Cette adaptation d'une nouvelle de Ian Fleming, "A view to a kill" ("Dangereusement vôtre") termine l'ère Roger Moore en apothéose, alors âgé de 57 ans.
Doublé d'un charisme indéniable, d'un flegme britannique devenu célèbre avec lui, Monsieur Moore conclut cette quatorzième mission (et sa septième incursion dans le voyage Bond) haut la main.
Christopher Walken (déjà reconnu : "Voyage au bout de l'enfer" de Cimino, "Dead zone" de Cronenberg) termine aussi le type de méchant caractéristique face à Roger Moore : diabolique et malsain, tout en restant à la hauteur de sa réputation (dans son rôle), méchant, quoique parfois manichéen.
Son rôle est légèrement caché par un scénario dense et réservant son lot de surprises : une puce électronique russe est dérobée par Zorin (Walken), un magnat de l'électronique, qui compte supprimer Silicon Valley dans le but de ne garder que sa production, basée juste à côté. Bond doit le court-circuiter d'urgence.
L'action et l'aventure prédominent pour des courses-poursuites, des bagarres au corps-à-corps, des explosions et des fusillades toujours mieux les unes que les autres : Rémy Julienne est encore le seul maître à bord. La France est de mise pour les nouveaux décors de ce James Bond : le château de Chantilly, et la poursuite, désormais culte, dans la célèbre Tour Eiffel.
En James Bond girl, c'est Grace Jones qui s'offre un rôle en or : féline, elle est prête à sortir ses griffes majestueuses pour tuer. Son charisme naturel et sa peau dorée la font sortir de ces aventures gargantuesques mais ô combien tumultueuses, alléchantes et divines.
Pour la musique, John Barry est reconnaissable de par une patte vraiment entraînante mais qui l'art de se poser calmement. Moins jazzy que les autres, elle se démarque par la grâce voluptueuse de Grace Jones, et surtout par des aventures qui collent cette musique. La chanson du générique, "A view to a kill", est interprété par le groupe britannique Duran-Duran (le thème de la chanson est co-écrit par Maître Barry lui-même). Un morceau bien rock s'installe au début, et reprend à la fin, "rien que pour nos yeux".
"A view to a kill" (1985) caractérise très bien les années 1980. D'abord par un Roger Moore vieillissant mais toujours à la perfection de son art. Ensuite par Christopher Walken, acteur de la génération 1980 : "La porte du paradis" (Cimino), "Dead zone" (Cronenberg revient en forme), et "The king of N.Y.", de 1990, (de Abel Ferrara) l'assoit désormais au rang de star internationale. Aussi de par la présence de Grace Jones, connu grâce à son premier single contenant "Pull up to the bumper" et l'album "Slave to a rythm".
Pour conclure, "A view to a kill" est un indispensable Bond à posséder dans sa bibliothèque !!