Knocke-le-Zoute-City, Arizona, années 80, un adolescent débarque de New-York et découvre l’ennui et le formatage prédigéré du despotisme consumériste, au travers d’une jeunesse dépourvue de personnalité, de créativité et d’esprit critique. Il monte anonymement une radio pirate diffusant chaque soir, pour palier à cette absence de lendemain en bousculant les pouvoirs et les conformismes mortifères. Entre chansons à textes bien senties, pleuvent tous les soirs discours, réponses aux courriers, pamphlets et diatribes révolutionnaires, salaces, poétiques, psychologiques, et dénonciations des véreux abus de pouvoirs locaux.
Forçant l’éveil des cœurs et des consciences, bravant la justice en l’obligeant à s’appliquer, ça se propage en manifs et joyeuses explosions de libertés légitimes d’une jeunesse enfin vivante, intéressant bientôt les adultes, les Etats voisins, jusqu’aux medias et politicards de Washington. Jusqu’où cette farce du départ ira-t-elle ?
Ce petit bijou est un cri de joie, de liberté, de justice, de crise d’humanité, d’éveil à la conscience et à l’espoir, qui se cache humblement sous la forme d’un joyeux drame socio-adolescent. Derrière l’accent bon enfant des années 80 se révèle une véritable leçon d’identité, de dénonciation d’une jeunesse noyée dès l’œuf par les abrutissements socio-éducatifs façonnant chaque jour la non-pensée, la soumission, et par-delà le suicide de l’humanité. A une époque encore dépourvue d’informatique et de nos E-machins portables omniprésents, où la zombification actuelle des esprits n’était pas encore acquise, on peut de surcroit qualifier ce tendre et terrifiant petit chef d’œuvre de visionnaire.