Je le dis d’emblée, je ne suis pas très James Bond.
Je n’ai vu que 4 James Bond au cinéma et suis ressorti à chaque fois peu emballé.
A la téloche, l’espion 007 n’est donc pas ma priorité. Je peux même m’en passer.
Puisque j’ai la possibilité de tous les voir, je vais me contraindre à parfaire ma culture 007.
D’où une naïveté parfois volontaire et sincère.
« Dangereusement vôtre »
14ème volet de la franchise Bond réalisé de nouveau par John Glen.
Un autre James Bond vu à sa sortie. Mon deuxième après « Rien que pour vos yeux ».
Je sais, ce ne sont pas les meilleurs vus au cinoche !
Quant à « Goldfinger » élevé au rang des classiques, je l’avais vu 13 ans après sa sortie dans un cinéma Art et Essai.
C’est la dernière de Roger Moore qui aura endossé le costume de 007 sept fois ! Un record.
Un rôle de plus que Sean Connery, l’acteur fondateur de la saga.
Inutile de m’attarder sur le générique, j’ai l’impression de me répéter ! Rien de nouveau, rien d’audacieux.
Tout se voit : l’âge de Roger Moore que l’on percevait déjà dans « Rien que pour vos yeux », et aussi sa doublure !
C’est assez surprenant d’être aussi négligeant pour la dernière de Roger Moore.
Le méchant de service est assuré par Christopher Walken en Max Zorin, industriel et propriétaire de chevaux de course dopés à la puce électronique !
Après Louis Jourdan en Kamal Khan dans « Octopussy », Christopher Walken campe un méchant super mégalomane et super psychopathe.
C’est à se demander si mégalomane et psychopathe, ce n’est pas un pléonasme !
Mais franchement, le rôle de Christopher Walken est un pléonasme à lui tout seul !
Je me demande si ce n’est pas le meilleur méchant des James Bond vus jusqu’à présent.
Je m’étais arrêté à Michael Lonsdale dans « Moonraker ».
Avec le recul, tous les Blofeld successifs sont assez classiques.
Un James Bond qui rend hommage à un de ses opus : « Goldfinger », c’est sympa.
Avec cette séquence où Zorin reçoit des financiers mafieux pour financer son projet extravagant, à savoir rayer de la carte la Silicon Valley ; il y en a un qui refuse de verser une avance de 100 millions de dollars. Zorin invite le dissident à se retirer de la salle puisque le projet ne le concerne plus.
La mise en scène nous dévoile que la salle de réunion est un dirigeable.
Je vous laisse imaginer le sort réservé au pauvre type qui a osé dire « non » à Zorin.
Quelques bonnes cascades (saut de la Tour Eiffel, poursuite avec le camion de pompier et son échelle, Le Golden Gate) quelques bonnes séquences (la scène de l’ascenseur,
un Algeco qui se transforme en dirigeable
), quelques bons moments (James Bond qui s’amuse de sir Tibbett (Patrick Macnee) considéré comme domestique croulant sous les bagages), quelques bons personnages comme Achille Aubergine, notre Jean Rougerie national !
Les James Bond Girls :
J’en compte trois : Pola Ivanova (Fiona Fullerton), une retrouvaille inattendue pour 007. Elle existera le temps d’une soirée.
May Day sous les traits de Grace Jones, le mannequin iconique des années 80. Un regard fauve qu’elle met en pratique pour impressionner les ennemis de Zorin, pour lequel elle est son bras droit et sa maîtresse. Elle est dotée aussi d’une force physique redoutable. Son jeu est un peu forcé.
A ce propos, je me demande si tout n’est pas volontairement forcé à commencer par Zorin !
Elle m’a donné l’impression qu’elle n’était pas si ravie de rejoindre 007 dans son lit. La première Girl qui y allait avec un sourire contraint.
Et à deviner le regard de 007, il semblerait que c’était réciproque.
Comme Octopussy,
elle sera trahie par l’homme qu’elle sert. Mais sa fin servira la bonne cause.
Stacey Sutton interprétée par Tanya Roberts endosse le rôle de l’ingénue. Fatiguée, elle tombe de sommeil ; le spectateur et James Bond la découvrent allongée sur son lit dans une pose qui prête à sourire.
Des sept James Bond / Roger Moore, je retiendrai « L’espion qui m’aimait » et le gros délire « Moonraker ».
En vérité, après deux premiers volets décevants, je trouve les 5 suivants respectables même si « Dangereusement vôtre » me paraît un brin bâclé.
Cependant, j’ai été ravi de vivre ces aventures avec Roger Moore.
Indéniablement, celui-ci aura apporté une certaine dérision à son personnage, une certaine légèreté.
«My name is Bond, James Bond » finira par « My name is Stock, James Stock ».
Roger Moore « avait une approche décomplexée du rôle : pour lui, cette idée d'un super-espion connu à travers le monde n’a aucun sens, et exige donc d'en rire un peu.»
Ça s'est vu !
En tout cas, notre James Bond/Roger Moore a obtenu la médaille de l’Ordre de Lénine par le général Gogol.
Avec Sean Connery : l’enfance de James Bond.
Avec Roger Moore : l’adolescence dilettante de la saga.
A voir en V.O pour l’accent taillé à la hache de Jean Rougerie !