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    Les 400 coups
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    Christoblog
    Christoblog

    826 abonnés 1 674 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 avril 2020
    On n'en finirait pas d'énumérer les raisons qu'un cinéphile a d'apprécier Les quatre cents coup : manifeste d'un courant majeur de l'histoire du cinéma, clins d'oeil multiples (cameos de Jean Claude Brialy, Jeanne Moreau, Jacques Demy, Jean Douchet et Truffaut lui-même), aspects autobiographiques, hommages multiples au cinéma (les enfants volent des photos d'un film de Bergman, la famille va voir le dernier Rivette, le film est dédié à Bazin).

    L'opportunité qu'offre l'arrivée des films de Truffaut sur Netflix nous permet d'aller au-delà de la légende, de revoir le film et de le juger pour ce qu'il est : un superbe portrait de la jeunesse. La photographie de Henri Decaë, qui magnifie les rues de Paris, et la musique entêtante de Jean Constantin forment un écrin parfait à l'interprétation magistrale de Jean-Pierre Léaud, interprète définitif de l'innocence bafouée.

    Toute l'énergie sauvage du film est dans les yeux de son jeune interprète, énergique, avide de vivre et d'aimer. De la scène du manège tournant aux longs travellings finaux, la mise en scène de François Truffaut (récompensée au Festival de Cannes en 1959) ne vise qu'à nous faire ressentir cet appétit vorace d'Antoine Doinel pour la vie, la littérature et le cinéma, appétit empêché par le manque d'amour de ses parents et le poids des institutions.
    Redzing
    Redzing

    1 112 abonnés 4 468 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 avril 2020
    Pour son premier film, François Truffaut s'inspire allègrement de sa propre adolescence tumultueuse. Il nous raconte ainsi l'histoire d'Antoine, un jeune garçon vivant dans un microscopique appartement parisien. Enclin aux bêtises et aux mensonges, Antoine tombera dans une sinistre spirale... On devine dans "Les Quatre Cents Coups" les relations difficile de Truffaut avec ses parents, présentés ici comme peu aimants, et son aversion pour une école stricte et quelques peu déconnectée des réalités. Mais il s'agit aussi d'une touchant histoire d'enfance, filmée simplement mais avec émotion, et portée par un Jean-Pierre Léaud étonnement à l'aise pour l'un de ses premiers rôles. Par ailleurs, les péripéties dont lesquelles le protagoniste s'enfonce sont parfois assez bouleversantes, et sans doute impressionnantes pour ceux qui découvriraient le film à un jeune âge. Un film beau et personnel.
    Charlotte28
    Charlotte28

    123 abonnés 2 000 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 avril 2020
    Dans un décor de ville naturelle à valeur documentaire (le Paris de la fin des années 50) et symbolique (à la fois espace de liberté et terre maternelle), Truffaut dépeint les errements et les douleurs pudiques d'un jeune garçon en quête d'affection maternelle et d'un dessein motivant. Malgré des redites dans les fameux quatre cents coups, ce film brille par sa pertinence et son émotion subtile. Un récit d'apprentissage singulier.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 17 avril 2020
    Excellant, c'est un sans-faute pour le premier film de Truffaut ! Les acteurs, les décors, l'histoire, la musique : tout est formidable.
    Jean-luc G
    Jean-luc G

    63 abonnés 772 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 octobre 2019
    Un film à connaitre, une étape du cinéma français: il y flotte un vent de liberté dans la prise de vue, pour finir les pieds dans la mer. Symbole attachant d'une époque qui se termine, les coups de pied pleuvent, mais ils sont une intention éducative primaire. Dans un Paris toujours attachant à parcourir, le scénario brise certains tabous de l'époque, dont la stabilité du couple, mais peine à finir et proposer des nouvelles pistes à explorer. Idéal à voir avec un pré-ado d'une douzaine d'années. DVD octobre 2019
    Shawn777
    Shawn777

    582 abonnés 3 468 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 mai 2019
    Ce film, réalisé par François Truffaut et sorti en 1959, est très bon ! Ce film culte mais aussi pilier de la Nouvelle Vague m'a en effet beaucoup surpris car je ne pensais pas autant accrocher ! C'est ici l'histoire de Antoine, un enfant turbulent, qui cherche à faire les pires bêtises possibles. Voilà, annoncé comme ça, le synopsis n'annonce pas un film passionnant mais pourtant, il est très plaisant à suivre ! Alors c'est bien-sûr assez particulier, ce n'est pas du cinéma d'action, si nous n'adhérons pas à l'histoire, on s'ennuie ferme pendant une heure et demie car le film nous montre "simplement" des passages de la vie d'Antoine. Malgré tout, j'aime beaucoup ce genre de cinéma car nous avons quelque chose de véridique, de palpable, c'est authentique, presque comme si nous regardions un reportage Ina sur la jeunesse des années cinquante à Paris. Le fait que le film ne soit pas tourné en studios mais uniquement en décors extérieurs et dans des appartements accentue largement cet effet. Si on rentre dans le film, on ne s'ennuie donc pas car on reste captivé par cette histoire qui ne l'est pourtant pas tellement mais qui est aujourd'hui d'autant plus intéressante qu'elle nous donne le cadre de vie de l'époque, de cette France populaire qui existe d'ailleurs toujours aujourd'hui. Effectivement, on peut même se rendre compte que plus de soixante ans après, les choses n'ont pas tellement évoluées et que les préoccupations restent les mêmes. En ce qui concerne la réalisation, nous avons de très bonnes choses, notamment à la fin du film. Du côté des acteurs, nous avons principalement Jean-Pierre Léaud, Patrick Auffay, Claire Maurier, Albert Rémy etc. qui jouent très bien. "Les Quatre Cents Coups" est donc un très bon film !
    Vinz1
    Vinz1

    177 abonnés 2 429 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 mars 2019
    Long-métrage datant de 1959, « Les quatre cents coups » permet de voir un Paris très réaliste même si tourné en noir et blanc. Et Truffaut le fait magnifiquement à travers les yeux d’Antoine Doisnel, un gamin un peu perdu vivant avec une mère peu aimante et un père adoptif un peu quelconque. Il va alors faire l’école buissonnière en compagnie de son pote René afin de trouver sa place dans le monde et un sens à sa vie. Ce film de La Nouvelle Vague est quasi documentaire car il montre une jeunesse en manque de repères pendant la période de l’après-guerre et surtout, il permet de découvrir un talent brut en la personne de Jean-Pierre Léaud, formidable de sincérité. Il faut le voir lors de la scène avec la psy, un vrai régal ! Mais que dire de cet ultime plan aussi magnifique qu’émouvant !? Un grand métrage par un grand réalisateur !
    Nicolas S
    Nicolas S

    43 abonnés 543 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 janvier 2019
    D'abord léger et virevoltant, 'Les quatre cent coups' prend une tournure plus sombre et mélancolique à mesure que son personnage est rattrapé par l'autorité. Film à charge sur le système éducatif et carcéral et sur le monde des adultes en général, 'Les quatre cent coups' n'en reste pas moins, aussi, un portrait d'adolescent drôle et touchant dans un Paris de rêve. Un chef d'oeuvre, porté par un Jean-Pierre Léaud incroyable de naturel.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    686 abonnés 3 011 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 octobre 2018
    Ce qu’il y a de bouleversant avec Les Quatre Cents Coups c’est l’interdit de vivre sa jeunesse qui change les enfants en jeunes adultes, c’est la mise à mort de l’imagination au gré des sanctions et de la discipline aveugle et aveuglante. Car le regard d’Antoine comprend tout et dit tout sur le monde dans lequel il est contraint de vivre ; il tombe sous le charme de Balzac et de sa Recherche de l’Absolu non sans raison puisque s’y trouve reflétée la tension qui anime son être : le déchirement du génie dans une société qui ne veut pas de lui et ne le comprend pas. L’enfant est un génie qui s’ignore contraint de composer avec d’une part l’amour familial et d’autre part la passion pour sa liberté créatrice ; le vaste crescendo dramatique conduira le petit Doinel sur les plages normandes, symbole d’une autonomie reprise l’espace d’un instant, d’un horizon dégagé de toute aspérité offrant une matière infinie à la rêverie. François Truffaut signe une œuvre à la fois personnelle et universelle, merveilleux manifeste cinématographique de la Nouvelle Vague comme drapeau dressé à l’encontre de la tradition et directement adressé à la liberté. Les Quatre Cents Coups incarnent un vent nouveau, l’air d’une ère nouvelle. Une œuvre fondamentale.
    Ricco92
    Ricco92

    223 abonnés 2 148 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 septembre 2018
    Un critique s’étant fait remarqué par sa virulence envers les grands noms du cinéma français de l’époque (Claude Autant-Lara et la "Qualité française" notamment) qui réalise son premier film devait s’attendre à un retour de bâton. Ce ne fut pas le cas de François Truffaut dont le premier film est immédiatement reconnu comme une réussite (Prix de la mise en scène au Festival de Cannes 1959, un an après y avoir été interdit d’accès en tant que critique). Ainsi, dans la foulée du Coup du berger de Jacques Rivette et du Beau Serge de Claude Chabrol, Les Quatre cents coups fait partie des œuvres qui lancèrent la Nouvelle Vague. Comme les films de ce mouvement assez hétéroclite (Truffaut est loin de pousser les recherches formelles d’un Jean-Luc Godard par exemple), le film est marqué par un petit budget (on peut parfois se rendre compte de la postsynchronisation dans certaines séquences comme celles où Antoine sort au cinéma avec ses parents), les apparitions de membres plus ou moins associé à cette génération (Jeanne Moreau, Jean-Claude Brialy, Philippe de Broca, Jacques Demy, Charles Bitsch, Jean Douchet, Jacques Doniol-Valcroze ou François Truffaut lui-même font des apparitions tandis qu’on peut entendre les voix de Jean-Luc Godard et de Jean-Paul Belmondo) et par un aspect personnel très poussé.
    Ainsi, même si le cinéaste s’en est parfois défendu (expliquant que le personnage d’Antoine Doinel possédait beaucoup d’éléments provenant de son interprète, Jean-Pierre Léaud), Les Quatre cents coups possède de nombreux éléments autobiographiques. Par exemple, Antoine Doinel découvre être un enfant naturel à l’âge d’une dizaine d’années comme Truffaut. Tout comme le cinéaste, le jeune personnage est d’origine modeste (il dort dans le couloir, n’ayant pas de chambre, comme son créateur), flirte avec la délinquance spoiler: et se retrouve dans un Centre d’observation de mineurs délinquants
    . De même, Antoine se réfugie dans la littérature et le cinéma pour oublier ses difficultés affectives spoiler: (notamment ses relations très difficiles avec ses parents et surtout une mère présenté dès sa première apparition comme étant agressive, peu donneuse d’affection, qui préfère envoyer son fils en colonie de vacances plutôt que de s’occuper de lui et qui plus est trompe son mari, ce qui amène des disputes avec ce dernier, d’abord présenté comme étant affectueux envers Antoine mais qui finira tout de même par le rejeter suite à ses nombreuses bêtises)
    , ce qui permet au réalisateur d’accumuler discrètement les références spoiler: (l’idolâtrie pour Honoré de Balzac, le vol d'une photo du film Monika d’Ingmar Bergman, le tag sur un mur marquant Giraudoux, le camarade de classe d’Antoine s’appelant Chabrol…)
    . L’importance que Truffaut accorde à la langue française est d’ailleurs soulignée dans la séquence où la mère d’Antoine en fait l’apologie.
    Cet aspect autobiographique permet à cet ancien enfant à problèmes de présenter un portrait réaliste d’un âge qu’on ne qualifiait pas encore régulièrement d’adolescence en s’éloignant de la vision angélique qui y était rattaché pour aboutir à une description complexe (la musique légère et sensible de Jean Constantin contraste avec des attitudes plus torturées et rebelles du personnage) spoiler: pour aboutir à un célèbre plan final où le regard plein de détresse et de manque d’amour d’Antoine fait face à un public pouvant s’inquiéter sur son devenir (il sera toutefois rassurer sur ce point dans les films suivants mettant à nouveau en scène le personnage)
    .
    Ainsi, dès son premier long-métrage, François Truffaut signe un film fort qui marquera profondément le reste de sa carrière (le personnage d’Antoine Doinel sera à nouveau le héros d’un moyen-métrage et de trois autres longs-métrages), qui influencera fortement de nombreuses œuvres du cinéma mondial (dès l’année suivante, on peut constater des mouvements de personnage dans Le Testament d’Orphée de Jean Cocteau qui reprennent ceux d’Antoine dans l’attraction foraine et des réalisateurs aussi prestigieux qu’Akira Kurosawa, Luis Buñuel, Satyajit Ray, le suscité Jean Cocteau, Carl Theodor Dreyer, Richard Lester ou Norman Jewison le cite parmi leurs films préférés) et qui, de plus, remporta un beau succès public (aux alentours de 4 millions d’entrées). Un grand réalisateur est né !
    tyrionFL
    tyrionFL

    22 abonnés 384 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 juin 2018
    François Truffaut nous propose l'histoire d'un enfant fugueur au comportement qui dérange mais qui s'explique par des conditions de vie difficiles.
    Grand classique du cinéma de cette époque, c'est un film poignant .
    François Truffaut, par sa mise en scène et la sincérité qu'il insuffle à ses dialogues et son histoire, nous offre un récit un peu mélancolique et surtout empathique et empreint de nostalgie.
    Malgré le comportement du petit Antoine, je me suis attaché à son histoire son histoire que l'on partage tous un petit peu , qu'importe qui nous sommes.
    C'est un film touchant émotionnellement .
    Un des vestiges les plus tenaces de la "nouvelle vague" .
    Un drame humain qui se place à l'échelle de tous.
    Merci François Truffaut
    Matis H.
    Matis H.

    21 abonnés 162 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 avril 2018
    Manifeste de la Nouvelle-Vague, "Les Quatre cent coups" est une œuvre brillante. Truffaut réalise un long-métrage à l'image de son jeune héros, Antoine Doinel, campé par un Jean-Pierre Léaud sublime de bout en bout, énergique, mélancolique, complexe, mais surtout transgressif.

    En cela, le cinéaste trouve son inspiration dans le cinéma de Jean Vigo ("Zéro de conduite" vient immédiatement en tête) et filme l'école comme un lieu de transgression plus que de règles. Une époque éphémère, que la mise en scène de Truffaut semble attraper au vol, avec difficulté.

    Cependant, si il ne problématise que tardivement son récit, le cinéaste cherche plus à dépeindre un contexte (école autoritaire, parents démissionnaires, goûts pour l'art incompris etc.) qui mène à une profonde tristesse, sous-jacente, qui gagne le film.

    La richesse des situations, et des basculements de tons, font des "Quatre cent coups" un métrage revitalisant, qui cherche à capter le quotidien pour en montrer les failles, et les répressions. Et si dans sa dernière partie ces ruptures sont moins nombreuses, elle font corps avec un cloisonnement mortifère, moins passionnant certes, mais nécessaire.

    C'est de cette rigidité, éducative et formelle, que Truffaut fait naitre le besoin de liberté, besoin qui trouve son apogée lors d'une scène déchirante de fuite durant laquelle la mise en scène retrouve une souplesse inespérée. Appel à la liberté et à la transgression, œuvre formelle dense et éprouvante, Truffaut se fait le porte parole de la jeunesse, pour mieux être celui des révoltés. Magnifique.
    stanley
    stanley

    66 abonnés 756 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 mars 2018
    Il y a des films qui marquent et Les 400 coups en fait partie, à tout jamais. Pourtant découvert à la télévision longtemps après sa sortie, je l'ai reçu comme un choc, un coup de point intime, émotionnel car le film porte en son sein une grande violence malgré la douceur du cinéaste et son amour des personnages qu'il met en scène. François a réalisé, on le sait, une oeuvre autobiographique. Le film est nimbé d'un très beau noir et blanc qui représente au mieux le Paris populaire de la classe moyenne de la fin des années cinquante. Le sens de la photographie, les cadrages, la lumière et les travellings donnent une mise en scène variée, innovante et bouleversante. Une histoire tragique sur les relations d'un préadolescent tourmenté avec des parents sont la mère a le mauvais rôle, celle d'une femme manipulatrice qui trompe tout son monde et d'un père bougon mais au bon fond. L'enfant ne trouve pas d'autre chemin qu'une fuite sans issue, violente et éperdue. Jean-Pierre Léaud, pour son premier film, fait une entrée fracassante tant exploit moral autant que physique (voir le long travelling de fin exceptionnel), Albert Rémy, acteur oublié très attachant (mais faible) est très juste dans le rôle d'un père dépassé et Claire Maurier est digne des plus grandes héroïnes vénéneuse du cinéma hollywoodien. Sans oublier Patrcik Auffray (superbe) et Pierre Repp qui apporte la dose d'humour au film. La fin, avec ces enfants en cage puis la longue cours éperdue du gosse est inoubliable. Enfin, le film détient le plus grand mensonge de l'histoire du cinéma. La rencontre entre une histoire émouvante, des interprètes au fait de leur carrière et des images superbes fait de ce film un chef d'oeuvre peu éloignée, finalement, des thématiques hitchcockiennes.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 146 abonnés 5 130 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 février 2018
    L’image d’Antoine fuyant sur le dernier plan est symbolique de la thématique. La jeunesse qui veut s’élever et fuir le joug des adultes. Truffaut filme ça avec grâce tel cette séquence a la fête foraine ou la fausse excuse donnée à l’école. Tout est prétexte pour être ailleurs.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 1 décembre 2017
    Un film qui s’inscrit dans son époque de manière percutante alors que toute une génération peut se reconnaître à travers ce jeune adolescent incompris à l’intérieur d’une société rigide et oppres-sante. Le drame de cette histoire repose sur le fait que les châtiments subits par Antoine Doinel nous semblent injustifiés. Mis à part son côté distrait, le personnage ne démontre aucun signe de délinquance qui justifie que l’on s’acharne sur lui. Au contraire, on le sent allumé par une curiosité poétique exceptionnelle pour son âge. Il trippe sur Balzac au point d’y construire un petit autel en son honneur dans l’appartement familial. Il passe ses heures d’école buissonnière dans les musées et au cinéma. Delà la croyance que le film était largement autobiographique. Quoiqu’il en soit, Les quatre cents coups est une sorte de défi lancé à la société trop longtemps façonnée par une rectitude morale qui ne tient plus la route. Le dernier traveling qui suit le garçon dans sa fuite et qui le voit revenir sur ses pas pour jeter un regard directement vers l’objectif de la caméra est un message clair: « On se reverra ». Même si la mise en scène demeure relativement conventionnelle, le film résonne comme un cri de ralliement. Il évoque un ras-le-bol générationnel qui se transformera en une grande quête de liberté dont les artistes seront les principaux initiateurs. Cela vaudra au cinéma une Nouvelle vague de réalisateurs dont François Truffaut sera le porte-étendard.
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