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TTNOUGAT
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4,0
Publiée le 23 février 2012
Un vrai petit bonheur que ce film de 1950 qui décrit un certain milieu parisien des années 1900. Jacqueline Audry réalise une mise en scène comme un peintre impressionniste, tout en légèreté, en finesse avec une lumière constante et douce. La pellicule donne l'impression d'avoir été en permanence surexposée mais juste ce qu'il faut pour créer une ambiance rare avec un minimum d'ombre; on dirait presque la ligne claire de Tintin. En plus cette mise en scène est belle avec quelques mouvements de caméra de grande classe sur Minne qui est constamment visuellement adorable en robe de mariée, en robes de chaque jour ou en sous vêtements. Si ce film était tourné aujourd'hui les scènes de nus auraient gâchés le spectacle et sans elles il n'y aurait point de film puisque le libertinage des femmes riches et oisives en est un des sujets. On retrouve aussi Colette, son langage et son mépris pour les hommes tous incapables de satisfaire les femmes. Bref encore un film à voir pour qui s'intéresse au cinéma français. La séquence entre Jean Tissier, vieux beau de 54 ans et Danielle Delorme jeune mignonne de 24 ans qui vient sur ses genoux ne peut s'oublier.
C'est un film de femmes, ce qui ne signifie pas féministe, d'ailleurs. La réalisatrice Jacqueline Audry adapte Colette et offre à Danièle Delorme ce beau rôle d'ingénue libertine de la Belle Epoque. La jeune actrice est très bien dans le personnage de Minne, femme-enfant rêveuse et toujours insatisfaite. Enfant, pour son imagination sentimentale et romanesque; femme pour sa déception de jeune mariée puis de petite bourgeoise frivole en quête d'adultères romantiques. Et à nouveau enfant, apeurée devant les réalités de la sensualité. Je ne connais pas le roman de Colette. Peut-être est-il plus subversif et explicite que ne l'est la comédie de Jacqueline Audry relativement au plaisir féminin. Le cinéma des années 50 est peu propice à l'explication de texte. Pour autant, les allusions dans le film sont nombreuses (comme ce tango entamé par Minne avec une danseuse qui se propose de le lui apprendre), et l'anti-coformisme de l'héroine fait sa valeur. Les seconds rôles sont à la hauteur, sans mièvrerie, que ce soit le mari ou les possibles amants. Sans doute reflètent-ils la qualité qui est la leur dans le roman.