité et la tendresse de l'histoire sont séduisantes. Le film illustre brillamment les complexités de la vie conjugale et les espoirs et défis de la société japonaise de l'époque, faisant d'Ozu un observateur perspicace de la condition humaine. WHITE FINGERS : LA PISTE SYSKIYOU (TOME 1) et LE CIMETIERE DES SQUAWS (TOME 2) (Amazon Kindle).
    Pascal Olivier
    Pascal Olivier

    5 abonnés 42 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 janvier 2024
    Grâce à Arte, j'ai pu enfin découvrir cet immense chef-d'œuvre. D'une maîtrise impeccable, du jeu des acteurs à la mise en scène, Le goût du riz au thé vert célèbre la vie humaine dans ses moindres détails, avec humour et compassion. Ozu est vraiment l'un des plus grands cinéastes de tous les temps. C'est un film aussi léger que profond, qui permet après son visionnage de méditer sur le sens de notre vie et de notre rapport aux autres. C'est également un récit très touchant sur l'amour encastré dans une société vieillissante qui doit se repenser pour accéder au véritable bonheur. Un formidable message d'espoir !
    Peuch Peuch
    Peuch Peuch

    2 abonnés 72 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 avril 2024
    Ozu traite ici plus en profondeur du sujet des mariages arrangés, qui semblaient alors très répandus dans le Japon de la première moitié du vingtième siècle.
    Un couple d'âge mûr, ayant subi ce genre d'union, est en train de se fissurer, victime de ses différences désormais trop apparentes. Pourtant, ils désirent que leur nièce se marie de la même façon. Mais la demoiselle, issue d'une génération plus rebelle, tient tête à son entourage, fermement résolue à accomplir un mariage librement consenti.
    Un peu plus de plans en extérieur dans ce film d'Ozu, plus de géométrie aussi, en lignes verticales, horizontales ou rectangulaires dans les décors, faisant penser à du Mondrian en noir et blanc. Des alignements en mouvement (les travées d'un pont filmées de l'arrière d'un train), ou statiques (des seaux disposés dans un couloir).
    On retrouve, en outre le décorum habituel du cinéaste. Les trains, les jeux, le saké, et surtout les repas.
    Les repas, véritables ferments relationnels, réunissant les êtres, apaisant les discordes, prennent ici une importance philosophique et métaphorique, que ce soit dans un bol de nouilles au bouillon, ou, bien entendu, dans un bol de riz au thé vert.
    Encore une fois, merci Monsieur Ozu.
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