Avis sur Crimes sans châtiment

Sam Wood , en s'appuyant sur un scénario pas avare en rebondissements, met en scène cette chronique d'une petite ville américaine, au croisement du XIXe et du XXe siècle, une chronique qui prend de temps en temps de bonnes teintes de mélodrame. C'est un film puissant, scindé en trois parties, la première faisant la part belle à l'enfance des personnages et à la famille Tower, la deuxième à la relation entre Drake et Randy, la troisième au retour de Parris et au twist final. Chacune de ces parties correspond à un jeune protagoniste féminin fort, dans l'ordre Cassandra-Randy-Elise, toutes physiquement ou vestimentairement mues par un étrange mimétisme, Louise étant le fil rouge. Ann Sheridan montre au passage qu'elle n'était pas que la Oomph Girl et qu'elle pouvait se montrer très bonne comédienne, tout comme Betty Field qui donne vie à un personnage tourmenté . Dans la foulée d'un Robert Cummings et d'un Ronald Reagan bien plus expressifs que d'ordinaire, c'est un récit sur fond de discrimination sociale qui ne manque ni de souffle ni de structure.