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keating
52 abonnés
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4,0
Publiée le 20 janvier 2009
Une fois de plus, il a fallu attendre la mort d'un artiste pour prendre conscience de la valeur de certaines de ses oeuvres. Quelques minutes avant de découvrir ce film, j'aurais sans doute parié qu'"Uranus" devait être un film de science fiction hollywoodien. Et pourtant il s'agit d'un film français réalisé par le regretté Claude Berri, dont la trame se base sur des conflits politiques dans un petit village de la France après la seconde guerre mondiale. Le parti communiste, les résistants corrompus, les magouilles des autorités, tout le monde en prendra pour son grade. La plus grande qualité de Claude Berri fut sans doute sa direction d'acteur. Car le casting de cet "Uranus" est tout bonnement exceptionnel ! Gérad Depardieu en barman résistant puis poète révolté rappelle ses grands talents de comédien, Philippe Noiret excelle en homme optimiste "dans la pluie comme dans le soleil" , Michel Blanc est tout bon en communiste lassé de devoir tricher, Michel Galabru en deux scènes fait regretter de ne pas avoir eu de rôles dramatiques plus souvent, Jean-Pierre Marielle est un peu en retrait, mais c'est logique pour un rôle de père de famille dépassé par les événements, Fabrice Lucchini fait plaisir à voir en communiste févolutionnaire intello, tout comme Daniel Prévot à contre-emploi. Jolie galerie d'acteurs que voilà non ? Ils sont au service d'exellents dialogues, sans doute tirés sans trop de modifications du roman de Marcel Aymé. Un auteur qui maitrise sans peine la construction de scènes dramatiques, et qui apporte des réflexions intéressantes. Claude Berri s'efface totalement derrière le scénario et les acteurs, sa mise en scène classique est pertinente avec le propos, mais l'on parfois l'impression de platitude, malgré quelques scènes brillantes. Film méconnu à découvrir, surtout pour les acteurs. Que Claude Berri repose en paix au dessus de nous, pas loin de la planète Uranus par exemple...
Uranus est le film parfait. Au départ, le roman éponyme de Marcel Aymé, un concentré de la nature humaine, dans toute sa connerie, sa lâcheté, ses doutes ... mais aussi son humanité, magistralement adapté par Claude Berri. Et un casting de folie ! Habituellement, quand on voit une affiche avec une telle quantité de poids lourds, on peut s'attendre au pire (dans le genre Ocean 11 par exemple). Mais là, dans Uranus, c'est carrément miraculeux. Depardieu incarne un Léopold plus vrai que vrai, Luchini et Prévost sont terrifiants de connerie et de lâcheté, Marielle et Noiret sont formidables, etc ... chacun dans ce film est à sa place et stupéfiant de justesse. J'ai vu ce film plus d'une demi-douzaine de fois, et à chaque fois j'ai été bluffé. Chapeau Monsieur Berri.
La vie d’un petit village français après la libération. Un film touchant sur l’épuration et les dénonciations d’après-guerre, porté par un casting énorme (Prévost, Depardieu en barman poète sublime..), et quelques scènes très fortes.
Un film de Claude Berri très réussi avec une pléiade de comédiens tous formidables. Depardieu notamment y a un rôle assez inoubliable. Le meilleur du cinéma français.
La véritable réussite du film réside sur deux paramètres essentiels, d'abord un panel de personnages qui évite toutes les caricatures tout en étant représentatif d'une population exsangue après plusieurs années d'occupation, puis par un récit simple mais universel où toutes les tares d'une société blessée se révèlent. Ainsi l'hypocrisie, les rumeurs, les secrets, les diffamations et les lâchetés sont l'apanage de tous, mais il y a ceux qui se croient ou s'approprient le statut de héros, il y a les profiteurs de guerre, les résistants de la dernière heure, les collabos qui ont su nager en eaux troubles, puis les lâches conscients et lucides. Le portrait de cette France là fait mal, assurément, et pourtant le réalisateur évite tout spectaculaire ou tout image choc et ainsi il évite le passage honteux mais démonstratif de l'épuration. Cette petite ville n'en est plus vraiment là, c'est résiduel mais tout aussi pernicieux. Les acteurs sont merveilleux et si authentiques, si pathétiques aussi ce qui n'empêche pas les émotions partagées. Claude Berri signe avec ce film une histoire dans l'Histoire qui nous oblige à une sorte d'introspection pour un film difficile moralement, mais admirable et à voir absolument. Site : Selenie.fr
Un très bon film qui décrit parfaitement l'ambiance d'après guerre en France, avec un aspect poétique qui le rend très touchant. Depardieu livre une de ses meilleures prestations.
Les dialogues tirés du roman éponyme de Marcel Aymé sont savoureux, et on se réjouit de revoir une pléiade de grands acteurs : Philippe Noiret, Jean-Pierre Marielle, Daniel Prévost, Gérard Depardieu, Galabru, Michel Blanc ou Fabrice Lucchini… Même si ça manque un peu de suspens, ce film traite intelligemment des relations franco françaises dans la France d'après guerre et interroge… Sous Vichy on appelait les résistants des terroristes et maintenant les grandes figures de Vichy deviennent de honteux collabos. L'Histoire est capricieuse et ce film décrit très bien ici ses revers, ou comment le meurtre devient tantôt un devoir tantôt une barbarie injustifiable selon les tendances du moment, et comment la France de 1945 fut hypocrite à se croire unanimement résistante alors que ce ne fut pendant longtemps qu'une infime minorité.
Un sujet rarement traité celui de l épuration. Le film dresse une multitude de portraits, tous aussi fascinants les uns que les autres. La lâcheté, l indifférence, l aveuglement, la perfidie, les sentiments qui s exacerbent ... Tout ceci servi par une brochette d acteurs d exception sans la moindre exception.
4 541 abonnés
18 103 critiques
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3,5
Publiée le 16 avril 2021
Claude Berri nous a donné de très bons films dans le passé et celui-ci est l'un de ses meilleurs. Le roman d'Aymé était très cynique Berri conserve ce ton et ajoute le jeu fougueux de Depardieu dans le rôle de Léopold le barman condamné pour créer un film charmant. La dissimulation d'un collaborateur aurait pu être le point central d'un autre film mais elle est presque secondaire par rapport à l'intrigue qui se déroule entre les communistes les fanatiques de Pétain et d'autres qui veulent simplement survivre. Les performances sont toutes très bonnes. Michel Galabru dans le rôle de Monglat huileux et vicieux est le profiteur que tout le monde craint mais avec qui tout le monde s'attire les faveurs, il est superbe. Fabrice Luchini dans le rôle du communiste doctrinaire Jourdan a des joues creuses et d'horribles yeux en forme de boutons et il ressemble à l'un des saints déments des tableaux du Greco. Michel Blanc dans le rôle de Gaigneux le membre du parti est solide non seulement il veut naviguer dans les courants rapides de la politique mais il cherche l'amour auprès de la fille d'Archambaud...
Le sujet est risqué, mais si bien traité, qu'il en devient génial! Avec un casting exceptionnel, Berri tire le portrait de la France d'après guerre. Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est corrosif, mais parfois un peu long.
1945, la France est libérée mais le poison du doute et de la diffamation plane encore. Les esprits sont encore échaudés par les années de conflit et personne n’est à l’abri d’être accusé de collaboration. Nuancé et ambigu.
La France de l'immédiate après-guerre. La peinture qu'aurait pu en faire Claude Berri ressemble plus à un défilé de grands comédiens Français avec un bonheur inégal .Depardieu sur joue, Noiret peine à installer son personnage. Rien n'est creusé, ni appronfondi, les choses vont trop vite mais tout le monde est là, pacifistes, collabos, communistes, notables, et la promiscuité que la guerre a engendré.Et les dialogues et l'acuité Marcel Aymee pour décrire la petitesse de l'être humain permette d'offrir un récit intéressant ou rien n'est blanc ou noir au royaume de l'arrangement.
Le film a deux immenses qualités : d'une part, un casting 4 étoiles et d'autre part, un thème peu vu à savoir, les rapports entre Français au lendemain de la 2nde guerre mondiale. Honteuse de son histoire, rares sont ceux qui ont osé dépeindre le climat d'hypocrisie, de délation et de règlements de compte dans cette France-là. Dommage que Berri filme platement à la manière d'un théâtre de boulevard, car il avait le matériau (le livre de Marcel Aymé) et une kyrielle d'acteurs au verbe bien pendu, Depardieu est énorme et le film mérite d'être vu rien que pour sa prestation.
Très bon souvenir de ce film vu à sa sortie. Trois grands moments selon moi qui correspondent à trois tirades : celle de Philippe Noiret (le professeur Watrin) quand il évoque Uranus ; celle de Gérard Depardieu (Léopold), tenancier de bar qui, dans une prison, insère habilement verres de vin blanc aux vers de Racine, plus particulièrement ceux d'Andromaque, dans une diatribe où il vomit de rage tous les partisans communistes, maréchalistes, gaullistes, collabos, miliciens, les mettant dans le même panier qu’ils soient convaincus ou convertis de la dernière heure ; celle de Michel Galabru (Monglat) qui recadre son fils venu lui reprocher ses malversations obscures pendant l’Occupation avec un dégoût de lui-même.
Puis, il y a les autres, des portraits extrêmement bien taillés comme ceux de Gaigneux (Michel Blanc), communiste réfléchi ; Jourdan (Fabrice Luchini) communiste zélé et dangereux ; Rochard (Daniel Prévost) communiste opportuniste et maladroit ; Monsieur Archambaud (Jean-Pierre Marielle) qui tente de se racheter une bonne conscience en cachant spoiler: un collabo Maxime Loin (Gérard Desarthe) , dans ses appartements mettant en danger sa femme (Danièle Lebrun) et sa fille Marie-Anne (Florence Darel) ; enfin c’est ce qu’il croit, je n’en dirai pas plus.
Claude Berri réalise une ode à l’hypocrisie française au lendemain de la fin de l’Occupation. Chacun épie, soupçonne, doute, s’interroge du rôle de l’autre pendant la guerre. C’est l’heure de rendre des comptes se croit-on obligé. Combien tous ces lendemains que je n’ai pas connus ont dû être douloureux pour n’importe qui dans cette France torturée par cette guerre. Que ce soit dernièrement « Lacombe Lucien », « Mon ami le traitre » ou encore « Le temps d’aimer » et ici avec « Uranus » il m’apparaît difficile d’avoir des avis tranchés. Mieux vaut se rallier à la philosophie du professeur Wautrin qui a l’obstination de croire en la bonté de l’homme malgré les horreurs de la guerre et les horreurs personnelles qu’il a vécues. Et pourquoi pas à celle de Léopold, cette force de la nature, qui est tombé amoureux de Racine au point de s’envisager poète : « Je ne bois que du blanc depuis qu’je suis enfant »…