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Un visiteur
2,5
Publiée le 29 septembre 2006
"Lacenaire" ensorcelle avec la mise en scène économique de Francis Girod, mais brise l'enchantement par une complète inégalité et un récit égaré. Daniel Auteuil est irréprochable et porte le film avec talent et polyvalence.
Un film que j’ai trouvé triste et fade en tout cas pas à la hauteur de ce personnage si particulier. Bandit issu de la bourgeoisie, qui se jette dans le crime pour échapper à une société qu’il juge autant qu’elle le jugera il est vu par ses contemporains et peut toujours l’être aujourd’hui comme une anomalie. Si l’ensemble du film est sans relief Daniel Auteuil par son interprétation impeccable d’un bon texte lui donne du souffle et l’opposition/admiration qu’il joue avec Jean Marie Poiré en chef de la sûreté font les bons moments d’un film qui aurait gagné à être plus audacieux ou au moins plus flamboyant.
Un biopic décousu, peu emballant et assez fade en dépit d’un casting prometteur, sur le célèbre criminel dandy du 19e siècle que la postérité va retenir pour ses Mémoires rédigés en prison.
Jamais simple de renouveler le film historique avec personnage ultra-charismatique dans le rôle principal : Francis Girod relève le défi avec brio. Au-delà d'une reconstitution de bonne facture et de costumes très convaincants, le réalisateur parvient à rendre palpable la fascination que l'on peut ressentir pour Pierre François Lacenaire, assassin « moral » à la verve inégalable et capable de vous convaincre qu'il a raison même après voir commis les pires atrocités. Cette impression, Girod l'atteint grâce à un montage particulièrement habile, se plaisant à voyager entre présent et passé pour nous faire saisir l'incroyable complexité de son « héros », mais aussi son parcours, ses motivations, chaque scène se répondant en définitive assez admirablement. Cette construction permet également de mieux mettre en lumière de nombreux seconds rôles souvent très inspirés, apportant tous un éclairage différent sur la personnalité décidément captivante de Lacenaire, surtout lorsqu'autant de soins a été apporté aux dialogues, plutôt brillants. Restait le point qui me laissait dubitatif : Daniel Auteuil, que j'imaginais assez mal en assassin gentleman. Résultat : il est exceptionnel, étonnant mélange de lyrisme et de charisme, toujours dans le ton juste et laissant constamment entrevoir les nombreuses facettes de son personnage, capable de passer d'une élégance feutrée à une colère monumentale. A ce titre, si Francis Girod laisse à la fin un peu tomber son montage subtil pour quelque chose de plus linéaire, toute la séquence du procès est un moment de cinéma si passionnant que l'on comprend aisément pourquoi il a fait ce choix. Bref, si Lacenaire restera à jamais Marcel Herrand dans l'inégalable « Les Enfants du Paradis », ce « vrai-faux » biopic non sans fantaisie n'en est pas moins une belle réussite : à découvrir.
Une distribution éblouissante pour un film hélas trop méconnu. La faute sans doute à son propos anarchique qui dérouta les honnêtes spectateurs de l'époque... Dans le rôle du "poète assassin", Daniel Auteuil montre qu'il est un grand acteur. La scène de cour d'assises est une des meilleures du genre. A ses côtés, on en peut négliger les prestations de François Périer, de Jacques Wéber et de Jean Poiret. Un film magnifique.
MEMOIRES. Les héros n'ont pas froid aux oreilles. Des faits défait et à l'échafaud sans trembler. Au voleur, Lacenaire en votre âme et conscience. Une descente aux enfers pour moi aussi. Dés lors ma vie devint un long suicide. Allez y gaiement, fusillez moi. Je doute, Je gémis pour la raison.
Redécouvert ce film que ma mémoire avait contre toute attente relégué au fond des oubliettes. Dès le début, dans la prison, j’avais l’impression d’assister à une pièce de théâtre tant le texte et le jeu me le rappelaient. Il y a un peu de théâtre dans ce « Lacenaire » avec cette diction de Daniel Auteuil qui peut paraître forcée. Il est vrai que le film manque d’épaisseur mais le récit est largement compensé par l’interprétation particulière de Daniel Auteuil et de ses partenaires.
Après spoiler: l'exécution de Lacenaire, Francis Girod revient sur la vie de ce criminel insolent et romantique, sur les forfaits qui l'on conduit spoiler: à la peine capitale , comme vers un suicide. Enfant rebelle déjà, écoeuré par la bourgeoisie familiale et les institutions en général, Lacenaire se fourvoie dans le crime moins par goût, semble-t-il, que par une réaction hostile à la société. A vrai dire, le portrait est malaisé parce que Girod donne très peu d'indices psychologiques, en tout cas pas assez significatifs. Cette lacune contribue à renforcer l'esprit de comédie du film et témoigne de la volonté de voir en Lacenaire un personnage singulier plutôt que complexe. Cet homme qui trouve grâce à spoiler: la guillotine une brillante porte de sortie, ce comédien malicieux autant que cynique, conserve trop de zones d'ombre, cependant, pour être véritablement attachant ou captivant.
Girod associe, substitue parfois, la dérision au drame (on se rappelle ses biographies très personnelles de la Banquière et de René la canne) mais sa mise en scène, succession d'anecdotes et mélange de périodes, nous place devant un récit éclaté et sans unité.
Une reconstitution historique réussie , grâce à un de bons décors, de bons costumes et un bon casting tenu par Auteuil Poiré et Weber. Toutefois le film n'est pas parfait loin de là , on passe très vite sur des éléments et Francis Girod passe totalement à côté de la psychologie de Lacenaire, du coup le spectateur reste sur sa faim