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Estonius
3 396 abonnés
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5,0
Publiée le 22 avril 2013
Plus qu'un chef d'œuvre, c'est un des sommets de l'histoire du cinéma. Tout est parfait, la mise ne scène, l'éclairage, les cadrages, le montage, la direction d'acteurs remarquable avec un quatuor exceptionnel. Quant au scénario, ce n'est en aucune façon une critique sociale comme on le trouve écrit ici et là, mais une étude éblouissante sur l'évolution des rapports de domination entre les individus. Un monument !
Un admirable film avec des angles de prises de vue tellement audacieux et créatifs, qu'on crie au génie! La perversité des personnages est remarquablement filmée. Qui est au service de qui ou de quoi, telle est la question, qui demeure tout au long du film. La déchéance s'opère peu à peu. "Que cherchez vous ici?" lui demande lady Mounset. "Je suis là pour servir" lui répond Barret (magistralement interprété par Dirk Bogarde)... Oui, pour servir à quoi et quelle cause sert-il donc, tout cela reste des questions en suspens. Joseph Losey observe la lente dégradation du supposé maître, qui peu à peu, ne semble plus rien maîtriser et à accepter peu à peu le contrat pervers, que mettent en place Barret et sa prétendue soeur. Un chef d'oeuvre à revoir absolument!!!
Intriguant dans son entrée en matière et dans l'instauration d'un rapport maître-valet hostile, où la condescendance de l'un s'oppose à la soumission tranquille de l'autre, "The Servant" séduit par son atmosphère malaisante, voire oppressante par instants. Mais l'arrivée de la prétendue sœur du docile Hugo va tout chambouler, au point que Tony tombe amoureux d'elle, et amorce le renversement entre les deux hommes. C'est bien là que le bât blesse, dans cette réflexion superficielle de lutte des classes à travers le prisme d'une histoire sentimentale : comment peut-on imaginer un tel changement de rapport de force seulement parce qu'une femme traîne dans la maison avec des jupes "trop courtes" ? comment, surtout, Tony peut-il imaginer qu'elle est vraiment la sœur de son valet ? Je veux bien croire que notre pauvre bourgeois soit aveuglé par l'amour mais à ce niveau de naïveté, il passe plutôt pour un authentique idiot. C'est peu dire que la situation finale, aussi spectaculaire soit-elle comparée au rapport initial, laisse perplexe tant elle aura plus été la conséquence de la faiblesse inouïe d'un homme face à un couple manipulateur que d'une véritable réflexion sur les rapports de classe et tout ce qu'ils comportent, à savoir la vanité des mœurs et autres frustrations qui ne sont ici que vaguement ébauchées. Sans enlever à Losey une direction d'acteurs impeccable et des idées de mise en scène percutantes (l'ombre de Hugo sur le mur, la scène d'amour entre Tony et Vera sur le divan), j'ai de la peine à être totalement convaincu par ce tableau de la domination humaine, présenté sous un angle facile et par conséquent simpliste. Un classique surestimé.
Développant sa magie en partant du thème universel de l'oppression d'individus par d'autres individus sous le patronage envahissant de l'éternelle lutte des classes, The Servant va heureusement bien au-delà de ce programme un peu mince. Il devient passionnant lorsque l'enjeu devient celui des rapports de fascination et d'influence, de l'emprise mentale, de la manipulation d'esprits faibles par des esprits forts. Se jouant des apparences, il se place alors au plan des rapports amoureux plus qu'ambigus entre un homme et une femme, entre deux hommes et même entre deux femmes. C'est en cela qu'il dépasse la simple dialectique maître-esclave, The Servant touche au coeur parce qu'il sonde la noirceur de l'âme humaine et tire son universalité de l'indémodable familiarité des rapports de domination qui n'ont jamais cessé. Depuis le règne animal jusqu'à nous.
Reconnaissons à Joseph Losey qu'il sait bien filmer, que c'est globalement assez joli, assez esthétique. Sa mise en scène est bonne également. Alors pourquoi simplement trois étoiles et pas plus ? Peut être car le scénario a du mal à convaincre tout du long, que le réalisateur peine à créer véritablement une ambiance. On a parfois l'impression qu'il s'agit de la version illustrée de la dialectique du philosophe Hegel, sur le maître et l'esclave, et sur le perpétuellement bouleversement de qui est le maître, et qui est l'esclave.
Joseph Losey signe ici un film fascinant et intense. Basé sur un scénario brillant d'Harold Pinter qui exploite la dialectique du maître et de l'esclave et qui critique les différences de classe sociale, "The Servant" est un chef-d'œuvre troublant et inoubliable admirablement mis en scène avec un sens de l'esthétique qui confère au génie. James Fox et Sarah Miles sont excellents mais c'est Dirk Bogarde qu'on retient, à la fois fascinant et inquiétant dans le rôle du majordome qui prend le pouvoir sur son maître.
Franchement je n'ai pas aimé ce jeu malsain de pouvoir entre les deux personnages principaux. Mais il y a incontestablement une mise en scène très travaillée. On se dit qu'il va y avoir un meurtre tellement l'ambiance devient oppressante et puis en fait on n'est pas dans le thriller; simplement l'opposition de deux mondes dont l'un veut s'accaparer l'autre. On attend quelque chose qui ne vient jamais. Pas convaincu pour ma part The servant
The servant et l'histoire d'un notable à la recherche d'un major d'homme,on ne sait le quel des deux va trouver l'autre. L' employer de maison va peu à peu trouver sa place et faire sa place dans les lieux et surtout dans la vie de ce riche jeune homme. Qu'il va façonner à son mode de vie. Ce servant se sert de la fortune des autres pour mener la vie dépraver qu'il ne peut se payer. Les plans sont d'une grandes efficacités et d'une beauté stylistique qui sert totalement le récit. Le film est parfaitement mené, il reste tout de même un peu long dans sa première heure.
Je reprends la critique de Jacques Lourcelles (dictionnaire du cinéma) qui me semble très pertinente : "... ce film qui marque le début du naufrage de Losey. Cette laborieuse dissertation sur la déchéance et la servitude fait un usage à la fois outrecuidant, vieillot et mécanique de certains éléments visuels comme les miroirs et les escaliers... univers déliquescent à l'ambiguïté terriblement convenue..."
Sans doute me suis-je endormi au cours du film, parce que je ne vois pas comment il pourrait arriver à tenir debout. On est emmenné lentement vers un mystère dont l'épaisseur n'a d'égal que l'inutilité. On ne peut pas en vouloir à un film d'être démodé, mais on peut lui en vouloir -et c'est ici mon cas, en dépit des nombreux éloges culturellement corrects que le film reçoit d'autre part- de ne rien représenter, de ne rien apporter, de ne rien enseigner, de ne divertir en rien. Seul vestige d'intérêt : un vague sens de l'esthétique sur un fond vaseux de représentation des turpitudes de la vie sociale londonienne. C'est bien maigre.
Très bon film de Joseph Losey sur la manipulation et les rapports de force entre un riche employeur et son valet. L'intrigue débute calmement pour gagner progressivement en intensité. Le film repose en grande partie sur les relations conflictuels et ambigues des personnages, premiers comme seconds rôles. La mise en scène de Joseph Losey est bluffante et concourt grandement à installer une ambiance particulière, à la fois dérangeante et délectable. L'ensemble est intelligemment mené même s'il connait une baisse de rythme vers la fin. "The Servant" est un film machiavélique et troublant comme on les aime.
J'ai vu ce film la 1ère fois au lycéedans les années 70 et j'en garde un très fort souvenir d'une ambiance glauque qui va jusqu'au dégoût. Une sorte de suffocation ou le mal parvient à s'extraire de tous les pores de notre peau et par on ne sait quel sortilège ces images nous restent à l'esprit quelques 38 ans plus tard. Je l'ai revu à la télé il y a quelques temps et malheureusement la magie n'a pas opéré : il manquait l'obscurité de la salle obscure et peut-être aussi les désirs hors de la morale des jeunes adultes que nous étions.
Un huis clos passionnant, où la lutte des classes mène un combat acharné pour la domination. Utilisant brillamment un scénario à la fois subtile, haletant et mélangeant thriller, surréalisme et humour noir, The Servant est un film magistral. Tout y est savoureusement mis en scène, avec le souci du détail et du beau.
Une mise en scène qui se sert très subtilement de l’ellipse pour suggérer la perversité. « The servant » est une œuvre à la fois de Losey et de Pinter, une osmose très réussie entre l’art cinématographique et l’art théâtrale, aussi bien dans la forme, en particulier dans l’utilisation de la demeure du maître comme décors, que sur le fond, qui intègre petit à petit le théâtre moderne, celui de l’absurde, en partant d’une comédie de mœurs. En tout cas un des films les mieux inspirés par une certain décadentisme britannique débutant vers le début des années 60.
Avec Mr klein le chef d'oeuvre de losey. L' étude comportementale entre le maître et son "esclave" atteint içi des sommets . Surtout lorsque les rôles finissent par s'inverser...