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elriad
440 abonnés
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4,0
Publiée le 25 septembre 2024
Poursuivant avec plaisir ma rétrospective du grand Ken Russel après avoir revu l’excellentissime " Les Diables", revoir la réalisation passionnante de son approche baroque et provocante de la vie tumultueuse du compositeur russe, avec en mémoire toute fraiche la version de Kirill Serebrennikov. Si cette dernière était austère, parfois trop, celle de Ken Russel est foisonnante, dynamique et comme toujours politiquement incorrecte, vu la période des années 70. Impatient de continuer avec un nouveau film.
L'envie de revoir de ce film des années 70 est venue après la découverte du très sage Il Boemo de Vaclav. Autre temps, la réalisation se ressent, en particulier d'une origine trop anglosaxonne, dans le casting et les décors extérieurs reconstitué en studio. C'est flamboyant plus que torturé comme il sied souvent à l'âme russe. A un tel point qu'il a fallu abandonner la BO en anglais, trop perturbante, pour revenir, exception oblige, à une version française plus acceptable. Mais au final le destin pathétique de Pietr Tchaïkovski, est parfaitement rendu, et tout autant le chemin vers la folie de sa femme. Interprétée par Glenda Jackson, elle porte les affres de l'ambiguïté sexuelle du compositeur plus que Chamberlain. Russell s'appuie sur la puissance de musique pour illustrer combien une partie de son inspiration venait d'un parcours personnel, perturbé par la mort violente de sa mère, et l'homophobie violente de la société russe. DVD 2 - mars 2024
On est pris dès le début de cette flamboyante évocation de la vie de Tchaïkovsky (le terme de biographie n'étant pas vraiment approprié à mon avis car des libertés sont prises avec l'histoire en réalité, ce qui n'enlève rien à la qualité de ce chef-d'oeuvre) et jusqu'à la fin on est pris dans les tourments du compositeur. La scène où sa bienfaitrice décide de rompre leurs relations est une véritable féérie. Les musiques de Tchaïkovsky sont parfaitement utilisées jusqu'à la fin qui justifie le titre de "pathétique". A voir et à revoir !
The Music Lovers ou sous son titre français La Symphonie pathétique est un des plus beaux films de Ken Russell ça débute de manière très entraînante avec une folle farandole accompagnée de la magnifique musique de Tchaïkovski d'ailleurs tout le film sera tourné sur un rythme rapide qui ne laisse pas de repos au spectateur. Russell a souvent revisité à sa manière la vie de grand compositeur et ici il insiste sur l'homosexualité de Tchaïkovski interprété par un excellent Richard Chamberlain (gay lui-même, a t-il été choisi pour cette raison car cet acteur a du aussi cacher ses préférences amoureuses) face à une non moins remarquable Glenda Jackson qui joue une des ses admiratrices et qui va l'épouser pour un résultat qui donnera un mariage jamais consommé. Du cinéma intelligent, beau et original mais pas fait pour Vladimir.
Une des œuvres les plus réputées, la plus réputée peut-être avec "Les Diables", du cinéaste baroque le plus barré de tous les temps, le british Ken Russell ; réalisateur qu'on a un peu trop tendance à oublier voir même à ignorer dans notre chère contrée hexagonale. Là c'est le génial compositeur russe (le plus grand de tous pour moi !!!) Piotr Ilitch Tchaïkovski qui passe à la moulinette russellienne. Si le génie du musicien est évoqué, en particulier dans une très percutante séquence où il joue son concerto pour piano n°1, c'est surtout dans son homosexualité refoulée et ses tentatives désespérées d'aller vers la "normalité" en épousant une de ses admiratrices que Russell puise, avec comme point d'orgue une très paroxysmique scène dans le compartiment d'un train à base d'alcool et d'impuissance sexuelle... Ceux qui veulent du montage elliptique, du barje inspiré, du grotesque plus qu'assumé seront comblés au-delà de leurs espérances ; les thématiques abordées dans le film laissent beaucoup de place pour ça et Ken Russell en profite à fond. On verra aussi que le très sous-employé Richard Chamberlain a été vraiment sous employé vu ce qu'il donne ici à son personnage, et que Glenda Jackson, actrice oubliée aujourd'hui, en a revendre. Un feu d'artifice cinématographique qui vaut un beau détour pour son sonore et son visuel.
Je découvre avec « The Music Lovers » le cinéma de Ken Russell, et confirme : celui-ci n'est pas le digne héritier de Robert Bresson. Ce qui n'est pas un reproche, loin de là. Oui, cela crie beaucoup, bouge beaucoup et le grandiloquent n'est jamais loin, mais on ne peut pas se plaindre d'avoir habituellement des gentils biopics propres sur eux et descendre ceux qui tentent une approche radicalement différente. C'est manifestement le cas du réalisateur anglais, qui, au risque de s'éloigner de la vérité historique, nous bombarde d'effets visuels innovants, le tout entrecoupé de fantasmes, de rêves, de purs moments lyriques et colorés nous en mettant plein la vue. Pour autant, l'œuvre garde presque constamment une tonalité tragique éprouvante, à l'image de personnages plus passionnés les uns que les autres, permettant aux enjeux de rester constamment intéressants, aussi bien dans la relation entretenue par Piotr Ilitch Tchaïkovski avec sa femme que sa bienfaitrice. Tout cela est fou, souvent excessif (voire hystérique) et assez somptueux, la musique du génial compositeur étant évidemment un atout de plus pour un récit à l'image de son héros, génial et torturé : une expérience à (re)vivre d'urgence.
Un film superbe, aux images flamboyantes... L'impression de valser au beau milieu d'un gigantesque carnaval, porté par une caméra virevoltante... Music Lovers rend donc gloire à la musique de Tchaïkovski, ne se concentrant pratiquement que sur son oeuvre et les aléas empiriques l'ayant influencé. Ken Russell tombe souvent dans l'illustratif, mais c'est pour mieux rebondir dans la fantaisie, le baroque et la démesure. C'est un portrait fidèle que nous livre le cinéaste, le transformant en une expérience paroxystique à travers laquelle irradie le visage de Richard Chamberlain. Filmé avec une grâce ahurissante, au gré des vacarmes et des moments de solitude, l'acteur semblait né pour ce rôle... En somme Music Lovers est un film légèrement inégal, peut-être parfois trop sentimentaliste mais tellement renversant visuellement qu'il serait dommage de passer à côté... En bref, ça donne envie de se taper du Ken Russell jusqu'à plus soif, histoire de découvrir une filmographie particulièrement alléchante.