Les 400 coups
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Fêtons le cinéma
Fêtons le cinéma

723 abonnés 3 185 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 15 octobre 2018
Ce qu’il y a de bouleversant avec Les Quatre Cents Coups c’est l’interdit de vivre sa jeunesse qui change les enfants en jeunes adultes, c’est la mise à mort de l’imagination au gré des sanctions et de la discipline aveugle et aveuglante. Car le regard d’Antoine comprend tout et dit tout sur le monde dans lequel il est contraint de vivre ; il tombe sous le charme de Balzac et de sa Recherche de l’Absolu non sans raison puisque s’y trouve reflétée la tension qui anime son être : le déchirement du génie dans une société qui ne veut pas de lui et ne le comprend pas. L’enfant est un génie qui s’ignore contraint de composer avec d’une part l’amour familial et d’autre part la passion pour sa liberté créatrice ; le vaste crescendo dramatique conduira le petit Doinel sur les plages normandes, symbole d’une autonomie reprise l’espace d’un instant, d’un horizon dégagé de toute aspérité offrant une matière infinie à la rêverie. François Truffaut signe une œuvre à la fois personnelle et universelle, merveilleux manifeste cinématographique de la Nouvelle Vague comme drapeau dressé à l’encontre de la tradition et directement adressé à la liberté. Les Quatre Cents Coups incarnent un vent nouveau, l’air d’une ère nouvelle. Une œuvre fondamentale.
Ricco92
Ricco92

243 abonnés 2 190 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 23 septembre 2018
Un critique s’étant fait remarqué par sa virulence envers les grands noms du cinéma français de l’époque (Claude Autant-Lara et la "Qualité française" notamment) qui réalise son premier film devait s’attendre à un retour de bâton. Ce ne fut pas le cas de François Truffaut dont le premier film est immédiatement reconnu comme une réussite (Prix de la mise en scène au Festival de Cannes 1959, un an après y avoir été interdit d’accès en tant que critique). Ainsi, dans la foulée du Coup du berger de Jacques Rivette et du Beau Serge de Claude Chabrol, Les Quatre cents coups fait partie des œuvres qui lancèrent la Nouvelle Vague. Comme les films de ce mouvement assez hétéroclite (Truffaut est loin de pousser les recherches formelles d’un Jean-Luc Godard par exemple), le film est marqué par un petit budget (on peut parfois se rendre compte de la postsynchronisation dans certaines séquences comme celles où Antoine sort au cinéma avec ses parents), les apparitions de membres plus ou moins associé à cette génération (Jeanne Moreau, Jean-Claude Brialy, Philippe de Broca, Jacques Demy, Charles Bitsch, Jean Douchet, Jacques Doniol-Valcroze ou François Truffaut lui-même font des apparitions tandis qu’on peut entendre les voix de Jean-Luc Godard et de Jean-Paul Belmondo) et par un aspect personnel très poussé.
Ainsi, même si le cinéaste s’en est parfois défendu (expliquant que le personnage d’Antoine Doinel possédait beaucoup d’éléments provenant de son interprète, Jean-Pierre Léaud), Les Quatre cents coups possède de nombreux éléments autobiographiques. Par exemple, Antoine Doinel découvre être un enfant naturel à l’âge d’une dizaine d’années comme Truffaut. Tout comme le cinéaste, le jeune personnage est d’origine modeste (il dort dans le couloir, n’ayant pas de chambre, comme son créateur), flirte avec la délinquance spoiler: et se retrouve dans un Centre d’observation de mineurs délinquants
. De même, Antoine se réfugie dans la littérature et le cinéma pour oublier ses difficultés affectives spoiler: (notamment ses relations très difficiles avec ses parents et surtout une mère présenté dès sa première apparition comme étant agressive, peu donneuse d’affection, qui préfère envoyer son fils en colonie de vacances plutôt que de s’occuper de lui et qui plus est trompe son mari, ce qui amène des disputes avec ce dernier, d’abord présenté comme étant affectueux envers Antoine mais qui finira tout de même par le rejeter suite à ses nombreuses bêtises)
, ce qui permet au réalisateur d’accumuler discrètement les références spoiler: (l’idolâtrie pour Honoré de Balzac, le vol d'une photo du film Monika d’Ingmar Bergman, le tag sur un mur marquant Giraudoux, le camarade de classe d’Antoine s’appelant Chabrol…)
. L’importance que Truffaut accorde à la langue française est d’ailleurs soulignée dans la séquence où la mère d’Antoine en fait l’apologie.
Cet aspect autobiographique permet à cet ancien enfant à problèmes de présenter un portrait réaliste d’un âge qu’on ne qualifiait pas encore régulièrement d’adolescence en s’éloignant de la vision angélique qui y était rattaché pour aboutir à une description complexe (la musique légère et sensible de Jean Constantin contraste avec des attitudes plus torturées et rebelles du personnage) spoiler: pour aboutir à un célèbre plan final où le regard plein de détresse et de manque d’amour d’Antoine fait face à un public pouvant s’inquiéter sur son devenir (il sera toutefois rassurer sur ce point dans les films suivants mettant à nouveau en scène le personnage)
.
Ainsi, dès son premier long-métrage, François Truffaut signe un film fort qui marquera profondément le reste de sa carrière (le personnage d’Antoine Doinel sera à nouveau le héros d’un moyen-métrage et de trois autres longs-métrages), qui influencera fortement de nombreuses œuvres du cinéma mondial (dès l’année suivante, on peut constater des mouvements de personnage dans Le Testament d’Orphée de Jean Cocteau qui reprennent ceux d’Antoine dans l’attraction foraine et des réalisateurs aussi prestigieux qu’Akira Kurosawa, Luis Buñuel, Satyajit Ray, le suscité Jean Cocteau, Carl Theodor Dreyer, Richard Lester ou Norman Jewison le cite parmi leurs films préférés) et qui, de plus, remporta un beau succès public (aux alentours de 4 millions d’entrées). Un grand réalisateur est né !
tyrionFL
tyrionFL

22 abonnés 384 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 23 juin 2018
François Truffaut nous propose l'histoire d'un enfant fugueur au comportement qui dérange mais qui s'explique par des conditions de vie difficiles.
Grand classique du cinéma de cette époque, c'est un film poignant .
François Truffaut, par sa mise en scène et la sincérité qu'il insuffle à ses dialogues et son histoire, nous offre un récit un peu mélancolique et surtout empathique et empreint de nostalgie.
Malgré le comportement du petit Antoine, je me suis attaché à son histoire son histoire que l'on partage tous un petit peu , qu'importe qui nous sommes.
C'est un film touchant émotionnellement .
Un des vestiges les plus tenaces de la "nouvelle vague" .
Un drame humain qui se place à l'échelle de tous.
Merci François Truffaut
Matis H.
Matis H.

29 abonnés 162 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 12 avril 2018
Manifeste de la Nouvelle-Vague, "Les Quatre cent coups" est une œuvre brillante. Truffaut réalise un long-métrage à l'image de son jeune héros, Antoine Doinel, campé par un Jean-Pierre Léaud sublime de bout en bout, énergique, mélancolique, complexe, mais surtout transgressif.

En cela, le cinéaste trouve son inspiration dans le cinéma de Jean Vigo ("Zéro de conduite" vient immédiatement en tête) et filme l'école comme un lieu de transgression plus que de règles. Une époque éphémère, que la mise en scène de Truffaut semble attraper au vol, avec difficulté.

Cependant, si il ne problématise que tardivement son récit, le cinéaste cherche plus à dépeindre un contexte (école autoritaire, parents démissionnaires, goûts pour l'art incompris etc.) qui mène à une profonde tristesse, sous-jacente, qui gagne le film.

La richesse des situations, et des basculements de tons, font des "Quatre cent coups" un métrage revitalisant, qui cherche à capter le quotidien pour en montrer les failles, et les répressions. Et si dans sa dernière partie ces ruptures sont moins nombreuses, elle font corps avec un cloisonnement mortifère, moins passionnant certes, mais nécessaire.

C'est de cette rigidité, éducative et formelle, que Truffaut fait naitre le besoin de liberté, besoin qui trouve son apogée lors d'une scène déchirante de fuite durant laquelle la mise en scène retrouve une souplesse inespérée. Appel à la liberté et à la transgression, œuvre formelle dense et éprouvante, Truffaut se fait le porte parole de la jeunesse, pour mieux être celui des révoltés. Magnifique.
stanley
stanley

70 abonnés 758 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 13 mars 2018
Il y a des films qui marquent et Les 400 coups en fait partie, à tout jamais. Pourtant découvert à la télévision longtemps après sa sortie, je l'ai reçu comme un choc, un coup de point intime, émotionnel car le film porte en son sein une grande violence malgré la douceur du cinéaste et son amour des personnages qu'il met en scène. François a réalisé, on le sait, une oeuvre autobiographique. Le film est nimbé d'un très beau noir et blanc qui représente au mieux le Paris populaire de la classe moyenne de la fin des années cinquante. Le sens de la photographie, les cadrages, la lumière et les travellings donnent une mise en scène variée, innovante et bouleversante. Une histoire tragique sur les relations d'un préadolescent tourmenté avec des parents sont la mère a le mauvais rôle, celle d'une femme manipulatrice qui trompe tout son monde et d'un père bougon mais au bon fond. L'enfant ne trouve pas d'autre chemin qu'une fuite sans issue, violente et éperdue. Jean-Pierre Léaud, pour son premier film, fait une entrée fracassante tant exploit moral autant que physique (voir le long travelling de fin exceptionnel), Albert Rémy, acteur oublié très attachant (mais faible) est très juste dans le rôle d'un père dépassé et Claire Maurier est digne des plus grandes héroïnes vénéneuse du cinéma hollywoodien. Sans oublier Patrcik Auffray (superbe) et Pierre Repp qui apporte la dose d'humour au film. La fin, avec ces enfants en cage puis la longue cours éperdue du gosse est inoubliable. Enfin, le film détient le plus grand mensonge de l'histoire du cinéma. La rencontre entre une histoire émouvante, des interprètes au fait de leur carrière et des images superbes fait de ce film un chef d'oeuvre peu éloignée, finalement, des thématiques hitchcockiennes.
weihnachtsmann
weihnachtsmann

1 259 abonnés 5 332 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 26 février 2018
L’image d’Antoine fuyant sur le dernier plan est symbolique de la thématique. La jeunesse qui veut s’élever et fuir le joug des adultes. Truffaut filme ça avec grâce tel cette séquence a la fête foraine ou la fausse excuse donnée à l’école. Tout est prétexte pour être ailleurs.
anonyme
Un visiteur
4,5
Publiée le 1 décembre 2017
Un film qui s’inscrit dans son époque de manière percutante alors que toute une génération peut se reconnaître à travers ce jeune adolescent incompris à l’intérieur d’une société rigide et oppres-sante. Le drame de cette histoire repose sur le fait que les châtiments subits par Antoine Doinel nous semblent injustifiés. Mis à part son côté distrait, le personnage ne démontre aucun signe de délinquance qui justifie que l’on s’acharne sur lui. Au contraire, on le sent allumé par une curiosité poétique exceptionnelle pour son âge. Il trippe sur Balzac au point d’y construire un petit autel en son honneur dans l’appartement familial. Il passe ses heures d’école buissonnière dans les musées et au cinéma. Delà la croyance que le film était largement autobiographique. Quoiqu’il en soit, Les quatre cents coups est une sorte de défi lancé à la société trop longtemps façonnée par une rectitude morale qui ne tient plus la route. Le dernier traveling qui suit le garçon dans sa fuite et qui le voit revenir sur ses pas pour jeter un regard directement vers l’objectif de la caméra est un message clair: « On se reverra ». Même si la mise en scène demeure relativement conventionnelle, le film résonne comme un cri de ralliement. Il évoque un ras-le-bol générationnel qui se transformera en une grande quête de liberté dont les artistes seront les principaux initiateurs. Cela vaudra au cinéma une Nouvelle vague de réalisateurs dont François Truffaut sera le porte-étendard.
Audrey L
Audrey L

676 abonnés 2 664 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 19 septembre 2017
A mon humble avis, le meilleur Truffaut, tant par son côté autobiographique pleinement assumé qui rend toutes les séquences du film incroyablement crédibles, que par l'exceptionnelle prestation de Jean-Pierre Léaud, la forte tête qui ne mâche pas ses mots mais qui au fond de lui-même reste un enfant avec sa sensibilité et sa perception propre du monde des adultes. Et ces adultes, ne paraissent-ils pas d'ailleurs les vrais enfants du film ? Entre les parents qui viennent de s'apercevoir que leur enfant a fugué et ne font rien pour le chercher (ils ne font que se demander puérilement à cause de qui l'enfant est parti), les policiers qui jouent aux petits chevaux devant l'enfant enfermé comme un grand criminel pour avoir volé (et rendu !) une machine à écrire, ou le professeur qui boude les explications des élèves prouvant que Doinelle (l'enfant) n'a pas copié... Qui sont en réalité les grands "gamins" du film ? Qui sont réellement ceux qui font "Les Quatre cents coups" aux autres ? Le film vous le donne en mille... Un superbe film de Truffaut, porté par l'incroyable personnalité de son jeune acteur principal, et sa thématique forte des relations entre enfants et adultes...
Yannickcinéphile
Yannickcinéphile

2 532 abonnés 4 496 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 6 mars 2017
Les 400 coups est un film considéré comme un des chefs-d’œuvre de sa génération. Pour ma part j’ai un peu de mal à y voir, si ce n’est par une tonalité plus grave, un métrage bien différent d’un Diabolo menthe par exemple. C’est un film sur la jeunesse et ses difficultés.
Le rythme est lent, et le ton est à la chronique. Succession de tranches de vie d’un jeune des années 50, le métrage se suit sans déplaisir, mais avec le sentiment que ça manque de peps, de relief, et cela en dépit de certaines séquences plus graves que de coutume dans le cinéma de ce genre. Pour tout dire, le film alterne des passages vraiment bons, et authentiques, avec des séquences plus quelconques, voire assez anecdotiques et amenées avec des lourdeurs (la relation du héros avec Balzac). Truffaut semble parfois appuyer ses effets à l’excès, et je n’ai pas vraiment trouvé la fraicheur que l’on peut habituellement ressentir dans des films se déroulant avec des héros jeunes.
Le casting est d’ailleurs un peu inégal. Jean-Pierre Léau est bon, mais il campera avec beaucoup plus de force et de subtilité un Antoine Doinel plus mature. La vérité, c’est que Léaud a déjà un jeu très mature, trop mature, et qu’il perd précisément du naturel et de la fraicheur qu’on peut trouver chez des acteurs du même âge. Truffaut est un cinéaste de l’écrit, du préparé, et j’ignore la genèse de ce film, mais il me semble clairement ressentir cette dimension trop écrite, qui apparait tant dans l’histoire que dans le jeu des acteurs, et spécialement chez Léaud. En revanche ses parents sont très bien campés, et Claire Maurier campe tout spécialement un personnage singulier qui apporte beaucoup de substance au film. Pour ma part, c’est le personnage le plus vrai et le plus original du film, un de ceux qui justifient le visionnage des 400 coups. Pour le reste, il y a des apparitions d’acteurs de renoms : Moreau, Brialy, Demy est aussi de la partie, mais ça reste anecdotique.
Quant à la forme, Truffaut livre une mise en scène sympathique, mais je n’ai rien trouvé de spécialement mémorable. Pour ma part ce n’est pas un film qui dénote une modernité particulière. Noir et blanc classique, on appréciera tout de même les décors naturels, mais la mise en scène n’est pas très enthousiasmante. C’est filmer assez mollement, et les bonnes séquences restent éparses dans un film globalement correct mais sans plus.
Je dirai simplement que ce métrage est un film sur la jeunesse qui ne se distingue pas énormément dans le genre. Chaque décennie a eu des films dans ce genre, dans les années 50 Les 400 coups tient une bonne place, mais j’ai du mal à percevoir ce qui le rendrait exceptionnel. 3.
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 24 avril 2017
Je pense que ce film rachète la plus part de vos daronnes. L'un de mes préférés. #lesvraisaventquecpasunfilmpourlesfiottes
Attigus R. Rosh
Attigus R. Rosh

216 abonnés 2 551 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 9 janvier 2017
Les Quatre Cent Coups est un film qui ne m'a pas tant séduit que ça.
L'histoire est correcte, se tient amplement, mais j'ai trouvé qu'elle traînait un peu en longueur par moment. J'admets avoir eu du mal à m'identifier et avoir de l'empathie pour le jeune Antoine Daniel, ce qui fait que je n'ai pas trop accroché au film. La thématique du cercle vicieux dans la délinquance est plutôt bien traitée.
Les acteurs ne sont pas mauvais. Les deux jeunes acteurs Jean-Pierre Léaud et Patrick Auffay jouent de manière très naturelle et très convaincante.
Bref, c'était pas mal, mais sans plus.
raffiki
raffiki

93 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 27 septembre 2016
Grand classique du cinéma, ce film témoigne d'une époque assez lointaine aujourd'hui avec des relations parents enfants particulières de nos jours. Ce film permet de passer un bon moment avec quelques éclats de rire des moments de tristesse. A voir ou à revoir sans avoir peur de s'attaquer à un grand du cinéma.
Kloden
Kloden

133 abonnés 997 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 27 juillet 2016
Pas complètement conquis par cette œuvre retenue par l'Histoire comme instigatrice de la Nouvelle Vague française. Loin des envolées esthétiques que le mouvement cherchera par la suite, confinant souvent à l'abstraction et à une déconstruction totale de son matériau cinématographique pour atteindre la voix recherchée, Les Quatre Cents Coups demeure en fait assez proche des codes du classicisme. La liberté qu'il se permet, en fin de compte, est surtout celle des thèmes, qui mettent en avant la jeunesse contemporaine et la difficulté à grandir, cherchant leur vitalité directement dans l'existence des hommes de leur temps plutôt que d'élever ceux-ci à des considérations solennelles par le biais des codes narratifs et dramatiques habituels et un peu trop révérés pour ne pas sembler ronflants. Le mouvement naissant, tellement éclectique que sont unité est parfois difficile à retrouver a posteriori, se distinguait en fait surtout par une liberté neuve dans la possibilité de donner à ses thèmes de prédilection et à l'expression de son moi intime la prévalence totale sur la forme et sur la conduite d'un récit balisé. Cette liberté, on la retrouvait donc déjà dans ce premier Truffaut, comme élan artistique (dans les moyens employés) et aussi comme objet à atteindre, comme sentiment à embrasser. C'est donc un peu dommage, je trouve, de constater le peu de surprise qu'amène le récit, sa progression restant cadrée par un souci (presque toujours respecté) de réalisme par respect pour la teneur en partie autobiographique du scénario. Cette mort de l'enfance qu'on regarde partir comme Antoine devra regarder Paris le quitter à travers la grille d'un camion de police, je la trouve ici étouffée, trop contenue. Ce que je vois dans Les Quatre Cent Coups, c'est surtout le regard de l'adulte, et sa mélancolie est trop proche de la mienne pour la ranimer véritablement, lui insuffler le souffle qu'elle voit elle-même expirer.
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 22 mai 2016
Je n’avais pas revu le film depuis mon enfance, très tôt à l’âge de sept ou huit ans. Je me souvenais vaguement des bêtises d’Antoine Doinel, de sa gouaille. En revanche, je me souvenais davantage de ses errances nocturnes dans le Paris des années 50, magnifié par le noir et le blanc d’une photographie somptueuse d’Henri Decae qui rappelle l’oeuvre humaniste de Doisneau.
J’ai grandi avec ce film et l’impression qu’il s’est imprégné en moi depuis cette première fois. Il a certainement influencé mes goûts artistiques et le fait que je sois attaché au cinéma réaliste, aux situations et personnages tirés du quotidien.
Je l’ai redécouvert avec beaucoup de nostalgie et de bonheur. Je fus ému et émerveillé. D’ailleurs, il m’est difficile de trouver d’autres termes appropriés car le film ne se définit pas, il se vit, se pleure et se rit aussi. C’est aussi simple que ça.

Les Quatre Cents Coups est un film vrai sur une jeunesse, un modèle familial, comme on en a rarement eu. Ce n’est pas seulement le portrait d’une adolescence difficile, c’est un film singulièrement vivant, plein de charme et d’amour.
Il dit tant de choses sur l’enfance, l’éducation, la liberté, l’émancipation…des thèmes qui me sont très chers.
Le film de Truffaut est un plaisir instantané.

Aujourd’hui le cinéma français est si pauvre qu’il fait rarement de grands films. Après toute l’essence inspiratrice de la Nouvelle Vague, on tente seulement de maintenir la tête hors de l’eau.

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anonyme
Un visiteur
4,5
Publiée le 5 janvier 2016
Film reflétant une époque, le paris des années 1960, dialogues tres bien ciselés, Jean Pierre Leaud est remarquable en electron libre, lâché dans ce paris romantique.
On en sort libéré d'un certain poids, de certaines conventions,
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