Après une traversée du désert dans les années 80, le cinéma indépendant américain renait de ses cendres dans les années 90. Grâce, entre autres, à des cinéastes comme Quentin Tarantino ou Steven Soderbergh. L’occasion pour plusieurs auteurs de leur emboîter le pas…
Parmi eux, Noah Baumbach, qui réalise son premier film en 1995 : « Kicking and Screaming ». J’imagine sans mal que les producteurs aient vu dans les dialogues bavards et les références à la pop culture l’ombre de « Pulp Fiction », sorti avec fracas l’année précédente. D’ailleurs anecdote amusante, l’un des producteurs n’est autre que le futur spécialiste de l’horreur Jason Blum, qui fut le colocataire de Noah Baumbach !
Mais revenons au film en lui-même. « Kicking and Screaming » est une chronique sur une bande d’étudiants qui viennent d’être diplômés, et qui sont tétanisés à l’idée d’évoluer. Rentrer dans la vie active ne semble pas les intéresser, ils préfèrent garder leur logement, et continuer de traîner dans leurs lieux habituels. Nul doute que pour le réalisateur, âgé alors de 26 ans, cette thématique a du parler.
Le film bénéficie d’une réalisation qui tient la route pour une première œuvre. Et de dialogues plutôt cérébraux, qui oscillent entre le gentiment stérile et l’humour absurde amusant. Dont beaucoup de références (parfois très marquées 90’s), allant du théâtre à la littérature, en passant par Freddy et Jason !
Les acteurs font le job sans éclat particulier. Et il faut quand même souligner qu’à part le personnage d’Eric Stolz qui joue un adulte éternel étudiant, les acteurs paraissent trop vieux. Ils ont tous entre 25 et 35 ans, alors que leurs personnages ont 21 ou 22 ans. Mais c’était peut-être voulu, afin de montrer le décalage entre eux et la place que la société veut qu’ils prennent ?
En revanche c’est le scénario qui pêche assez. Mise à part quelques réflexions pertinentes sur l’université et les études dans la société, le film ne raconte pas grand-chose. Il semble tourner en rond autant que ses personnages. Même sur 1h36, ça parait un peu long. Un moyen-métrage aurait pleinement suffit. Par exemple, 30 ou 60 minutes centrées sur la soirée de graduation qui sert d’introduction.
Heureusement, le cinéma de Baumbach s’améliorera par la suite.