Cendrillon revu et corrigé. Mademoiselle Viviane croise par hasard (vous savez, ce phénomène qui n'existe pas) l'irrésistible milliardaire Edward Lewis. Rien n'était fait pour les réunir, tout les rapproche. Julia Roberts est rayonnante, émouvante, touchante, magnifique, sautillante, pétillante, tendre, superbe. Richard Gere est tout en retenue, travailleur, songeur, bagarreur. Leurs personnages évoluent tout en douceur malgré tout ce qui les oppose. La convergence s'opère en sourire, parfois en pleurs. Sorti en 1990, on est surpris de revoir Pretty Woman 33 ans plus tard avec autant de bonheur. La scène de shoping sur Rodeo Drive fait office de sortie de chrysalide pour la belle, et aussi d'une vengeance méritée vis-à-vis des vendeuses qui l'avaient méprisée la veille. Le script est efficace, les répliques s'enchainant et provoquant toutes sortes d'émotions : "100$ de l'heure ? C'est un peu raide ! Non, mais ça peut venir...", "Fermez la bouche très cher !", "J'ai cherché partout un appartement terrasse au rez-de-chaussée, j'ai pas trouvé.", "Vous devez être avocat, vous dégagez quelque chose de malin et d'inutile.", "Je fais tout mais j'embrasse pas sur la bouche.", "Vous êtes allé jusqu'en quelle classe ? Jusqu'aussi loin qu'on peut aller.", "Sa femme ferait givrer un iceberg en s'asseyant dessus !", "Moi ne pas travailler ?!" En introduction et en clôture de ce conte moderne, on notera la présence du prédicateur qui scande dans les rues : "Bienvenue à Hollywood, le pays des rêves !" Croire en ses rêves et saisir les opportunités lorsqu'elles se présentent, voilà peut-être la morale de ce film à revoir sans modération.