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Serpiko77
61 abonnés
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4,0
Publiée le 22 mars 2020
Pas besoin d'un budget colossal pour faire un splendide film très touchant, la prestation des jeunes Thomassin et Courau est époustouflante tout comme celle de Richard Anconina étonnant de sobriété.
autant le film n'est pas joyeux, autant il est réaliste et nous porte dans un monde qu'on ne cherche pas à retrouver dans la réalité; PLV : très bon jeu d'acteurs.
Comme toujours chez Doillon, l'émotion est à fleur de peau et il faut saluer son talent pour savoir tourner avec de jeunes comédiens, en l'occurence ici il a fait débuter Clotilde Courau, le plus souvent non-professionnels. Gérald Thomassin fait partie de ceux-là et bien que bafouillant par moment son texte, il se révèle confondant de justesse en jeune délinquant. Naïf mais authentique, ce que recherche le réalisateur. A ce sujet, Doillon en profite pour nous dresser un portrait quelque peu pessimiste de la jeunesse au sein des quartiers populaires. Une jeunesse quelque peu désorientée, qui ne croit pas en son avenir, ne pense bénéficier d'aucun talent et préfère commettre des larcins ou sécher les cours. Le malaise persiste encore aujourd'hui, c'est évident, 17 ans après. Il exprime aussi la douleur que d'appartenir à l'intérieur d'une famille destructurée où l'on voit d'ailleurs que la mère a depuis longtemps abdiqué. Richement dialogué, le film montre que tous les personnages sont dans le même sac : le frère et la soeur bien entendu mais aussi le flic qui finira par être le père, le confident et qui se confiera à la fin, joué par Anconina, pris en otage et qui n'a pas été épargné par la vie. Prouvant que nous sommes les résultats de nos parents, ce road-movie, où les comédiens sont impeccables, est à ce jour le plus gros succès commercial de Jacques Doillon et qu'il est bon de revisionner car l'essentiel des troubles actuels de la société est étudié sans les habituels clichés des documentaires ou des séries de TF1. On ne peut être également que touché par la volonté de ce jeune garçon à retrouver sa soeur qu'il n'a jamais vu et dont on a caché l'existence sous une fausse mort.
“De la tendresse pour des personnages en perdition” : voici comment Wikipédia qualifie à ce jour le style de Doillon, & de quoi résumer aussi Le petit criminel, posé à mi-parcours d’une filmographie qui s’est perdue dans les sables de l’ère moderne. Qui regarde encore Doillon ?, voilà ce qu’on se demande à la vue de ses scènes datées, délicatement enracinées dans des décors rigoureusement bruts qui évitent tout contact avec la civilisation quand c’est possible – trop souvent pour que le casting ne se trouve pas, à l’inverse, déraciné.
C’est alors un naturalisme psychologique difficile à prendre en main qui émerge. Le trio formé par le flic, le voyou & sa sœur est la trinité sur laquelle il faut s’appuyer, car leur regard à chacun deviendra le nôtre, tour à tour & au fil d’alliances successives. Au cœur d’une intrigue criminelle presqu’artisanale, Doillon crée des superpersonnages en expérimentant différents liens : fraternels, compassionnels, conflictuels… C’est une gamme entière de défis pour les acteurs, pourtant elle essaye de fonctionner… sans eux ?
L’ouvrage trouve une forme de détachement qui lui permet de se passer d’un acteur de qualité en la personne de Gérald Thomassin – le petit criminel. Il est à la fois la clé de voûte de la trinité & le seul de ses membres qui n’est pas capable d’en porter les variations, si bien qu’on a l’impression qu’il a été exploité en tant que mauvais acteur pour injecter directement dans le film un personnage mauvais, sans qu’il fût besoin de le préparer. On finit par avoir l’impression que ce détachement, loin des apparences médiocres de Thomassin, investit en fait tout le film. Pour le meilleur ou pour le pire : difficile à dire, car en s’appropriant le remplacement de toute une génération d’acteurs, à la mode à l’époque, l’œuvre passe pour une tentative déplacée (& vieille école !) de la refaire à sa façon.
Très préparé ou pas du tout préparé, Le petit criminel est en tout cas conçu en trompe-l’œil : bien dialogué, mal interprété, bien imaginé mais trop brut, il se crée ses propres conventions invisibles, un peu à la Bertrand Blier, qui semblent être les seules auxquelles on a droit pour l’interpréter. Une astuce qui l’immunise contre la modernité & aurait beaucoup gagné a être dissimulée.
Voir d'autres films de la même époque sur le même sujet permet, comme souvent, de mieux voir ce qui fait le charme du "Petit Crimine"l. Ici, pas de lourde démonstration du style "De bruit et de fureur", et une légèreté dans la mise en scène qui tranche singulièrement avec le sujet : l'errance du jeune Marc et des ses otages plus ou moins consentants prend par moments des allures de départ en vacances… Le scénario, pas aussi prévisible qu'on pourrait le croire, permet de tenir le spectateur en haleine sans que les autres dimensions du film soient occultées. Reste le jeu d'acteurs… Anconina est aussi bon que dans "Tchao pantin", et ne sera plus jamais aussi bon par la suite. Quant à Gérald Thomassin et Clothilde Courau, ce film est leur premier, et ça se voit : avec tous autres acteurs plus expérimentés, "le Petit Criminel" aurait perdu beaucoup – Thomassin suffit à étayer la thèse selon laquelle être acteur ne s'apprend pas.
Un film touchant et simple, dans le plus pur style Doillon, sur un jeune désorienté parti à la recherche de sa sœur. Gérald Thomassin livre une prestation touchante et authentique (César du Meilleur jeune espoir masculin).
Un trio fragile et explosif. Toujours dans l’impasse, toujours en attente d’un mot compréhensif. Un jeune qui cherche à être compris mais qui embrouille tout. Anconina qui essaye de se mettre au niveau des événements dans l’unique but de l’aider. C’est vraiment bien et dur à la fin.
En 1990, Jacques Doillon signe un huis-clos contenant une belle réflexion sur l’adolescence. Dans ce road-movie complétement glauque, un jeune voyou contraint un policier de le conduire auprès de sa sœur qu’il ne connait pas. Ce voyage en quête d’identité permet de révéler les blessures morales enfouies au plus profond. Ces écorchés vifs livrent le plus souvent leurs émotions par des silences que par des mots et c’est ce qui fait la qualité du film. Autour d’un Richard Anconina plein de pudeur, on découvre deux jeunes acteurs pétris de talent (Clotilde Courau et Gérald Thomassin). Ce dernier, dont la vie privée sera également chaotique jusqu’à être accusé d’homicide, obtient pour son rôle le César du meilleur espoir masculin. Bref, une comédie sociale sombre mais juste étant donné son caractère intemporel.
Jacques Doillon realisateur étiqueté comme relevant du courant cinématographique de la "post nouvelle vague" aux côtés de Pialat, Eustache et de Philippe Garrel, fait l'objet de la réédition en salles de certains de ses films.
Parmi eux figure " le petit criminel " opus de Doillon tourné en 1990, qui fit l'objet à l'époque d'une reconnaissance critique ( prix louis Delluc et César de l'interprétation) et publique.
J'avais vu ce film au moment de sa sortie sans l'avoir jamais visionné de nouveau depuis. A mes yeux, il n'a pas pris une ride.
Un inspecteur de police reconnaît un de ses jeunes "clients " qui marche dans la rue aux heures de classe. Il veut le raccompagner à son collège, lorsque le jeune homme sort un pistolet et lui demande de retrouver sa grande sœur dont il vient d'apprendre l'existence. Sous la menace, le policier s'exécute et le duo part sur les routes du midi.
Vrai faux polar, le film est un prétexte pour aborder les thèmes de l'importance des racines pour l'équilibre d'un être, le poids du contexte familial dans les déterminismes comportementaux, la délinquance juvénile, les parents dysfonctionnels, la solitude.
Le tour de force du "petit criminel " est la direction d'acteurs franchement formidable. Richard Aconina, acteur très sympathique, propose ici une de ses interprétations les plus réussies, tandis que Gerald Thomassin acteur non professionnel est criant de vérité et de justesse .
Clothilde Coureau ici dans un de ses premiers rôles est un peu en dessous de ses deux partenaires ; voilà une actrice un peu fade, qui prendra de l'épaisseur et du charisme avec le temps mais ici elle est à la limite de l'évanescence ( sauf dans les scènes de la fin)
Film à trois personnages visiblement réalisé avec peu de moyens, il réussit le tour de force de ne comporter aucune rupture de rythme malgré un scénario minimaliste. C'est un des films les plus accessibles au grand public de son auteur.
Pour la petite histoire Gerald Thomassin qui retourna une fois sous l'oeil de Doillon, fut par la suite mêlé à un véritable faits divers médiatisé. L'acteur est à ce jour et depuis plusieurs années officiellement porté disparu.
Un bon film dans lequel Richard Anconina est plus un "grand frère" qu'un flic. Plus que celui de clotilde Coureau, c'est son rôle a lui que j'ai le plus apprécié. Un film qui n'a pas dû nécessiter un budget colossal et qui montre qu'on peut écrire une belle histoire sans forcément être obsédé par une réalisation grandiloquente comme beaucoup les aiment !